Cela fait longtemps que j'ai voulu écrire ce post. J'ai hésité, longtemps aussi. Ce n'est pas facile de parler, de se raconter... J'ai longtemps encore mûri ce texte dans ma tête pour être au plus près de la réalité.
Aujourd'hui, j'ai pris l'initiative de mettre par écrit ce qui me torture au quotidien. Tout est dit dans le titre.
A dessein, j'ai employé plusieurs fois, le mot longtemps. Cela va s'expliquer tout de suite.
Depuis... 2011, ma vie sexuelle est morte. Plus rien, plus de relation avec mon épouse, qui a décidé du jour au lendemain, qu'elle ne voulait plus de rapports conjugaux. Au début, je n'y ai pas prêté attention. Encore une crise passagère, comme les autres, me suis-je dit. J'ai attendu, une semaine, deux, un mois, puis deux... Je me suis dis encore qu'à la fin de l'année, avec le nouvel an... Mais non, rien : elle n'est pas revenue sur sa décision, bien que j'ai essayé de l'en dissuader. Elle a même hurlé un soir, à table devant les enfants, qui sont donc aussi au courant :
- Ne me parle plus de cela (des relations conjugales).
C'est vrai que depuis 2009/2010 et même un peu avant, elle est devenue dépressive. Elle confond le jour et la nuit, se couche à des heures pas possibles, aliénée par ses réseaux sociaux et autres amis virtuels. Elle ne travaille presque plus, ayant réussi à se faire mettre en invalidité par son médecin, le docteur Isabelle, qui la couve, la protège.. Son petit déjeuner, elle le prend entre 11 et 14 h, le déjeuner de midi entre 16 et 18 h, et nous ne dînons pas avant 21 ou 22 h. Toute notre vie de famille est déréglée, calquée sur ses horaires et son rythme.
En ce qui me concerne, j'ai un travail passionnant, mais qui m'épuise au fil des mois. Je trouve souvent mon épouse endormie quand je rentre vers 18 h 30 le soir, environ. Elle se lève 2 ou 3 h après... C'est difficile à supporter au quotidien. Et quand je fais les courses, je ne sais pas quoi acheter parce que, malgré mes demandes, elle ne me fait jamais de liste. Aussi, dès qu'il manque quelque chose, c'est la scène de ménage. Je ne réponds plus à ses remarques, à ses critiques, tant je suis épuisé et au bout du rouleau. C'est cela qui m'a incité principalement, à demander une hospitalisation volontaire, pour un burn-out familial, ce dont j'ai parlé sur ce site.
J'en arrive au pire. Mon épouse ne veut plus avoir de relations conjugales, ne veut même plus en entendre parler. Depuis 2011 donc, je ne l'ai plus vu à poil, en sous-vêtements, dans sa douche. Même quand elle s'habille dans notre chambre commune, elle ferme la porte. Et si j'ai un besoin absolu d'entrer dans la salle de bains quand elle y est, elle ne m'ouvre pas la porte, bien qu'un rideau dissimule celui ou celle qui est dans la baignoire. Craint-elle que je ne l'ouvre ?
Pour moi, je trouve aussi qu'elle se néglige, qu'elle n'a plus rien de féminin... J'ai suivi une psychothérapie au sortir de mon hospitalisation en service psychiatrique, comme je l'ai raconté ici... Quoique la psychologue me comprenait, ses conseils n'ont pas porté leurs fruits. Et, au bout de 6 séances, ma psy est tombée malade et mes séances ont pris fin, car elle n'avait pas de remplaçant.
De mon côté, je la provoque, je m'habille devant elle quand je sors de la douche. Je mets à bas mon peignoir de bain et j'enfile mon slip ou mon boxer ostensiblement... Je me pèse (très régulièrement) entièrement nu, pour les mêmes raisons... Rien ne vient de sa part, aucune réaction. C'est tout juste si elle me regarde, et encore, je n'en suis pas sûr, car elle détourne sa tête très vite.
L'an dernier, pour son anniversaire, je lui ai offert un forfait hammam-spa, etc... Elle y est allée, a trouvé ce cadeau magnifique... Elle m'a dit qu'elle avait la peau toute douce... Mais quand j'ai voulu toucher cette peau revigorée et rajeunit qu'elle m'avait montrée, je me suis fait grondé : on ne touche plus. Douche froide pour moi, contrairement au hammam. Et si je n'y suis pas allé avec elle, c'est que ce lieu n'est réservé qu'aux femmes.
Plus récemment, un soir où elle s'est couchée avant moi pour une fois. Je me suis déshabillé totalement et une fois allongé près d'elle, j'ai commencé par l'enlacer, la serrer contre moi. C'était la première fois que je prenais ses seins dans mes mains depuis longtemps... Sous sa chemise de nuit, j'ai tenté d'atteindre sa culotte et de la lui retirer. Bien qu'elle dormait, elle a arrêté ma main d'un geste brusque. Je suis resté sur ma faim et n'ai pas pu fermer l’œil de la nuit. Je n'avais même pas envie de me masturber pour compenser... Quand on s'est vu plus tard, dans la journée, elle m'a dit, sur un ton monocorde :
- Qu'est-ce qui t'a pris hier ? Tu rêvais ou quoi ?
Je n'ai pas répondu.
Depuis 2011, je vis dans l'abstinence la plus complète. Je pourrais la tromper et ce serait justifié à mes yeux... Mais je n'ose pas... Mes collègues, mes amis, certains du moins, mes frères et sœurs, connaissent mon souci, le partage... Mais que peuvent-ils y faire, sinon me soutenir moralement, m'encourager à la quitter...
Depuis longtemps, encore une fois, je ne lui ai plus acheté de sous-vêtements : culottes, soutifs et autres lingeries ne sont plus une cause de chauffe de ma carte bancaire. Je ne sais pas ce qu'elle porte en-dessous, disais-je, ceci expliquant cela. Et même sa lingerie, elle la lave puis l'étend indépendamment du reste du linge familial, ceci expliquant cela. Je ne sais plus aussi, ce qu'elle aime ou pas dans ce domaine... C'est elle-même qui s'achète sa lingerie.
Depuis longtemps, j'ai l'impression de partager ma vie avec une de mes sœurs, chacun ayant, par la force des choses sa vie. Elle ne me demande même plus comment s'est passée ma journée au travail, ce que j'ai mangé à midi... Et pourtant, nous travaillons dans la même association, bien que mon épouse soit actuellement et pour un bon moment en arrêt de travail.
Bien sûr, j'ai pensé à une séparation voire à un divorce. Mais je reste encore à cause des enfants, les plus jeunes. A leur majorité qui n'est si lointaine, j'envisagerai cette hypothèse après m'être couvert juridiquement - abandon du domicile conjugal, non-respect des clauses matrimoniales, etc.. Pour l'instant, et je ne sais pas pour combien de temps encore, je reste, mais je cherche à partir, à trouver quelqu'un d'autre, à faire des connaissances à l'extérieur, pour envisager le reste de ma vie affective sous de bonnes augures.
L'urologue que j'ai vue récemment et dont j'ai parlé sur ce site, m'a prescrit un traitement et a exigé que je fasse l'amour deux fois par semaine. Je dois la revoir en avril ou mai prochain. Que vais-je lui dire ? Que Mme refuse tout rapport, que je n'ai rien fait durant tout ce temps ? Comment me justifier ? J'ai comme l'impression d'avoir un trop-plein de semence et je n'ai même plus envie de pratiquer les plaisirs solitaires.
C'est peut-être pour ça que, lorsque je dois choisir un médecin, je prends une femme qui peut comprendre mes problèmes. Aujourd'hui, j'ai envie de me faire cajoler, chouchouter, dorloter... Je n'ose pas fréquenter certains milieux qui proposent des rencontres, tout comme les sites du même genres qui fleurissent sur la toile...
Pour me narguer, elle me raconte que son médecin l'a mise à poil, que pour tel examen radiologique, elle a dû ôter sa culotte. De mon côté, je lui raconte aussi les séances de massages avec Nathalie (dont j'ai parlé sur ce site) et qui n'étaient pas loin de l'érotisme... Cela la laisse de marbre et elle ne réagit pas.
Pourtant, je sais que je plais à certaines de mes collègues, en particulier, que ma pédicure m'admire, me comprend (je parlerai d'elle une prochaine fois). Quand je vais chez elle, ma pédicure, elle m'embrasse, m'étreint dans ses bras... Si elle me demande un jour de coucher avec elle, je crois que je ferai.
J'ai envie de donner une leçon à mon épouse, pour qu'elle se remette en question. Nombre de ses relations lui ont dit qu'elle était en train de perdre l'amour de son mari (ce qui est peut-être vrai, je ne sais pas si je l'aime encore ou pas, ou alors par pitié ou par charité).
Aujourd'hui, je ne sais pas quoi faire : comme elle sait que je souffre d'éjaculation précoce, elle est rassurée : aucune autre femme ne supporterait un homme atteint de ce trouble érectile. Ce n'est pas si sûr, me dis-je, et j'ai bien envie d'aller voir ailleurs, ne serait-ce qu'une fois. Son médecin le docteur Isabelle 1 dont j'ai parlé sur ce site, qui fût aussi le mien et qui ne l'est plus, lui a dit une fois, lors d'une visite à domicile :
- Votre mari a de beaux restes. Profitez-en. Moi, dit le médecin, plus personne ne vit avec moi, si ce ne sont mes enfants. Alors, vous avez un homme dans votre vie, étreignez-le, embrassez-le...
Cela n'a jamais eu lieu.
Nous n'avons pas d'amis, et, de plus, à cause de sa dépression, l'appartement est très mal tenu, à la limite du syndrome de Diogène, si bien qu'on ne peut recevoir personne, absolument personne. Frères, sœurs, copains, copines, les nôtres ou ceux de nos enfants, ne sont jamais venus chez nous, encore une fois, depuis longtemps.
Mon épouse suit une psychothérapie depuis 15 ans, je n'en vois pas le résultat. Si, la seule chose qui a évolué, c'est elle, sa psy lui ayant suggéré de s'affirmer, de se montrer, de ne pas se laisser dominer...
En ce qui me concerne, je n'ai jamais chercher à la dominer, à prendre le dessus sur elle, à l'intimider ou à la commander.
J'ai croisé, au cours de ma vie professionnelle, nombre de personnes célibataires. Je me demande s'ils n'ont pas choisi la bonne voie... car aujourd'hui, j'ai comme l'impression de vivre seul.
Je compléterai un peu plus tard mon récit.