Vues: 451 Created: 2017.02.11 Mis à jour: 2018.11.15

Soizig

Soizig 21

Le jour du départ approchait pour moi et Malo, Soizig était malheureuse et voulait me suivre à Paris, en même temps, elle se lamentait du temps qu'elle allait devoir passer à attendre la première perme de Malo, et de lui faire sa fête au lit ou ailleurs pour la dernière fois ne calmait pas sa tristesse, au contraire, elle voulait nous garder tous les deux et pour toujours, nos soirées de folies, les sorties, la musique, le ciné, pour elle, tout cela allait disparaître, mais pire que tout, c'était l'amour profond qui nous liait tous les trois qui allait le plus lui manquer, il en était de même pour moi et Malo, c'était comme si notre jeunesse commençait à s'effacer et même pire, la vie nous arrachait à elle, destin cruel que celui qui vous sépare...

Je passais voir la maman de Malo une dernière fois, pour la saluer et lui dire à bientôt, elle aussi était triste, elle perdait son garçon qui partait à l'armée, chose qu'elle n'appréciait pas beaucoup, et elle perdait surtout la présence de notre trio de jeunes auprès d'elle, avec ce que cela lui avait apporté de plaisir et de vie dans sa maison, je lui mangeais la chatte avec fougue ce jour là, espèrent lui laisser un bon souvenir de moi, elle m'en remercia en m'offrant son anus en levrette pour m'en laisser un aussi, je lui burinais le cul comme un sauvage et lui giclais mon foutre au fond du rectum en guise de lavement, elle m'offrit son petit gode en bakélite, au cas où à Paris, je ne rencontre pas tout de suite une dame pour me doigter…

Avec Malo, les adieux ont été anneaux, nous sommes retournés à l'endroit où il m'avait touché la queue la première fois, nous avons bus pas mal de bières avant et forcément, le résultat nous a donné de quoi nous arroser la bouche pour commencer, puis après une petite sucette, nous nous sommes enculés chacun notre tour, histoire de nous faire un souvenir au trou de balle, il m'a fait le cul et déchargé en moi, j'ai fourré le sien et déchargé dans sa bouche, le soir, nous sommes allé voir le "Bon ami" et lui avons mit tous les deux une pété dans l'oignon, surtout moi car Malo a encore voulu se prendre le gros morceau dans les fesses, au cas où il ne rencontre que des p'tites bites à l'armée, le monsieur nous a donné un peu de pognon…

Soizig nous a offert à chacun une culotte blanche souillée, portée deux jours, une chose odorante et magnifiquement décorée devant et derrière, elle voulait que l'on pense à elle d'une main une fois en solitaire et loin d'elle, Nous avons joués jusqu'à plus soif avec nos pipi puis l'avons baisés amoureusement d'abord, puis comme une chienne ensuite, quand elle nous a quittée au matin, elle avait du mal à marcher, nos glands étaient à vif et généreusement bagués, il nous restait quelques heures à dormir avant de prendre nos trains, la douche me fit l'impression de la dernière cigarette du condamné, je partais vers la grand ville et Malo en Allemagne, cela ressemblait à de la déportation, on en a chialés et on a picolés encore…

Si il y a des âmes trop sensibles parmi vous, Lecteurs de cette longue histoire, fermez votre ordi, ne lisez pas ce qui va suivre, car si vous avez aimés mes souvenirs en pensant qu'ils sont romancés, enjolivés ou même inventés, vous serez déçus par la fin, car elle ne l'est pas, comme le reste…

Je suis donc arrivé à Paris pour travailler dans un nouvel environnement, grosse maison, gros travail, beaucoup d'employés, la solitude m'a pesée au début, le côté inhumain de la capitale aussi, le manque de mon pays, la mer, les quatre saisons dans la même journée, mes potes de Bretagne, ma potesse Soizig dont il ne me restait que l'image et la culotte souillée.

Au bout de quelques mois, je commençais à faire surface, le quartier de Montparnasse était ma nouvelle ville Bretonne, de plus, j'avais fortement sympathisé avec une gentille jeune femme Allemande qui aimait le fist et la sodomie, j'envisageais de descendre par chez moi dans quelques mois, le temps d'en mettre à gauche car mon périple outre-mer m'avait vidé les poches, la solde de l'appelé du contingent de l'époque servait tout juste pour le tabac et si l'on voulait prendre un verre avec des dames, fallait taper dans la réserve, cinquante francs debout ou cent sur les cartons, ça parait peu, mais quand on revient plusieurs fois, ça chiffre, je l'ai déjà raconté plus haut, j'attendais mon heure pour revoir mes amies et amis…

Il est de ces regards, dont on te toise en venant te dire au travail, que quelqu'un te demande au téléphone et que c'est important, ce genre de regard qui te fout un froid dans le dos et une angoisse au ventre, parce que la personne en sait déjà plus que toi et que ce n'est pas une bonne nouvelle, c'est ce regard qu'a mon chef en venant me chercher, il me laisse seul dans son bureau, c'est ma mère, sa voix n'est pas habituelle, grave et posée, mesurant ses mots, elle me prévient que ce qu'elle va me dire est très triste, j'écoute, je crois que je blêmis, ma main tremble, elle m'annonce que Malo et cinq copains, dont une fille, on eu un grave accident de voiture, elle précipite ses mots pour me dire que Malo a survécu…

- Et la fille…C'est qui…? demandais je dans un souffle, je manque d'air

- Ce n'est pas Soizig… c'est une copine de copain… me rassure-t-elle de suite

Je dois rester un instant silencieux car elle me demande si je suis encore là, les jambes flageolantes, je me suis assis, j'ai un moment de vide dans la tête, je l'entends qui me parle mais je ne saisis pas les mots, elle hausse la voix pour me sortir de ma torpeur morbide, j'arrive à lui demander ce qu'il c'est passé, elle me l'explique, calmement, choisissant ses mots avec précaution, m'épelant lentement les prénoms des morts un à un, je les connais tous, potes du collège et de piste, la fille aussi, une amie de Soizig, à six dans une voiture au retour d'un Fest-noz sur une route à trois grammes, Malo a survécu parce qu'il a eu le corps vrillé dans les taules, il a été déhanché, les toubibs disent que ça lui a sauvé la vie, il est touché au visage aussi…

Ecrasante solitude que celle qui succède, je me sens aussi seul qu'un chien dans un cimetière, ma mère me donne la date des enterrements, je raccroche en disant que je rappellerai pour dire si je viens, mon chef m'observe de loin, quand je reviens essayer de bosser, je le vois faire taire les autres d'un signe de la main, on me fout la paix, de toute façon je n'ai rien à dire, je le voudrai que je ne pourrai même pas, trop lourd, et puis qu'est-ce qu'ils en ont à foutre de mes potes de Breizh, le chef me dit de rentrer chez moi, je lui dis merci et vais à ma piaule, là je chiale, faut bien que ça sorte, depuis tout à l'heure je ne pleurai que dedans, c'est ma première mort de copains, c'est pas pareil qu'avec la famille, c'est autre chose…

J'ai rappelé ma mère le lendemain, Malo était à l'hosto pour un moment et Soizig ne donnait pas de nouvelles, elle ne voulait voir personne, trop abattue, elle avait échappée à l'accident parce qu'elle était à l'anniversaire de quelqu'un ce soir là, ma mère voyait régulièrement la maman de Malo pour savoir comment il allait, de mon côté, j'avais fais mes comptes et ne pouvais descendre au pays, je m'en voulais, j'avais honte de moi, ne pas être présent auprès des amis dans un moment pareil est le pire, Soizig m'écrivit une lettre que j'ai encore, la mort en poèmes, quatre pages sur les tréfonds de son âme meurtrie, malgré une lettre envoyée à sa maman, Malo resta silencieux, je descendais le voir quatre mois après…

Soizig vint à la gare le temps de me parler d'elle et de Malo, ils ne se voyaient plus ou presque, quelque chose s'était cassé entre eux déjà avant l'accident, puis une fois passés les deuils et les opérations, rien n'étai redevenu comme avant, elle n'arrêtait pas de me dire, tu vas voir, il a changé, il n'est plus pareil, d'ailleurs, elle ne voulait même pas m'accompagner, je devais être seul avec lui pour comprendre, elle voulait bien me voir après si je voulais, pour en parler, elle aussi semblai avoir changée, pas physiquement mais à l'intérieur, comme si elle avait été brisée quelque part, un endroit secret en elle, je me sentais fautif de ne pas avoir été là auprès d'elle et de Malo, chienne de vie, le travail et la mort…

Je suis donc allé voir Malo seul, il vivait sa convalescence chez une tante à lui dans une maison à la campagne, je me suis fais déposé au bout du chemin pour y aller à pieds, j'ai marché sous les arbres comme si j'allais à un enterrement, alors qu'il était bien vivant le Malo, je m'attendais à des reproches de sa part, c'est sa tante qui m'a accueillie dans le jardin, il faisait beau et elle m'a dit de m'asseoir dehors en l'attendant, je l'ai vu arrivé avec ses béquilles, du moins, j'ai pensé que s'était lui, à cause des béquilles, car je ne le reconnaissais pas du tout, il m'a fixé du regard avant de me dire bonjour, il savait l'effet de surprise qu'il provoquait sur les gens qui ne l'avaient pas vus depuis longtemps, ce n'était plus Malo…

Il eu un sourire narquois en voyant ma mine décomposée puis s'assit, il me proposa un café en précisant qu'il n'y avait pas d'alcool ici, je comprenais la chose mais sa façon de le dire me surpris, devant mon malaise naissant, il essaya de me mettre à l'aise concernant son visage méconnaissable, suite à ses blessures, l'assurance lui avait payée la chirurgie esthétique, il en avait profité pour changer des choses qui lui déplaisaient déjà avant l'accident, j'ai voulu en parler d'ailleurs, de l'accident, mais là je me suis heurté à son mutisme avec pour seul raison qu'il ne voulait plus en parler, tout avait été dit dans le journal, j'ai sentis que je dérangeais quelque chose, sa façon de me parler avait aussi changée, que c'était-il passé…?

Je crois que je ne le saurais jamais et sans doute, je ne veux pas le savoir, qui conduisait, qui était responsable de l'accident à part l'alcool, que s'était-il passé entre les familles des morts et du seul survivant, il vaut mieux parfois ne pas savoir que de toucher au sordide, nous n'avons passés tout au plus qu'une demi heure ensemble à parler de rien et je l'ai quitté sans envie de le revoir, d'ailleurs j'ai su après qu'il était venus en touriste sur Paris et qu'il avait prétendu à Soizig, qui lui avait donné mon adresse, de ne pas avoir eu le temps de passer me voir, je ne l'ai revus qu'une fois, trente ans après, ivre sur un parking, pesant au moins le triple d'avant, méconnaissable encore, c'est ma mère qui m'a dit que c'était Malo…

Plus d'une année après, Soizig à débarquée un jour à Paris sans prévenir, à mon travail de l'époque, elle voyait ma mère de temps en temps qui lui donnait de mes nouvelles, je l'ai faites entrer, c'était en fin de journée, j'étais seul, je lui ai fais visiter la maison, elle était contente de me retrouver, limite chaude, on n'a pas parlés de Malo, à part qu'il s'était marié,

je lui ai fais voir les vieilles caves, c'est très Parisien les caves, ça descend très profond, jusqu'aux catacombes parfois, on s'est roulés une pelle de folie, l'envie était là, puis les mains ont caressées les corps, baissant pantalons et culottes, comme au bon vieux temps de nos amours, nous nous sommes tout fait ou presque, gardant le meilleur pour chez moi…

Soizig est restée une semaine à Paris, en journée, elle visitait la capitale, moi je la visitais le soir, cela a duré plusieurs années, même avec femme et enfants, l'un de nous deux cherchait toujours à retrouver l'autre, à Paris ou au Pays, on trouvait toujours le moyen de se mettre une secouée tous les deux, avec un ou une invité si l'occasion se présentait, une fois ce fût même avec un de mes cousin, mais quand elle voulue renouer avec ses envies de bisexualité masculine, je refusais de le sucer, faut quand même pas déconner, mon cousin, qui avait sa communion en même temps que moi, Hahahahaha… Je déconne, c'est pour finir cette histoire avec un sourire, je ne vois plus Soizig, je ne sais pas où elle habite…

FIN…