Décidemment, je n'ai pas eu de chance cette année encore avec les vacances.
Près du moment du retour, une violente douleur me crispe le haut de l'épaule et me paralyse le haut du bras. J'ai du mal à porter quoi que ce soit, à tenir un verre en main... Comme je suis le seul conducteur, je me résouds à aller consulter un médecin, dans ce petit village de province dans lequel je passe mes vacances.
Ce village ne compte qu'un seul médecin. Vu la population (moins de 3000 habitants), cela parait suffisant. Cependant, je suis surpris en appelant le médecin, que celui-ci dispose d'une secrétaire et qu'il reçoit sur rendez-vous les après-midis, mais pas le matin. En effet, le médecin consulte sans rendez-vous tous les matins, de 8 à 12 heures.
Pour ne pas rater une journée de vacances, je me décide à aller, dès le lendemain matin, en consultation,dès 9 h 30. En effet, au moment où j'appelle pour connaitre les heures de présence du médecin, il est déjà 15 h 30. L'agenda du médecin est complet pour cet après-midi même. Je n'ai pas d'autre solution que d'attendre demain. Sinon, je peux aller aux urgences de l'hôpital de la sous-préfecture à 80 km de là, ou dans un autre cabinet médical, du village d'à côté (10 km).
Finalement, je préfère attendre le lendemain, mes douleurs ne sont pas si urgentes que ça...
Je me présente le lendemain matin, au cabinet médical.
Et là, surprise ! la salle d'attente est bondée. Et pas que par des vacanciers ! tous les patients sont des autochtones, à part moi. Je l'ai compris parce que les patients parlaient du médecin avec moult détails, preuve qu'ils le connaissaient.
J'ai pu apprendre ainsi, au fil de mon attente, que ce médecin faisait également fonction de biologiste, d'infirmier, de pédiatre...
Sauf que le médecin qui assurait les consusltations aujourd'hui, était le remplaçant.
En arrivant dans la salle d'attente, je me rends compte qu'il n'y a pas de secrétaire, alors que je l'ai entendue au téléphone. Je salue les personnes présentes qui doivent bien être 12 ou 14 sans moi. Je crois que je vais y passer ma matinée ! Il y a également des enfants en bas-âge. Il n'y a plus qu'une chaise libre, après mon arrivée...
La porte du cabinet médical s'ouvre et un premier patient entre. Apparemment, chacun connait son ordre d'arrivée et son passage en consultation en tient compte.
Ce premier patient reste une bonne vingtaine de minutes. Le médecin que j'ai pu apercevoir dans l'embrasure de la porte est jeune, grand de taille (environ 1 m 85). Une personne qui attendait a commenté :
- Mais ce n'est pas le docteur X. C'est son remplaçant. Je m'en vais !
Et une personne de moins avant moi. Un peu moins de temps à attendre.
La porte s'ouvre et le médecin fait entrer le patient suivant, en fait un couple. Deux personnes en même temps, voilà qui va raccourcir mon temps d'attente ! Tant mieux !
Par contre ces deux personnes restent avec le médecin une bonne demi-heure !
Le médecin ouvre une nouvelle fois la porte de son cabinet, et fait entrer le patient suivant. Cette fois-ci, c'est une maman avec son enfant.
Et ainsi de suite. On ne voit pas le patient ressortir.
C'est enfin à moi d'être reçu, vers 11 h 45 !
Le cabinet du médecin est très vaste, bien éclairé. J'explique au médecin les raisons de ma venue. Il est intrigué, me questionne, me repose les mêmes questions deux ou trois fois...
Après m'avoir créé sur l'ordinateur, il m'invite à retirer mon polo et à venir le rejoindre près de la table d'examens.
Il me fait d'abord un examen basique : prise de tension, écoute du coeur, prise du pouls, respiration... Puis il s'attaque à la source de mes douleurs. Il appuie sur mon épaule et je crie. Il fait de même avec mon omoplate et je dis que j'ai mal. Je lui montre que je ne peux pas bouger mon bras, que j'ai mal au coude.
Le médecin reste perplexe : il me demande alors de m'allonger. A nouveau, il vient poser son stétoscope sur ma poitrine, me fait respirer par la bouche et il palpe mon ventre. Il examine une nouvelle fois mon épaule droite (celle qui me fait mal), puis la gauche. Là, je n'ai rien. Il me dit alors :
- Je ne veux rien laisser au hasard.
Il pose ses deux poings fermés sur la table d'examen tous près de moi.Il réfléchit longuement, avant de me dire :
- Mettez-vous en slip, je vous prie.
Je me redresse sur la table et je me défais de mon pantacourt. N'ayant pas de chaussettes à cause de la canicule, j'ai eu vite fait de me retrouver en slip. Je m'allonge à nouveau, intimidé et perturbé par l'ordre du médecin qui poursuit ses investigations. Il fronce les sourcils quand il me palpe ça et là, ce qui n'est pas fait pour me rassurer.
Il pose le tranchant de sa main sur mon aine droite, appuie très fort et me demande si j'ai mal.
- Oui, un peu, lui ai-je répondu.
Tout en laissant sa main au même endroit, il me fait lever la jambe droite, le plus haut possible : mais je m'arrête à mi-course. Il me fait alors plier la jambe, ce que je peux faire facilement.
Il fait de même avec le côté gauche où tout va bien. Le médecin s'éloigne de moi, retourne à sa table de travail, tout en me disant de ne pas bouger. De là où je suis, environ 15 mètres, je l'entends tapoter sur son clavier.
Il revient me trouver et me demande :
- Vous n'avez pas mal dans les bourses ?
Surpris par cette question, je lui réponds que non.
Le médecin a insisté à plusieurs reprises.
- Non docteur, ai-je fini par lui dire.
Après un moment d'hésitation, je finis par dire au médecin :
- Maintenant, si vous voulez croyez que c'est nécessaire...
- Je vous en prie, fit le médecin.
Sans me faire prier davantage, j'ai descendu mon slip. On apercevait alors le teint pâle de cette partie de mon corps, non exposé au soleil.
Le médecin me fit exécuter deux ou trois ciseaux avec mes jambes, que j'ai donc largement écartées l'une de l'autre, dégageant de la sorte, mes parties. L'une après l'autre, j'ai plié et déplié plusieurs fois les jambes, laissant l'autre au repos. Puis, descendant de la table, j'ai refait ces exercices en position debout.
- Bien, rhabillez-vous, me commanda le médecin. Je vais vous prescire un traitement de 5 jours, le temps de vous remettre et de pouvoir reprendre la route. Evitez les efforts, les ports de charges lourdes.
Je me suis rhabillé rapidement, n'ayant que quatre pièces de vêtements sur moi (polo, pantacourt, slip et chaussures) et le médecin m'explique son ordonnance. Il me dit aussi que je peux rentrer à Paris en voiture, mais me recommande de m'arrêter si mes douleurs reviennent. Je suis sorti par une autre porte, et non pas par celle donnant sur la salle d'attente. C'est pour cela qu'on ne voyait pas les patients repartir...
Les maux se sont calmés, mais dès la fin du traitement, les douleurs sont réapparues. Je vais en parler à ma doctoresse dès qu'elle sera de retour.