Guylaine


Vues: 5855 Created: 2007.10.20 Mis à jour: 2007.10.20

En Retard

En Retard

Author: Guylaine

Ne jamais être en retard ! C'était une véritable obsession chez Maman. Déjà dans tous les actes de la vie, mais aussi, et je crois même surtout dans les faits les plus intimes de la vie privée. Nous ses enfants, pour lui plaire avons dût marcher avant les petits voisins ou mieux avant nos cousins. Heureusement nous sommes tous nés avec des cheveux, il n'y eut que mon petit frère qui eu le mauvais goût de tarder à avoir ses dents, ce dont elle nous fit un drame.

Hélas, ou heureusement, elle ne pouvait guère influencer ces choses de la vie, par contre là où elle pouvait intervenir, elle ne s'en privait pas...Bien sûr nous avons tous su lire et compter avant d'aller à l'école, mais ce ‘n'était pas désagréable, ce qui l'était moins c'était cette attention maladive qu'elle portait sur notre assiduité aux toilettes. Je pense qu'elle considérait la constipation comme une maladie mortelle ! Là non plus aucun retard n'était toléré. Et là encore elle pouvait intervenir efficacement. Elle avait une arme redoutable : le lavement ! A la poire pour les plus jeunes d'entre nous, au bock pour les grands, son mari ou elle-même. Elle nous préparait un savant mélange d'eau tiède, de sel et de glycérine qui ne laissait aucun postérieur indifférent. Je revois encore mon père courir vers les toilettes certaines fois en grognant qu'il ne pourrait jamais y arriver, et pourtant il y est toujours parvenu à temps, de justesse, mais à temps.

Pour ma part, j'étais gratifiée d'un ou deux lavements par mois, et entraînement oblige, cela se passait assez bien. Vers la puberté, nouvelle complication imprévue, lorsque mes copines recevaient de leur mère une bouillotte bien chaude sur le ventre si leurs règles avaient du mal à arriver ou si c'était douloureux, ma perfectionniste de mère, elle, me faisait rentrer l'eau chaude dans le ventre. Une préparation à base de plantes, peu laxative, qui, je dois l'admettre était très efficace dans ce genre de retard...

Arrive enfin l'adolescence, et les soirées avec les copains de mon âge, là dessus Maman fut assez ‘'cool''', mais attention, si j'eus facilement la permission de minuit, son obsession du non-retard refit surface :

« Tu as la permission de minuit. Mais à minuit une je prépare le bock d'eau tiède avec deux cuillères à soupe de glycérine, et j'en rajoute une tous les quarts d'heure supplémentaires. Et puisque tu n'es pas pressée, je te fais le lavement avant d'aller te coucher, ce qui ne t'empêchera pas de le garder au moins quinze minutes... »

Bien prévenue des festivités prévues pour fêter mon éventuel retard, je faisais très attention à l'heure. Pourtant un soir où un copain plus grand (il avait son permis) nous avait emmenés à la bourgade voisine, à l'heure du retour, il était tellement saoul, que même s'il avait été capable de prendre le volant, j'aurais préféré rentrer à pied. Dix kilomètres dans le froid et le noir, même en forçant le pas, ne serait-ce que pour se réchauffer, j'arrivais à la maison vers une heure vingt, et ma mère m'attendait encore avec un bock devenu froid, qui contenait sept cuillères à soupe de glycérine... Comme une gamine, je me suis retrouvé en travers de ses genoux, à prendre dans les fesses cet infâme bouillon glacé qui me tordait les boyaux, et Maman ne me fit pas grâce d'une minute de rétention. La punition fut si efficace que je choisis par la suite mon chauffeur/chevalier-servant avec beaucoup plus de soins et de discernement.

Vers dix-huit ans, le système fonctionnait toujours ! Deux ou trois autres fois j'avais été prise en défaut, mais juste pour quelques minutes. Pénalité somme toute acceptable. Depuis bien six mois je sortais avec le même garçon, Jean. Sérieux, travailleur, ponctuel, il plaisait bien à Maman. Pourtant, un soir, une roue crevée nous fit dépasser l'heure fatidique, de très peu, mais dépasser. J'avais eu l'occasion d'expliquer à mon galant l'importance pour moi d'être à l'heure à la maison, et même la sanction qui m'attendait en cas de manquement. En compagnon loyal, Jean m'accompagna à l'intérieur de la maison pour expliquer à Maman que ma responsabilité n'était pas engagée dans mon retard.

« Je vous entends bien, Jean, c'est donc vous que je dois punir ?

- Si vous y tenez, j'accepte, votre fille n'y est pour rien ! »

Et Maman entraîna Jean pour le purger, ce qu'il supporta bravement, sans la moindre plainte. Dès qu'il put courir vers les toilettes, Maman reprépara le bock et me l'administra. Lorsque jean revint et que je pus à mon tour évacuer le contenu de mes boyaux, elle expliqua à Jean qu'il était tard, qu'elle ne voulait pas qu'il risque d'avoir un accident sur la route, qu'il n'avait qu'a finir la nuit dans ma chambre, et de lui donner plusieurs préservatifs.

Ce fut pour nous une nuit de fête, avec petit déjeuné servit au lit le matin par Maman en personne.

La semaine suivante, nous sommes arrivés à l'heure, et Jean très sûr de lui et plein d'espoir me raccompagna faisant bien remarquer à Maman que nous étions bien à l'heure. Elle le félicita, l'embrassa, et le renvoya dans ses foyers, faisant deux frustrés.

Le samedi d'après, Jean me demanda si cela me dérangeait beaucoup de recevoir un lavement, si cela devait nous permettre de finir la nuit ensemble. Il pour sa part était près a prendre le risque d'en recevoir un, même pour rien. Donc à minuit moins cinq il gara sa voiture bien devant la maison. A la fenêtre éclairée, nous reconnûmes Maman qui surveillait. Et à minuit cinq, il me raccompagna à l'intérieur.

« Vous êtes en retard, venez, le bock est près... »

Et nous reçûmes chacun un copieux lavement, puis quelques préservatifs et la bénédiction de Maman pour finir la nuit ensemble. Le scénario était simple, il suffisait de l'appliquer. J'essayais à plusieurs reprises de demander à Maman s'il ne serait pas plus simple pour tout le monde d'agir... normalement ? Mais je me heurtais chaque fois à un mur, et nous avons continué ce petit jeu qui semblait lui donner bonne conscience durant plus d'un an, même après que la date de notre mariage soit fixée. Le matin même de mes noces, aux aurores, je reçus un copieux lavement :

« Pour que tu ais bonne mine et que tu sois en forme toute la journée ! »

Quelques jours plus tard, alors que nous finissions de ranger nos affaires dans notre nouvel appartement, il ne nous restait plus que quelques cartons de ligue de maison dans la salle de bain, Jean trouva, mélangé aux serviettes de toilette offertes par Maman, un bock, un flacon de glycérine, et un tube de lubrifiant. Il trouva brusquement que j'avais bien mauvaise mine, et qu'un bon lavement me ferait du bien. Et séance tenante, il entreprit de me purger. Bien évidemment, la chose se termina en partie de jambes en l'air... Et comme nous devions déjeuner avec Maman, nous sommes arrivés un peu en retard. Ma mère-ponctualité nous attendait avec sa tête de soupe à la grimace. Je lui expliquais gentiment, que si d'habitude, je recevais un lavement lorsque j'étais en retard, cette fois j'étais en retard parce que j'avais reçu un lavement... La nuance dut la satisfaire, car tout de suite elle redevint souriante et aimable...

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Kalindo Il ya 4 ans  
Kalindo Il ya 4 ans  
Kalindo Il ya 4 ans  
clyso Il ya 5 ans