Hypocondrie et peur des médecins

Je suis hypocondriaque au dernier degré, c’est-à-dire qu’il suffit que j’entende parler d’une maladie pour m’imaginer en être atteint. Avez-vous lu le premier chapitre de « Trois hommes dans un bateau » de Jerome.K.Jerome? C’est tout-à-fait moi: le héros souffre d’un banal rhume, il va dans une bibliothèque pour consulter un dictionnaire médical, et là, en feuilletant les pages, il se rend compte qu’il est atteint de toutes les maladies référencées. Affolé, il se précipite aux urgences de l’hôpital le plus proche…..

Les hypocondriaques, ont, me semble-t-il, deux types de réaction à leur phobie. Les unes occupent les salles d’attente des médecins et insistent pour se voir prescrire tous les examens possibles et imaginables. Ils sont presque déçus lorsque ceux-ci établissent qu’ils sont en bonne santé et ils réclament sans cesse de nouvelles analyses et investigations.

Les autres se cachent la tête dans le sable et ont une peur panique des médecins, qui risquent selon eux , non seulement de confirmer leur auto-diagnostic, mais en plus de leur trouver d’autres maladies peut-être plus graves encore. Ils souffrent donc en silence.

Je fais indéniablement partie de cette seconde catégorie. J’ai très peur si je dois voir un médecin, ce n’est pas l’examen en lui-même qui m’inquiète, mais le fait qu’il pourrait révéler que je souffre de telle ou telle maladie.

Y a-t-il d’autres hyponcondriaques sur ce site? Et, si oui, quel est votre réaction face à ce trouble?

Bonsoir Svensson,

Considérez-vous l'hypocondrie comme une maladie ? (On pourrait poser la même question pour le fétichisme médical)

Si oui, iriez-vous chez un médecin pour soigner cette "maladie" ? (Ce qui serait paradoxal, puisque vous n'aimez pas y aller)

Bonsoir Jules,

Merci de votre message et de votre réaction rapide.

Tout dépend de la définition de la maladie? Et aussi du degré de l'atteinte. Même si je suis assez fortement hypocondriaque, j'arrive quand même à vivre avec sans trop de mal.

Je n'ai jamais pensé consulter pour mon hypocondrie. Peut-être un(e) psy avec qui je me sentirais en confiance?

Cela me fait penser à une discussion que j'ai eu plusieurs fois avec ma mère. Elle me disait qu'une "copine" médecin me ferait le plus grand bien. Mon opinion était qu'au contraire, cela me mettrait dans une position encore plus difficile..A chaque instant, et en particulier dans les situations intimes, j'aurais eu l'impression qu'elle était en train de m'examiner et de me découvrir Dieu sait quelle maladie.

Bonsoir Svensson,

Lorsque j’étais plus jeune, j’avais aussi cette peur d’aller chez le médecin et d’avoir une maladie plus grave. J’évitais le plus longtemps possible de consulter. Je n’ai pas pensé à de l’hypochondrie, il me semblait, au contraire, que les hypochondriaques étaient toujours chez le médecin. Comme j’étais toujours très nerveux lors d’une visite médicale, mon pouls et ma pression artérielle avaient toujours des valeurs stratosphériques, ce qui pouvait donner l’impression au médecin que j’avais un problème.

À un certain moment, les symptômes d’une maladie sont si gênants ou inquiétants que l’instinct de survie prend le dessus sur les autres considérations. En étant forcé à aller plus souvent chez le médecin, j’ai changé ma façon de voir les choses et j’accepte ces examens plus sereinement. La participation aux discussions sur ce site me permet aussi cette approche plus sereine.

Svensson, je pense que vous n’êtes jamais allé volontairement chez le médecin, moi non plus. Je suis toujours allé suite à une maladie ou pour des visites obligatoires. Pour moi, l’étape suivante est de faire un examen préventif (check-up) comme c’est conseillé lorsqu’on vieillit, par exemple un examen urologique ou une coloscopie.