Mon histoire est tout autre...j'ai été opérée de l'appendicite, alors que j'avais dix ans. C'était en 1964.
Je n'ai pas subi de toucher rectal et aucune de mes camarades n'ont parlé de ça.
Cette année-là, je ne sais pourquoi, plusieurs de mes camarades de classe ont été opérées de l'appendicite.
Cela commençait toujours pareil.
Elles demandaient à l'institutrice la permission de sortir parce qu'elles avaient envie de vomir, revenaient plus ou moins palicou.
Cela arrivait une fois, puis quelque temps plus tard, une ou deux fois puis plusieurs fois dans une après-midi et ensuite tous les jours.
Généralement, la maîtresse demandait si elles avaient vu un médecin et sinon, disait à l'élève de dire à leurs parents ce qui arrivait ou faisait un mot.
Peu de temps après, on apprenait que l'élève en question avait été opérée de l'appendicite et une autre habitant tout près ou étant amie, apportait les devoirs dès que la souffrante était rentrée de l'hôpital jusqu'à ce qu'elle revienne à l'école, soit environ 15 jours après sa sortie.
L'idée me prit, de vouloir me faire opérer pour voir.
Un jour, j'ai donc commencé le manège, une fois, quelques jours après, j'ai recommencé et j'ai rapproché doucement jusqu'à plusieurs fois.
La maîtresse me demandait si j'avais vomi, au début je disais non, en faisant une mine fatiguée et plus tard, je disais oui en faisant une mine déconfite.
Je devais avoir de bonnes prédispositions pour le théâtre, rire...
Les toilettes (à la turc)se situaient dans la cour.
Jusqu'au jour où la maîtresse m'a demandé si j'en avais parlé à maman. J'ai dit oui mais qu'elle était très occupée, (j'étais l'ainée de 6 enfants à cette époque-là et ma petite soeur avait un an) et n'avait pas encore pu m'emmener.
La maîtresse a donc fait un mot pour maman en lui expliquant la situation.
Nous sommes donc allées voir le médecin qui a dit que oui, j'avais peut-être l'appendice un peu enflammée, mais que c'était peut-être aussi mon foie qui était un peu gros.
En tout état de cause, il n'y avait pas urgence.
Crotte et re-crotte!!!
Les jours qui suivirent, "mes crises" ont redoublé et ce pendant plusieurs jours.
La maîtresse m'a demandé si j'avais vu le médecin, j'ai dit oui et rapporté ce qu'il avait dit.
Je n'ai pas capitulé. J'en ai parlé à ma gd-mère qui était une femme pour qui je comptais beaucoup, qui, selon elle avait toujours de meilleurs médecins que les autres et prenait un très bon plaisir à amener tout le monde consulter, sauf elle.
Elle a commencé par faire dire à ma mère qu'il ne fallait pas que je boive du café au lait le matin car c'était lourd à digérer.
Ensuite, elle a demandé qui j'avais vu comme médecin, Forcément, c'était un "toubib pour les chèvres" selon son expression et m'en a indiqué un autre que j'ai dû transmettre à ma mère.
Ce fut fait et quelques jours plus tard, nous y sommes allées.
Cette "magnifique doctoresse" a diagnostiqué une appendicite, certes pas énorme, mais vu que je présentais tous les symptômes, autant ne pas attendre.
Nous sommes ressorties avec une lettre pour le chirurgien.
Quelques jours plus tard, "mes vomissements étaient toujours là" et nous nous sommes rendues à l'hôpital où j'ai été admise.
Le chirurgien m'a auscultée, palpée le ventre et diagnostiquée une appendicite bénigne et a dit qu'il était préférable d'opérer ainsi on serait plus tranquille.
Ce qui fut fait. J'étais toute contente, je suis montée fièrement et toute seule sur la table d'opération.
Avec le recul, je ne sais pas si de mémoire on avait déjà vu pareil entrain de la part d'une gamine de 10 ans pour monter sur une table d'opération.
On a félicité mon courage.
Au réveil, l'enthousiasme était parti. J'avais, cette fois et réellement, un horrible mal de ventre et on ne prenait, à cette époque, aucun cas de la douleur de l'enfant.
Pour le coup, je vomissais pour de vrai car j'avais été endormie au chloroforme.
Les efforts pour vomir tiraillait mon ventre hyper douloureux.
Bref, assoiffée et interdit de boire, j'ai passé une nuit d'enfer à geindre, à demander à boire et à délirer à cause de la fièvre.
Après quelques jours car on restait environ 10 jours hospitalisé, ma mamie m'a apporté des chocolats car on avait profité des vacances de Noël pour que je manque le moins possible l'école. Donc, on avait attendu que noël soit juste passé.
Mon paquet de chocolats était posé sur la table de nuit, l'infirmière m'a interdit d'en manger avant ma sortie et l'a fait remporter.
Je n'ai jamais avoué ce mensonge à ma mère, mais j'ai été bien punie. Pour voir, j'ai vu et senti.
Qui était le médecin des chèvres? Après cela, lorsque j'étais vraiment malade, je demandais toujours à maman qu'on aille voir notre médecin habituel.