Fréquence de lavement et dépendance
Ceci est un sujet fortement intéressant et je remercie l’auteur pour l’avoir introduit dans nos discussions !
Je constats dans ce forum (à part la section française, je lis aussi l’allemande, un peu moins l’anglaise) que les klysmaphiles (je n’aime pas trop utiliser ce mot, puisqu’il est restrictif) se « regroupant » en plusieurs « catégories ».
Je pense que d’abord il faudrait voir à quel point la pratique du lavement est utilisé en tant que soin prophylactique, occasionnel (selon la nécessité physique comme par ex. la constipation) ou s’il est pratiqué comme « complément » érotique (donc auto-érotique ou pour « pimenter » par ex. une relation sexuelle) mais pas encore compulsif ou si on a à faire avec une paraphylie.
Selon l’appartenance dans un groupe ou l’autre, la fréquence peut changer, c’est ce qui en résulte de multiples témoignages dans ce forum.
Dans mon cas, l’accroche conscient au lavement s’est manifesté à peu près quand j’avais 18 ans, même si la pratique en soi-même était déjà connue depuis l’âge de 7 –8 ans et que pendant la l’avant-pouberté, ça représentait « un jeu » excitant. Naturellement, cette prise de conscience était à l’époque quelque chose de gênant, insupportable qui me remplissait de honte et me faisait sentir « anormal » et très « culpable ».
La pratique du lavement était alors aussi difficile, puisque j’habitais encore avec mes parents et je devais faire très attention de ne me pas faire surprendre. Plus tard, quand j’ai quitté la maison familiale, j’ai finalement eu l’occasion de pouvoir jouir de cette pratique quand je voulais, autrement dit, presque tous les jours. Avec le temps, suite à la découverte du lavement thérapeutique, à son emploi dédié dans certaines médecines douces, je me suis rendu compte qu’une fréquence journalière pouvait aussi nuire à la santé (même s’il y en a qui réclament le contraire) et j’ai diminué alors la fréquence. Ceci n’était pas seulement dû au fait de ne pas vouloir nuire ma santé, bien au contraire, mais aussi, puisque le lavement est toujours accompagné par la masturbation (et donc l’éjaculation), au fait qu’avec l’âge, en général aussi la masturbation diminue.
Pourquoi alors je parle de « groupes d’appartenance » ?
Si une personne se donne/se fait donner un lavement pour des raisons de santé, il y a forte chance qu’il a déjà connu cette pratique dans le passé ou, au moins, il sait de quoi s’agit’il, puisque, comme vous le savez, cette pratique est aujourd’hui quasiment disparue dans les organismes de prévention de la santé (cliniques, hôpitaux, médecins etc.). Ceci ne veut en tout cas pas encore dire que la personne ressent un plaisir, dans beaucoup de cas, bien au contraire. Dans ce cas, on pourrait parler d’une méthode de guérison « à l’ancienne », au lieu de se donner aux laxatifs par ex.
Dans un autre groupe, on pourrait localiser les personnes qui ressentent un stimulus sexuel, donc une excitation. À mon avis (et surtout d’après ma longue expérience en tant que klysmo et les interminables thérapies psychologiques entreprises) c’est justement quand le lavement est vécu comme une excitation, que les choses se différencient.
Si se lavementer est source d’excitation sexuelle, nous parlons de klysmaphilie (dénomination encore jeune dans le vocabulaire de sexologie) et ça ne veut pas encore dire que la pratique se substitue à une sexualité hétérosexuelle/homosexuelle. Je lis toujours et encore de certains couples (ici dans le forum) qui utilisent le lavement en tant que « pimentation » sexuelle dans leurs débats, ce que je trouve d’ailleurs une forme d’expression très belle et érotique et peut diversifier l’accouplement « classique ». Il y a sans doute, dans cette démarche, aussi l’avantage d’éviter une certaine routine dans le lit, laquelle (la routine) d’ailleurs porte facilement au désintéressement de l’autre et fait que dans le couple, après un début tout feu toute flamme, l’envie sexuelle diminue pour s’estomper et finalement, dans pas mal de couples, amener à une séparation. Bien entendu, il y a aussi plein d’autres formes pour donner une diversification à la relation sexuelle. Je pense souvent que partager cette pratique avec sa/son partenaire peut amener à une sexualité épanouie, toujours et quand elle est appréciée des deux côtés. Si elle est « tolérée » par l’un des deux (c’est-à-dire que seulement un des deux est klysmo) ou si l’un « aide » son partenaire pour le satisfaire et li donner du plaisir avec l’administration du lavement, mais n’est pas satisfait par l’autre (avec une pratique qui le satisfait aussi), à long terme, ça peut poser un problème.
Dans ce groupe, on peut aussi retrouver les couples, dans lesquels un/e est pratiquant/e e l’autre pas et ils ont tout de même une sexualité commune « normale « (au autre) partagée.
Par contre, et je reviens ici au groupe « paraphile » (paraphile = amour pour quelque chose parallèle/au-delà), on trouve les personnes « accros » lesquelles, en fait, dépendent de notre pratique favorite. Autrement dit, chez eux, rien ne fonctionne (sexuellement parlant) sans lavement. On entre dans le groupe paraphile quand la pratique devient compulsive, persiste dans le temps et crée un sens de culpabilité ou d’autres complexes mal vécus, autrement dit, quand elle entrave une vie « normale ».
Je me suis donc trouvé dans ce groupe à partir du moment que j’ai pris connaissance de l’envergure et importance du lavement dans ma vie. J’ai passé des années très difficiles avec cette « accroche » irréversible. Pourquoi je dis irréversible ? Et bien, il paraît qu’on peut « transformer » cette accroche en autre chose moins dérangeante, en tout cas plus constructive par rapport à la gestion de la vie, dans le quotidien, au moyen de certaines thérapies ciblées, avec l’effet que tôt ou tard on retombe dans l’accoutumé.
Finalement, je me pose la question si ça a un sens, de se retrouver avec un aspect de soi-même, qu’on a voulu changer en autre chose et qui revient de nouveau.
J’ose même dire qu’une klismaphilie n’est pas nécessairement la suite d’une expérience qu’on a subie de petit ; il y a des témoignages, toujours dans ce forum, de personnes qui aiment le lavement sans l’avoir connu dans leur jeunesse. Je dirais même que le plaisir du lavement, puisqu’il est lié à l’anus (zone oh combien sensible pour tous les humains) est un « fardeau » ou « une charge » avec laquelle on naît et qui reste pour beaucoup de mode, à un stade inconscient mais latent. À un moment de la vie, ce stade latent peut-être réveillé par XY chose/expérience.
Je ne veux en aucun cas dire qu’un klysmo paraphilien accro soit « condamné » à toute sa vie ; si pour certains/es ça ne pose pas un problème (mais c’est prouvé que la majorité en souffrent), pour d’autres, et c’est aussi mon cas, en veulent sortir. Avec « vouloir s’en sortir » j’entends d’abord prendre conscience de cet accrochage, et ceci, pas intellectuellement mais viscéralement et ensuite, l’accepter et surtout l’intégrer. C’est possible !!
Comme je disais auparavant, les thérapies servent aussi à ça, à se positionner avec cette « particularité » fétiche. Ce n’est pas évident pour un paraphilien (et pas seulement klysmo, de fétiches, il en a des centaines) de se lier en couple, justement pour le fait que son focus sexuel n’est pas dirigé vers l’autre et en même temps ce n’est pas non plus impossible. La preuve, quand on est pris de la pensée de se vouloir faire un lavement et cette idée/envie persiste, plus elle est alimentée par la pensée/fantasie/imagination, plus elle devient « irremplaçable ». En changeant cette idée/pensée par une autre (pour autre chose qui nous intéresse), la puissance de l’idée/pensée d’origine (donc celle du lavement), perde ça force ou disparaît momentanément pour laisser place à une autre envie.
Je souhait donc à tous les klysmos, hommes et femmes qui sont « attrapés/es » par la compulsion incessante de se lavementer et ont difficulté de s’exprimer dans leur vies respectives, avec d’autres atouts (que je pense chacun/une a) et de se permettre recevoir de l’aide par des personnes qui ont réellement la faculté de les amener à un changement postitif et sortir de se « tourbillon » sans fin.
Thony