(Avertissement : Ce récit est entièrement imaginaire et comprend des situations et des personnages fictifs. Il ne s’adresse qu’à des personnes majeures et averties. Les actions décrites ne prétendent à aucune crédibilité ni innocuité en matière médicale. Elles ne sont que fiction et doivent le rester.)

A cette époque, Simon fréquentait une salle de sport plus ou moins régulièrement. Il n’était pas particulièrement adepte de body building et autres activités corporelles extrêmes, mais il aimait à se dérouiller les muscles de temps en temps. Et puis après l’effort, le sauna était vraiment très agréable. Le club était souvent bien rempli en fin de journée et les week-ends. C’est pourquoi Simon, qui en avait la possibilité, venait plutôt durant l’après-midi. Les appareils étaient beaucoup plus accessibles et puis il pouvait prendre son temps sans qu’on vienne lui rappeler en permanence qu’il fallait libérer la place pour le suivant.

C’est un lundi qu’il vit Fabienne pour la première fois. C’était une jeune femme d’une trentaine d’années qui venait faire du step deux fois par semaine. Elle avait des cheveux bruns coupés au carré, des formes généreuses sans excès et bien mises en valeur par les maillots de gym colorés qu’elle portait et qui lui allaient parfaitement. Elle attirait immanquablement le regard. Mais elle paraissait toujours un peu distante et n’adressait jamais la parole aux autres personnes présente.

Sauf que ce jour-là, Fabienne se fit un accroc à cause d’une vis qui dépassait d’un tabouret.

Fabienne : « Mince ! Il est foutu maintenant… »

Simon s’approcha en disant.

Simon : « C’est la piqûre qui a lâché ? »

Fabienne : « Comment ? »

Simon : « Non rien… je plaisantais. Le matériel n’est pas toujours en bon état ici. »

Fabienne : « Pourquoi vous parliez de piqûre ? »

Simon : « Je faisais juste allusion à la piqûre de votre collant. Enfin la couture si vous préférez. »

Fabienne : « Oh je vois… »

La conversation se termina là-dessus et Fabienne rentra chez elle. Mais la glace était rompue et les semaines suivantes ils eurent d’autres échanges et une fin d’après-midi se retrouvèrent à la brasserie en face du club. Jusqu’ici ils avaient surtout échangé des banalités et Simon voulait en savoir un peu plus elle.

Simon : « En fait je suis peintre à mes heures perdues. »

Fabienne : « Et vous en vivez ? »

Simon : « Je me débrouille. Je vends quelques toiles, je fais un peu d’affiches publicitaires, de l’infographie aussi. J’ai un train de vie très raisonnable et surtout la plus précieuse des choses : je dispose de mon temps comme je l’entends. Et vous qu’est-ce que vous faites ? »

Fabienne : « Je travaille dans un atelier de confection qui est spécialisé dans les costumes pour le théâtre ou le cinéma. »

Simon : « C’est aussi de la création finalement. »

Fabienne : « Oui, en quelques sorte. »

Simon : « Et je suppose que vous avez pu recoudre votre collant vous-même. »

Fabienne : « Oui tout à fait. »

Simon : « Donc vous êtes une spécialiste des piqûres. »

Fabienne : « Pourquoi vous dites ça ? »

Simon : « C’est bien ainsi que l’on dit non ? Faire quelques piqûres pour recoudre. »

Fabienne : « Oui si on veut… »

Simon : « C’est amusant de constater tous les points communs que l’on a tous les deux. »

Fabienne : « Lesquelles ? »

Simon : « Et bien on fréquente le même club, nos occupations professionnelles sont plutôt artistiques et on fait des piqûres… »

Fabienne : « Pourquoi vous faites de la couture aussi ? »

Simon : « Ah ah non pas vraiment. »

Fabienne : « Je ne comprends pas. »

Simon la fixa droit dans les yeux.