Eudes et Johann
Chapitre 16
Le Grand Expert me donna l’enveloppe et la rose rouge. Nous nous rendîmes devant le cabinet de réflection et je pris mes habits. Nous sortîmes du Temple. Johann m’attendait, il avait l’air inquiet.
— Tout va bien ? me demanda-t-il.
— Tout va bien, lui répondis-je, je n’ai pas le droit de te raconter.
Je le pris dans mes bras et l’embrassai.
— Aimes-tu les fleurs ? demandai-je ensuite à mon ami.
— Oui, je n’ai jamais osé le dire, je crois que c’est réservé aux filles d’aimer les fleurs.
— Tant pis, je t’offre cette rose rouge.
— Oh, merci !
Il devint aussi rouge que la rose. Nous nous dirigeâmes ensuite vers le bassin où mes Frères se lavaient. Jean nous accompagna et nous donna des conseils :
— Restez discrets la première fois, contentez-vous d’observer et n’allez pas avec d’autres hommes, à moins que vous n’ayez de fortes envies, ils ne vont pas vous importuner non plus, seulement vous mater.
— C’est mieux ainsi, acquiesça Johann.
Il prit tous son temps pour se déshabiller. Je lui demandai à mon tour :
— Tout va bien ?
— Oui, oui, tout va bien. Je suis un peu intimidé. Je dois m’habituer. Je n’ai pas été initié comme toi, je n’ai pas encore de cire de bougie sur mon zizi.
Il avait vu et déjà compris ce qui s’était passé. Nous nous lavâmes dans le petit bassin puis déambulâmes dans la cave. Il y avait très peu de torches allumées. Tout se passait dans la pénombre. Certains étaient encore dans le grand bassin pour se baigner, d’autres déjà en pleine action.
Au fond de la cave, mon précepteur était attaché sur une croix en bois et deux hommes étaient en train de lui pincer les tétons. Quelle douce vengeance c’était pour moi de le voir ainsi humilié. Je me rappelai quand même que je n’avais jamais eu de punition corporelle, mon père y était fermement opposé. Je me retins d’aller le tourmenter.
Après avoir observé tout le monde, je me couchai sur un des lits avec Johann, nous nous fîmes de tendres caresses, sans toutefois oser aller plus loin.
Au bout d’une heure environ, les Maçons interrompirent leurs activités pour casser la croûte. Mon père ouvrit une bouteille de Champagne en mon honneur, c’était la tradition pour accueillir un nouvel Apprenti. Nous mangeâmes du pain, de la viande séchée et du fromage. Je discutai avec le directeur du pensionnat, il faisait aussi partie de la Loge. Il réitéra l’invitation qu’il avait faite à mon père d’aller suivre les cours du professeur invité.
— J’ai eu une idée, nous dit-il. Nos deux Apprentis pourraient passer quelques jours au pensionnat comme s’ils étaient des étudiants, afin de connaître la vie de l’intérieur.
— C’est une très bonne idée, répondit mon père. S’ils font des études à l’étranger ils n’auront pas le confort d’un château. Ils doivent aussi s’habituer à la vraie vie, surtout mon fils.
— Mais, et ma grand-mère ? m’inquiétai-je, Johann doit s’en occuper.
— Pas de souci, répondit mon père. La soeur infirmière pourra revenir pendant votre absence. Elle est à la retraite et a le temps.
Les Maçons quittèrent peu à peu la table pour aller s’offrir un nouvel orgasme. Nous fûmes bientôt seuls, mon père, Johann et moi. Je demandai à mon ami :
— On y retourne ?
— Pas ce soir. J’aimerais être seul avec toi. C’est très bien que des hommes puissent se rencontrer ici, mais je ne suis pas encore prêt.
— Je te comprends. Sortons un moment. Tu es d’accord, papa ?
— Mais bien sûr, fiston, ici je peux t’appeler ainsi, je ne vais pas utiliser vos surnoms, tout le monde sait qui vous êtes. Chacun est libre de faire ce qui lui plaît. Sortez par la petite porte, l’entrée de la cave reste toujours fermée pour que personne ne nous dérange.
Je n’avais pas vu cette porte jusqu’à ce moment-là. Elle donnait dans le jardin et aurait pu être utilisée en cas de feu dans la cave. Mon père se leva et retourna s’amuser avec les autres Maçons.
— On sort ? demandai-je à Johann.
— Oui, est-ce qu’on se rhabille avant ?
— Non, il a fait si chaud aujourd’hui, on ne va plus croiser personne, et puis je suis chez moi ici, je peux me balader à poil.
Nous sortîmes, une légère brise nous enveloppa le corps et nous rafraîchit. Le soleil commençait à se coucher. Nous prîmes la direction de la rivière, main dans la main.
Nous vîmes soudain deux silhouettes sortir de derrière un arbre. C’étaient mes deux pestes de soeurs.
— Oh, dit l’aînée. Mon frère et son… valet ?
— Et tous nus, dit la cadette.
Elle avaient l’air fascinées par notre entrejambe. Elles ne m’avaient plus vu nu depuis belle lurette.
— Elles sont grosses, dit la cadette.
— Bon, dis-je, vous avez vu nos zizis, maintenant vous pouvez nous laisser tranquilles et rentrer. Vous devriez être au lit à cette heure. Et pas un mot à maman, elle serait capable de descendre pour voir mon ami à poil.
— Oui, on rentre, dit l’aînée, mais tu sais que maman ne nous donne pas beaucoup d’argent de poche. Pourrais-tu …
— D’accord, demain, tu vois bien je n’ai pas de bourse, enfin si, j’en ai deux, mais elles n’ont pas de monnaie dedans.
— Elles sont où ces bourses? demanda la cadette.
Je soulevai mon pénis en disant :
— Là, vous avez tout vu maintenant ?
— Euh, oui, dit l’aînée, je croyais que c’étaient des couilles.
— Disparaissez avant que je me fâche.
Elle s’enfuirent en riant.
— Quelle calamité d’avoir deux petites soeurs, dis-je à Johann. Tu as de la chance de ne pas en avoir.
— Ce n’est pas mieux d’avoir deux grands frères, me répondit-il.
Nous arrivâmes au bord de l’eau, nous nous assîmes sur une grosse pierre. Le soleil finissait de se coucher. Nous restâmes serrés l’un contre l’autre, sans rien nous dire, nous embrassant de temps en temps.
Le soleil fit place à la pleine lune, l’eau avait des reflets argentés.
Et vous devinez comment cette soirée a fini, je ne vais quand même pas vous raconter chaque fois que j’ai fait l’amour à Johann.
Une belle soirée !