Florence


Vues: 765 Created: 2007.10.11 Mis à jour: 2007.10.11

Florence

Chapitre 6

Lettre N 3 de

Florence à Giselle

Florence 2001 -

Personnages : Gisèle et sa famille, Gilbert, Mlle Scott, Mlle Lise.

GISELE est une fille effacée et soumise à une éducation très stricte. La seule affection qui lui fût jamais témoignée lui venait de ANA une bonne, antillaise qui finit par quitter le domaine où vivait GISELE. Mlle SCOTT, la gouvernante, inflige à GISELE une éducation dite « à l'anglaise » faite de châtiments corporels. Mlle LISE est l’infirmière de la maison. Après le départ d’ANA, c’est elle qui est chargée de donner des lavements à GISELE. Cette médecine est encore considérée par la famille de GISELE comme une panacée. Mlles SCOTT et LISE se découvrent là lesbiennes et dominatrices et par le biais de ces soins prescrits, infligent à GISELE une dure domination . GILBERT, le chauffeur du domaine deviendra l'amant de GISELE et la délivrera des ses deux tortionnaires chez qui pourtant, plus tard elle reviendra.

Chère FLORENCE,

Je t’adresse cette lettre à la demande D’Annie qui m’a fait part de celle qu’elle t’a récemment envoyée.

J’ai aussi lu la tienne où tu lui fais part de la scène à laquelle tu as partiellement assisté puisque tu n’avais que « le son et pas l'image ». J’ai constaté que malgré les tourments que subissait cette fille, le son et l’imaginaire t’avaient passablement excitée. Je ne sais comment tu aurais réagi si tu avais entièrement assisté à la scène. On ne peut apprécier que son propre vécu et non celui des autres. Annie est devenue par María, une adepte de la clystérophilie mais surtout, c’était María qui lui donnait ces lavements répétés et variés.

Toi, au petit réveil de ta nuit avec Nadine, tu désirais et redoutais à la fois de voir Joëlle entrer dans votre chambre armée d’un clystère prêt à l’emploi. En fait tu ne sauras que quand tu en auras reçu plusieurs, et différents, si tu peux devenir une adepte de cette pratique à vrai dire assez spéciale dans le monde de l’érotisme et du sadomasochisme.

Pour ma part, j’ai reçu une éducation encore plus stricte que celle d’Annie. Tout était basé sur l’obéissance, notre horizon s’arrêtait aux limites de notre domaine. Etant d’une santé dite fragile j’étais de fait encore plus dépendante de l’autorité qui régissait la maison. J’entends par là, mes parents, rigides et rétrogrades, mes tantes sœurs des deux, vieilles filles au cœur sec, et une gouvernante Mlle Scott qui faisait chez nous la pluie et le beau temps, surtout la pluie. Elle était chargée de mon éducation, voire de ma santé et prétendait qu’en m’élevant durement, à l’anglaise disait-elle, elle me rendait digne de la soi-disant haute lignée à laquelle j'appartenais. Son enseignement et ses punitions devaient me donner par la suite la rigidité et l’autorité qui honoreraient les miens. En fait, elle avait sur moi, par délégation, tous les droits et les devoirs de ceux qui auraient dû les assumer eux mêmes.

Donc, de santé que l’on prétendait précaire j’étais soumise à une surveillance et à des soins attentifs. La médecine familiale n’avait pas évoluée chez nous depuis le moyen âge. Les médicaments étaient réputés d’un usage populaire et abusifs. Par contre, les lavements, les cataplasmes brûlants, les diètes prolongées et les potions amères étaient d’un usage courant. Certes c’était contraignant, répugnant à avaler ou douloureux à subir, mais on en louait l’efficacité naturelle et l’absence d’effets secondaires. De plus, ils fortifiaient en nous la notion d’endurance et nous permettaient ainsi de verser une contrepartie aux bienfaits du ciel.

De toutes ces notions, la grosse dinde que j’étais en était convaincue, autant que de sa faible constitution et de son devoir de soumission à ceux qui œuvraient pour son bien. C’est ainsi que je recevais les indigestes potions, la brûlure des cataplasmes, les châtiments corporels, et les lavements avec une saine acceptation ou une sainte et pudique offrande dont curieusement, pour les deux derniers, mes fesses fustigées ou investies étaient le principal véhicule.

Mlle Scott m’administrait elle même comme une tache noble, les châtiments corporels qui résultaient des punitions qu’elle m’infligeait ou du mécontentement des autres ascendants à mon égard. Généralement c’était des coups d’une fine badine fort cinglante. Il y avait aussi comme variante dans une utilisation moins noble les lanières en cuir d’un inusable martinet.

Penaude, en pénitente convaincue, devant Mlle Scott déjà armée de l’instrument de ma pénitence, je dénudais mon dos, baissais ma culotte jusqu’aux genoux et retroussais ma jupe jusqu’à la taille.

J’avais à lui présenter mon dos mes épaules et mes fesses nus sans jamais me déshabiller complètement, ce qui eut été trop dégradant et qui avait pour elle l’avantage d’occuper mes bras à maintenir mes vêtements défaits. Elle frappait en coups irrégulièrement espacés de manière que je les endure séparément et que ces laps de temps me laissent chaque fois espérer que chacun fut le dernier.

Je devais fièrement les recevoir debout. Stoïquement, sans crier ce qui eut été vulgaire. Cependant je pouvais émettre quelques gémissements, je m’y appliquais pour ne pas être taxée de bravade effrontée. Ensuite il me fallait la remercier qu’elle ne se fut point montrée plus sévère et pour l’intérêt qu’elle portait à mon éducation.

Pour les lavements, ils m’étaient prescrits par le premier qui me trouvait mauvaise mine ou qui constatait en moi un manque de tonus (difficile à discerner dans une maison ou toute manifestation dynamique était taxée d’exubérance déplacée). Il y avait aussi comme symptôme de prescription du lavement réparateur tous les indices qui sur mon visage pouvaient témoigner d’un mauvais transit intestinal que je ne niais pas pour la raison que tu vas comprendre dans ce qui suit.

Mlle Scott considérait cette tache soignante comme domestique, elle en supervisait et en surveillait la bonne application, mais appelait Ana pour opérer.

Ana était depuis des années une employée de maison modèle que tout le monde aimait. Elle était détentrice de toute la bonté et de la douceur dont les autres étaient démunis. Antillaise et corpulente, elle figurait la bonne Nounou des films américains. Pour tout cela, je l’aimais et me le rendait bien. C’était la seule personne dont je recevais de l’affection. J’aimais me blottir dans ses bras et me plaquer contre son corps protecteur, recevoir quelques caresses et parfois un baiser furtif, clandestin car « ça ne se faisait pas »

Elle était elle aussi pour l’administration de lavements. Elle tenait à en préparer la décoction selon une recette de son pays qui en faisait un liquide doux efficace et non agressif, de telle sorte que je n’en ressentais après aucune meurtrissure.

C’était Mlle Scott qui me préparait et me mettait en place pour recevoir le bénéfique ondoiement. Me déculotter, enlever ma jupe et m’étendre sur une couchette en la seule présence d’une domestique était un acte de soumission inacceptable. Il en était de même quand je devais recevoir le lavement au petit matin. Seule Mlle était habilitée à ouvrir ma literie et à trousser ma chemise de nuit pour seulement livrer mes fesses au sacrifice pathologique.

Ces lavements étaient pour moi un ravissement. Ana opérait avec sa naturelle tendresse. Le contact de ses mains sur mes fesses était d’un velouté incomparable. La mise en place des canules me procurait des sensations intimes que je prenais garde de ne point exprimer de peur d’être punie pour le plus secret et le plus infâme des péchés et de voir remplacer cette médecine par d’horribles et indigestes purgatifs.

Elle utilisait le plus souvent des poires d’injection de petite contenance, d’un peu plus d’un quart de litre et munie d’une canule fine et longue de vingt centimètres environ. . Elle devait la retirer plusieurs fois pour la remplir et me gratifiait chaque fois des mêmes sensations. Elle agissait par pression modérée sur la poire et je recevais sa préparation comme une douceur, presque comme une friandise dont même je percevais le goût. J’aimais la sentir circuler en moi et être investie d’un fluide attentionné. Pendant que Ana remplissait à nouveau la poire, le lavement avait tout son temps pour se répandre pacifiquement en ses lieux d’exploration. Il se montrait à la fois discret et envahissant comme un charme, taquin et espiègle comme un petit chat qui veut jouer, qui griffe parfois un peu trop fort, mais à qui on pardonne.

La quantité de liquide qu’elle me donnait dépendait de mes sensations. Quand les griffures se faisaient de plus en plus effrontées elles m’imprégnaient quelques petites crispations que je soulignais de murmures effacés. Ana finissait de m’injecter la poire en cours et souvent m’en administrait une dernière pour faire bonne mesure disait’ telle et aussi pour que le lavement soit plus efficace, ce à quoi elle croyait sincèrement. Je sus par la suite que c’était aussi pour éviter que Mlle Scott ne vienne doubler cette dernière dose en m’accusant de simulation ou d’écoute douillette indigne de l’éducation qu’elle me donnait.

Je gérais assez facilement ces conflits entre le lavement et mon ventre devenu moins hospitalier. L’injection était toujours suivie d’un temps de rétention pendant lequel la bataille faisait rage, jusqu’à la réconciliation et reprise de la fonction de la mission laxative et dépurative qui était la leur.

Ce n’est que là que Mlle Scott apportait la cuvette mobile. Elle en différait la mise en place de peur que par tricherie, une partie du lavement ne la rejoigne directement sans passer par là où il devait œuvrer. Cette dernière phase thérapeutique ne m’humiliait point, elle était la finalité de la prescription et je n’en retenais pour mon compte personnel que les agréables sensations que j’avais intimement ressenties et qui sans que je le sache étaient l’éveil de ma sexualité que tous les principes que l’on m’inculquait et le talent de Mlle Scott furent impuissant à refouler.

Les choses se gâtèrent quand pour des raison matrimoniales Ana quitta la maison et revint dans son lointain pays d’origine. Ce fut pour moi un déchirement affectif qui me peina fortement et me rendit morose. Je fis de mon mieux pour cacher cette morosité qui eût été incomprise de tous et dont on aurait pu croire qu’elle résultait d’un engorgement dont un solide lavement allait me débarrasser.

Ma crainte était que pour les lavements Mlle Scott ne fut désignée pour pallier l’absence d’Ana. Mes craintes étaient certes fondées mais leur trouvaille fut pire encore. Cette responsabilité échut à Mlle Lise, l’infirmière en poste dans la fabrique de mon père. Elle était de ce fait également l’infirmière naturellement attirée de la maison et à cette période donnait des soins quasi journaliers à ma grand mère.

Un soir, s’adressant directement à Mlle Scott en ma présence, ma mère lui dit :

- « j'ai demandé à Mlle Lise de bien vouloir dès demain prendre sur son temps pour donner les clystères à Mlle Gisèle à qui je ne trouve pas bonne mine »

- « Bien Madame, j'approuve votre démarche. Depuis le départ d'Ana nous avons quelque peu négligé son hygiène de vie. Mademoiselle Lise, dans L'exercice de sa profession saura mieux qu"Ana juger de la quantité à lui donner et de la manière de le faire»

- « Merci Mlle Scott. Vous assisterez Mlle Lise et me rendrez compte des premières expériences. »

J’étais abasourdie. Cette conversation qui me concernant avait lieu en ma présence sans qu’aucune des deux n’eût un regard vers moi. Pour la première fois de ma vie j’osai émettre une protestation.

- « Mère je ne veux pas de Mlle Lise. Elle me fait peur. Elle est laide et porte sur elle la méchanceté. Je suis sure qu'elle prendra plaisir à me faire mal. »

- « Ma chérie, je ne vois pas d"autre solution. Ana vous a certainement mal habituée. Sachez que pour rester en bonne santé, autant que pour guérir ou être belle, il faut savoir en payer le tribu. »

Je voulus ajouter un mot mais ma mère ne me le permit pas :

- « Il suffit ma fille ! un mot de plus et je vous fais séance tenante sévèrement punir par Mlle Scott. »

Je me tus sous cette menace pour éviter de justesse que Mlle Scott ne sorte sa badine dont l’envie de la saisir lui brûlait les mains.

Plus que jamais je regrettais le départ d’Ana. Le bien être que me procuraient ses lavements étaient les seules douceurs aux quelles j’avais eu droit jusque là dans cette maison de demeurés. Et encore fallait-il que j’en taise les bienfaits, même à Ana. Ils faisaient désormais partie de mes doux souvenir que j’enfouis en moi pour ne les ressortir qu’aujourd’hui pour t’en faire la confidence.

Le lendemain, de retour du lycée, après que notre chauffeur m’eût déposée devant le perron de la maison, ma mère qui m’attendait me dit comme prononçant une sentence :

- « Veuillez s'il vous plaît rejoindre votre chambre, Mlle Scott et Mlle Lise vous y attendent. Je compte sur vous pour vous montrer digne et obéissante. ».

Je rejoignis les jambes tremblantes le lieu du sacrifice pour y retrouver mes deux inquisiteurs qui même en cagoule n’eussent pas été plus lugubres.

Je ne pus les saluer que d’une voix étranglée par la peur et l’émotion. Mes yeux inquiets parcoururent en vain la pièce pour tenter d’y découvrir un indice rassurant, je n’y vis qu’un dispositif inquiétant qui menait à mon lit ouvert dont le drap était recouvert d’une épaisse alèse. Sur la commode recouverte d’une nappe de papier trônaient un broc de verre transparent plein d’un liquide blanchâtre qu’un serpentin électrique maintenait à la température requise pour le bon office. À côté un bock à lavements en émail blanc, vide, imposant et ventru. Son long tuyau était lové sur son unique anse et pendait par le poids de son robinet. Entre le bock et le broc étaient disposés diverses sondes et canules dont aucune n’avait la fine apparence de celle de la poire d’Ana. C’était comme annoncé, du professionnel. Un professionnel aggravé, car Mlle Lise avait aussi sur elle un stéthoscope qui la rendait plus sévère encore.

Elle le prît en main en me disant :

- « Veuillez mademoiselle enlever votre chemisier et défaire votre soutien gorge. Je vais vous examiner. »

J’obéis sans hâte, étonnée de cette précaution pour un simple lavement. Nous étions en été et il suffit que je quitte donc le chemisier et le soutien pour me retrouver torse nu les seins à l’air, devant elle. Mlle Scott avait récupéré ces deux vêtements et les avait déposés sur un valet de nuit, loin de nous, ce qui signifiait que je ne les récupérerais qu’après l’office accompli.

Elle écouta ma respiration, et mon cœur, tâta mon pouls comme l’eût fait un médecin puis m’invita à m’étendre sur le dos. Là elle prît ma tension artérielle et d’un air satisfait la trouva bonne. Elle défit elle même la ceinture de ma jupe et me demanda de la faire glisser. Finalement Mlle Scott vint la récupérer sur mes jambes pour la ranger avec mes autres habits. Mlle Lise tâta et comprima mon ventre par de très désagréables fortes pression puis se relevant de toute sa hauteur, déclara comme on prononce un verdict

- « Tout est normal, de plus le ventre est souple, elle doit pouvoir supporter deux litres. »

C’était bien un verdict dont la sentence était immédiatement exécutoire. Je ne voyais aucun moyen d’y échapper, sauf un petit espoir vite déçu quand Mlle Scott tenta de dire :

- « Je voudrais vous signaler qu'elle n'a jamais encore pris deux litres... »

- « C'est par ce que Ana l'a mal habituée. Elle c'était la nounou, moi c'est mon métier. Je puis garantir qu'elle est physiquement apte prendre cette quantité et que plus un lavement est abondant, plus il est efficace. Pour ce qui est du désagrément qu'il provoque, c'est à elle de le gérer et de l'endurer à sa manière. »

Elle avait dit tout cela sur un ton très sec qui me terrorisa. J’assistais, étrangère et morfondue, à un affrontement qui me concernait sans que l’on me prêtât la moindre attention.

Mlle Lise entreprit de remplir le bock à l’aide du broc, dans un bruit de fontaine qui me glaça de frayeur en pensant que cette cascade allait ensuite déferler dans mon ventre. Puis elle choisit une canule au bout en ogive, qui me parût énorme. Celle d’Ana à côté de celle là était un sucre d’orge sur sa modeste poire, devant cette chandelle posée sur le solide chandelier que représentait le robinet du tuyau sur lequel elle l’emmancha solidement.

Je suivais dans un anxiété profonde tous ses faits et gestes, aucun n’était rassurant. Je la vis mettre à terre le broc et y faire couler quelques gouttes de mon lavement pour chasser l’air du tuyau.

Puis, s’adressant à Mlle Scott :

- « Vous m'obligeriez en voulant bien tenir le bock en élévation et en soutenant le tuyau. »

Mlle Lise prenait ainsi le dessus sur Mlle Scott en lui donnant un rôle d’assistante. Cette dernière accusa le coup avec une complaisance qui ne me dit rien qui vaille.

Elles vinrent vers moi avec leur équipement. Pour une fois on daignait faire cas de ma présence, ce dont je me serais bien passée. Mlle Lise tenait le cierge bien droit comme, marchant dans un silence lugubre vers une célébration satanique.

Je voulus rompre ce pesant silence et me montrer conciliante mais dans mon émotion ne pus sortir qu’un ânerie monumentale.

- « Dois-je enlever ma culotte ? »

Un bref sourire éclaira un instant le revêche visage de Mlle Lise pour me répondre dans un humour moqueur :

- « Ça me paraît être indispensable. Je n'ai jamais su donner un lavement par un autre orifice que celui que vous cachez si jalousement »

Je rougis tant par pudeur que de ridicule et me défis prestement de mon slip. Je me retrouvais désormais nue, comme jamais je ne l’avais été devant personne ; même pas devant Ana ou Mlle Scott quand elle me donnait les lanières. J’en éprouvais une sensation de fragilité plus que d’humiliation. C’était pour moi la dernière phase de ma soumission forcée, le reste ne dépendait que d’elles . J’eus un moment envie de pleurer mais ma fierté me retint et me donna même le courage de demander sur un air de défi :

- « Comment dois-je me positionner ? »

- « Retournez vous de trois quart... Laissez votre jambe gauche tendue. .. Relevez votre cuisse droite et repliez légèrement la jambe...Là c"est très bien...Maintenant donnez un petit coup de reins pour bien me présenter votre postérieur... Bien merci. »

Je m’étais docilement exécutée à mesure qu’elle parlait. Le sacrifice était imminent et mentalement je me préparais à subir l’inconnu à la saveur que l’on me promettait amère par les dernières recommandations de Mlle Lise.

- « Décontractez vous, plus vous le serez, moins vous aurez mal. ».

Je ne les voyais plus, j’étais désormais seule. Les yeux fermés telle l’autruche pour ne rien voir, je réalisais ma situation en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire,

J’était là, le cul en offrande. Un cul qui n’avait reçu rien d’autre que des coups punitifs ou des lavements fonctionnels. Elles étaient prêtes à l’investir magistralement avec leur objet phallique, feignant ignorer que je leur présentais aussi mon sexe sur lequel se focalisaient toutes mes vibrations internes provoquées par la frousse qui me tenaillait.

Un sexe ? Pouvaient telles seulement imaginer que je puisse en avoir un, elles qui sûrement en étaient dépourvues. D’ailleurs qui pouvait en avoir un dans cette maison ?

Le mot n’en était jamais prononcé, aucune allusion n’y était faite. Cela eût été parler du péché des gens du commun dont notre classe devait se préserver. L’image de la vertu nous était presque quotidiennement apportée par les fréquentes visites du curé de notre paroisse et des bonnes sœurs de la communauté voisine. Non ! personne n’en avait un ...sauf peut être moi qui en ressentais les appels et...peut être...non, sûrement ! Gilbert le chauffeur. Il y avait droit lui, un domestique...

Moi non. J’avais passé la puberté, fini ma croissance, atteint l’âge adulte et ce qui aurait pu faire le régal du chauffeur et pourquoi pas le mien, était en place dans une position érotique pour seulement recevoir un magistral lavement qui allait m’être administré pour mon bien et avec en prime le loisir d’en offrir les tourments pour le salut de mon âme. Ce jour là je dus gagner plusieurs siècles de purgatoire.

La main froide de Mlle Lise se posa sur ma fesse apparente. Ce contact me fit tressaillir. Je le perçus comme froid et rugueux alors que celui d’Ana était chaud et velouté.

Elle écarta mes fesses et je sentis l’ogive de la canule chercher mon petit trou, s’y poser dessus et dans un mouvement de vrille, me percer effrontément. Puis je sentis le corps épais de la canule s’enfoncer en moi et malgré mon stress et ma répulsion je faillis trouver agréable cette pénétration.

- « Je vous la tiendrai en place mais je compte sur vous pour contenir le lavement, quoi qu"il vous en coûte. »

Elle dût ouvrir aussitôt le robinet car je sentis fuser dans mon ventre une forte giclée d’une douche chaude et bouillonnante comme un geyser. Le lavement se répandait en moi comme une horde sauvage pille une ville conquise. Les douleurs furent presque immédiates et je fis jusqu’à la suffocation des efforts surhumains pour contenir des gémissements internes qui seulement bruissaient dans ma gorge.

J’entendis Mlle Scott émettre une remarque. Entre les poussées aiguës du lavement je perçus par bribes un dialogue purement technique s’établir entre elles.

- « Il semblerait Mlle Lise, qu'elle le supporte à grand peine. Pourtant elle est habituellement résistante à la douleur. »

- « C'est en effet un traitement assez douloureux mais que tout patient peut supporter pour peu qu'il y mette de la bonne volonté. »

- « C'est ce qu'elle tente de faire. Ira t"elle jusqu'au bout ? »

- « Forcément puisqu'elle doit tout prendre. Où en est-elle ? »

- « Pas encore à la moitié »

- « Pour qu'elle ait moins mal vous pouvez diminuer le débit en baissant le bock. Mais je vous le déconseille. Le liquide risque de ne plus descendre ou même de remonter. Par contre si vous voulez tester l'effet contraire, haussez le niveau du bock, nous gagnerons du temps. »

- « Mais elle aura encore plus mal ... »

« C'est son affaire pas la nôtre. C'est elle qui a un lavement à prendre, nous nous sommes là pour le lui donner, je ne tiens jamais compte de la manière dont les patients gèrent leur état. Comme nous serons appelées à lui en donner d'autres, vous pouvez à titre d’entraînement vous livrer à cette expérience.»

Elles venaient d’établir leur pacte de complicité j’étais aux mains de deux dominatrices qui venaient de se découvrir et qui allaient désormais fonctionner sous le couvert de leur profession.

Je ne sais à qu’elle hauteur Mlle Scott éleva le bock mais l’effet en fut immédiat. Le lavement, déjà impétueux, se fit coléreux, brutal et cruel. Je fus assaillie par d’ignobles douleurs impossible à localiser tant elles étaient nombreuses, lancinantes, erratiques et fulgurantes. Je me raidis d’un seul coup puis me mis à trembler convulsivement. Mes gémissements éclatèrent en cris stridents, en sanglots profonds et en poignantes supplications.

À ce débit, j’ingurgitais le lavement à toute vitesse mais que longs me parurent ces instants...Que longue et encore cruelle fut l’attente qu’elles m’imposèrent avant de restituer devant elles leur indigeste et torturant bouillon ...J’en eus le ventre meurtri jusqu’au lendemain et une peur panique s’empara de moi quand en partant avec son attirail Mlle Lise me déclara

- « J'espère que vous serez plus endurante la prochaine fois et que Mlle Scott saura vous inculquer cette qualité »

C’était vraiment trop fort. Elles venaient de m’administrer dans d’insupportables souffrances un lavement qu’Ana savait me donner en douceur au point que j’en étais devenue friande et je devais en plus me culpabiliser. Le comble fut que ma mère me reprocha mon manque de dignité et loua la providence que les domestiques fussent absent pendant que je livrais à ma démonstration fort bruyante et déplacée. Elle ajouta :

- « Puisque vous ne savez pas recevoir discrètement les soins que l'on vous prodigue, les lavements vous seront donnés le jour de sortie du personnel de maison. »

Puis pour sublimer la « connerie » Mlle Scott enfonça encore plus profondément le clou.

- « Puisque Mlle Gisèle semble redouter les lavements plus que les châtiments que je lui inflige, peut être pourrait- ton les utiliser aussi pour sanctionner ses manquements. Elle m'a justement rendu un devoir d'anglais qui est loin de me satisfaire. »

« Faites comme vous l'entendez Mlle Scott. Dès que Mlle Lise jugera la chose physiologiquement possible vous pourrez permettre à Gisèle d'expier cette faute. »

À partir de là, le délai médical conseillé entre deux lavements à peine écoulé, (plus ou moins quinze jours) je voyais le mercredi suivant, jour de sortie des domestiques, Mlle Lise arriver. Elle venait à bicyclette, un vieux « biclou » aussi rouillé et grinçant qu’elle, avec sur le porte bagages un panier en osier contenant sa panoplie de clystères. Entre temps, Mlle Sott pour ne pas perdre la main comblait les temps morts en réutilisant la badine et le martinet. Il faut dire que je lui facilitais les occasion de me sanctionner j’étais dans une période de relâchement total dans mes études. Je le payais durement mais je m’en fichais. J’avais un amant. Ne t’impatiente pas ma chère Florence, tu sauras qui c’était si tu as la patience de me lire jusqu’au bout. Crois moi ça vaut la peine d’attendre.

Ces séances de lavements avaient eu peu à peu raison de ma condition de soumise convaincue de contrition. Ma fierté et mon inconditionnelle acceptation avaient fait place à une phobie maladive qui me plongeait quelques heures avant dans une appréhension et une anxiété qui me fragilisaient et me privaient de tout pouvoir d’endurance. Je me déshabillais devant elles toute tremblante et la seule chose qui me retenait de les supplier de me donner le lavement moins sévèrement que les précédents, était la certitude que ma prière eût été vaine.

Depuis que, avec l’approbation stupide de ma famille, Mlle Scott avait eu la fameuse idée d’instituer le lavement punitif. Ceux-ci m’étaient infligés cruellement et dans conditions dites raffinées qui tenaient d’une imagination perverse. D’autres instruments que le bock avaient fait leur apparition tels que poires de diverses contenances, une énorme seringue en verre, des canules spécialisées et des sondes profondes La nature répressive de ces lavements justifiait mes cris, voire mes hurlements de douleur qui témoignaient de la bonne application de la sanction et qui n’émouvaient personne.

Je finis par sortir de ma coquille d’humilité dans laquelle je vivais recroquevillée. Annie fut ma première confidente. D’en parler me faisait du bien et c’est elle qui me fit oser entrevoir que ces deux « dueñas » se servaient de moi sous le couvert familial pour assouvir des instincts dominateurs.

À part Annie, personne d’autre ! Je ne fréquentais ni ne voyais personne qui puisse effleurer ma vie recluse en dehors du lycée où Gilbert notre chauffeur m’amenait et venait me reprendre deux fois par jour scolaire.

Pourtant si, quelqu’un ! Gilbert à qui depuis ma place à l’arrière j’adressais quelques mots aux quels il répondait brièvement et très respectueusement. Puis, peu à peu toujours aussi respectueusement mais moins brièvement. Nous arrivâmes à converser et cela fut pour moi une ouverture à la vie. J’eus un jour l’audace de m’asseoir près de lui, sur le siège du passager, puis ce fut chaque fois.

Peu avant notre arrivée il s’arrêtait sur le parking d’une auberge et me priait de repasser à l’arrière afin que ma famille ne sut rien de notre coupable compromission. Cette complicité clandestine donnait un peu de piquant à ma vie et nous unit dans le secret d’un très véniel péché.

Je sus ainsi qu’il allait avoir quarante ans et qu’il avait accompli une courte carrière militaire au cours de laquelle il avait « baroudé » dans le monde entier. Il avait pris chez nous cette place de chauffeur et de maintenance technique de la maison pour être près de certains de ses amis qui avaient suivi le même cheminement que lui et qui en famille étaient installés dans le pays. Il accomplissait sa tâche consciencieusement. Avec la permission de mes parents il ne sortait que certains soirs, parfois le samedi et était toujours présent le dimanche pour nous conduire à, la messe à laquelle il assistait avec recueillement en mémoire des ses regrettés camarades d’arme.

Un jour il remarqua que j’éprouvais quelques difficultés à appuyer mon dos sur le dossier du siège de la voiture. Il me demanda si je souffrais de courbatures. Je réunis toutes mes forces pour lui répondre timidement et comme banalement:

- « Non, c'est Mlle Scott qui hier m'a fouettée. »

Il ne me parût que très peu étonné et se contenta de dire :

- « Ça vous fait mal ? »

- « Oui, il faut que ça fasse mal... je le mérite, c'est pour réparer une faute... quand elle frappe ça provoque des douleurs instantanées, très aiguë puis il en reste une sensation latente, comme des brûlures. Hier elle était plus courroucée qu'à l'accoutumée et a cinglé mon dos et mes cuisses plus violemment que d'habitude. »

- « Drôle d'habitude ! Je peux par un procédé que je tiens de ma grand- mère faire disparaître le cuisant de vos brûlures. Il faudrait pour cela que vous puissiez venir discrètement dans la partie du domaine où je loge ... »

Pour la première fois de ma vie je me fis rusée et le rejoignis. Il me fit asseoir sur un tabouret et, derrière moi, sans que j’aie à défaire mon corsage, il murmura des paroles incompréhensibles, esquissa quelques gestes et, Ô miracle, mes fortes démangeaisons disparurent. J’en étais stupéfaite et lui resta calme et respectueux comme de coutume . Après un silence très parlant, il me demanda :

- « Je vous entend parfois gémir et même crier. Cela correspond au visites de Mlle Lise. Vous dispenserait-on des soins douloureux ? »

Je crois que j’attendais cette question comme moyen de libération de tout ce qui m’oppressait. Plus encore qu’à Annie, je lui confiai tout d’un seul trait. Je m’étais approchée de lui et franchi la distance qui nous était imposée. Il me reçut dans ses bras, me serra dans des bras protecteurs et puis... Je ne sais plus si je me suis donnée à lui où si c’est lui qui m’a prise, en tout cas ça s’est fait pour mon plus grand bonheur. Je n’eus qu’à le débarrasser d’un soudain complexe de culpabilité qu’il expulsa dans le plus merveilleux sourire qui eût envahi mon cœur.

Je vécus alors une folie amoureuse et sexuelle intense et en plein contraste avec les pratiques des deux sorcière. Gilbert m’avait faite femme. Je me donnais clandestinement à lui et c’étaient elles qui disposaient légalement de mon corps à des fins que je savais désormais perverses. Femme j’étais donc devenue, sans passer par l’adolescence et les deux situations que je vivais m’apparaissaient incompatibles.

Je recevais moins le fouet mais elles se rattrapaient avec les lavements parce que elles en profitaient toutes les deux dans une recherche poussée qui tenait d’une imagination fertile dans le sadomasochisme.

Elles ne me convoquaient plus dans ma chambre mais dans l’appartement de Mlle Scott qui la jouxtait. Elles avaient installé une pièce dite de « soins » dans sa grande salle de bains et la table dite elle aussi « médicale » était constituée de deux tréteaux et d’une planche en lamelles plastiques qui était recouverte de la même épaisse alèse qui auparavant protégeait mon lit.

Ce transfert eut lieu après le jour où, à bout de résistance, j’avais lâché le lavement avant d’avoir fini de l’ingurgiter. J’en fus confuse mais malgré cela punie d’avoir à le reprendre sévèrement après que l’incident fut réparé. Ce nouvel aménagement convenait mieux à leurs fantaisies et avec Gilbert nous avions remarqué que Mlle lise arrivait ces jours là de plus en plus tôt et repartait de plus en plus tard après qu’elles m’eussent libérée. Je mettais à profit ce loisir pour aller, toujours en cachette, rejoindre Gilbert qui largement compensait mes tourments.

Avec lui c’était le grand défoulement sexuel. Tout ce que peut connaître une femme dans une vie, je le découvris avidement en quelques semaines. J’avais suggéré que Gilbert m’apprît à conduire en conduite accompagnée. A notre grande stupéfaction ce me fut accordé. Autre stupéfaction, Mlle Scott écarta la proposition de nous accompagner. Elle avait deux raisons pour cela. La première était qu’elle ne supportait pas que quelqu’un d’autre qu’elle puisse en sa présence m’enseigner quelque chose. La seconde raison, que je sus plus tard, était que profitants de mon absence et libérée de son service à mon égard, elle en profitait pour rejoindre sa complice Mlle Lise.

Je partais donc au volant de la voiture, Gilbert près de moi et nous revenions de même. Entre temps nous faisions halte en campagne dans un petit hôtel discret où « nous repassions le code de, mauvaise conduite... »

Certains mercredis il fallait revenir plus tôt. C’était les mercredis de Mlle Lise. Je ne supportais pas l’idée qu’elles puissent alors avoir l’exclusivité de mes fesses et voulais que Gilbert en fasse usage avant elles. Je faisais en sorte que de ma bouche gourmande et de mas doigts devenus agiles, la queue de Gilbert devinse plus dure et plus volumineuse que leur plus grosse canule et nous nous adonnions à une charnelle sodomie, délicieuse et voluptueuse.

Une fois à leur merci, leurs instruments pénétrants trouvaient un orifice déjà ouvert pour aller barboter dans le sperme de Gilbert. Le seul inconvénient était que ainsi préalablement dilatée je tenais de moins en moins les lavements. Peu m’importait l’incident et la punition qui suivait, j’étais victorieuse par l’amour.

C’est Gilbert qui mit fin à leurs fantaisies. Ce mercredi là Mlle Lise était arrivée plus tôt que les autres jours et avait rejoint l’appartement de Mlle Scott. J’avais aussi vu Gilbert traîner dans la maison avec à la main quelques outils de bricolage. Ma leçon de conduite en fut abrégée bien que nous eussions eu le temps de faire l’amour avant que j’aille livrer mes fesses aux raffinements de mes « bienfaitrices ». Je m’y rendis rapidement dès ma descente de voiture, juste le temps d’entendre Gilbert me dire :

- « Mémorise bien tout, c'est la dernière fois que tu as à te donner à elles »

La séance se passa comme les autres mais je crois que je l’ai mieux supportée, toute confiante en la parole de Gilbert.

Comme chaque fois, je courus dès que ce fut fini rejoindre Gilbert pour qu’il adoucisse mon ventre endolori, mais il me dit :

- « Allons à la voiture, je vais te donner une leçon de mécanique automobile. »

- « En fait de mécanique, Occupe toi plutôt de la mienne... »

- « Pas aujourd"hui... On va avoir de la visite. »

En effet, ma mère vint vers nous pour nous dire que les pneus de la bicyclette de Mlle Lise était crevés, et pour suggérer que Gilbert la réparât sur l’heure.

Gilbert répondit qu’il n’avait rien pour le faire et à son tour suggéra qu’il ramène Mlle Lise chez elle et qu’il en profiterait pour acheter des rustines pour réparer le vélo. Â ma stupéfaction il suggéra aussi que je les accompagne pour qu’au retour je puisse continuer à prendre ma leçon de conduite qu’on avait du écourter. Ma mère approuva cette initiative et nous partîmes presque aussitôt, Gilbert conduisant et nous à l’arrière. Mlle Lise bien sûr assise à la place d’honneur à l’arrière droit, sa panière en osier posée sur ses genoux.

Je vis Gilbert amorcer un détour et s’arrêter en pleine campagne déserte, sur le terre plein d’une décharge publique.

Il descendit de voiture et vint ouvrir la porte de Mlle Lise qui dans son étonnement ne sut demander ce que l’on faisait là. Elle faillit suffoquer quand Gibet s’empara de la panière et en vida le contenu sur le sol.

Il accomplit alors un travail qui changea ma vie. Je le vis écraser sous ses pieds le bock de mes supplices et de ses puissantes mains briser en deux toutes les canules. Puis il sortit des ses poches un grand couteau qu’il déplia d’un coup sec. Mlle Lise en fut horrifiée et se fit presque suppliante :

- « Je vous en prie Monsieur Gilbert, dites moi ce que vous voulez... »

Gilbert sourit et se mit en devoir d’éventrer les poires et de découper les sondes. Il finit en piétinant la seringue de verre et, s’adressant à Mlle Lise :

- « Descend de voiture »

Elle le fit blanche et tremblante de peur.

- « Maintenant, à part le verre, ramasse tes outils et remet tout dans le sac. »

Quand ce fut fait Gilbert ajouta :

- « Si tu oses revenir au domaine pour tracasser Gisèle, c'est ta gueule que j'écraserai avant de te balancer au fond de la décharge. »

Toute pale , verte, bleue et rouge de rage, Mlle Lise tenta de dire s’adressant à moi :

- « Mlle Gisèle ! comment pouvez vous permettre cela ? »

En guise de réponse, je me blottis dans les bras de Gilbert comme on se réfugie derrière un rempart et aussi pour lui montrer que j’approuvais son action. Pour l’en remercier de surcroît et toiser Mlle lise, je lui offris ma bouche pour un long baiser très significatif.

Puis nous repartîmes. Mlle Lise était remontée à l’arrière droit et Gilbert voulut que se soit moi qui conduise la voiture alors qu’il prît place près de moi. Cette situation finit d’anéantir Mlle lise. Après son humiliation, c’était moi la petite conne qui la ramenait chez elle..

Chemin faisant, Gilbert sortit quelques photographies montrant Mlle Lise et Mlle Scott dans d’affriolants ébats sexuels. Il me les montra et les lui remit en lui disant :

- « Je possède tous les négatifs, si vous désirez constituer un album de famille, ou que j'en fasse une grande diffusion, je suis votre serviteur. »

Cette révélation finit de l’anéantir.

Arrivant à la hauteur de sa maison, je vis deux messieurs en tenus de travail qui paraissaient nous attendre. Gilbert alla les rejoindre et ils lui remirent avant de s’éloigner un objet que je crus reconnaître comme étant un trousseau de clefs.

Mlle Lise attendait docilement que Gilbert ou moi-même l’autorisions à descendre de voiture. Elle s’occupait pendant ce temps à fouiller dans son sac à main.

Gilbert vint vers elle et, ironiquement lui dit en lui tendant les fameuses clefs :

- « C'est ça que vous cherchez ? »

- « Oui où les avez vous trouvées ? »

J’étais moi aussi avide de connaître sa réponse.

- « T'occupes pas, c'est comme les photos, un truc à moi...Tu vas sagement rentrer chez toi, mes copains sont de..... l'équipe de décontamination... » Ils ont mis un peu de désordre...Rassure toi il n'ont rien cassé ni rien volé...Ils n’ont même pas coupé ton téléphon,e pour que tu puisses appeler Mlle Scott, dans le cas où elle voudrait passer commande de quelques photos... Ne les oblige pas à revenir car je les sais très maladroits.. »

Mlle lise prît ses clefs et, comme une condamnée, se dirigea vers sa porte.

J’étais émerveillée et admiratrice de Gilbert, j’avais l’impression d’avoir toujours vécu dans l’obscurité et que seulement maintenant je voyais le jour, celui où toute une équipe de copains faisaient quelque chose pour moi...C’est bon d’exister...Je vidais mon dernier relent de naïveté en lui demandant :

- « Mais alors, le vélo crevé, c'était toi , »

- « Non ? Que vas-tu croire mon bébé candide,...C'est le hasard.. »

Et nous partîmes d’un grand éclats de rire en repassant le « film » de cet événement et en évoquant Mlle Lise rangeant tout son « bordel » et téléphonant à Mlle Scott pour l’inviter à se préparer au pire.

En arrivant à la maison, toujours moi fièrement au volant, Gilbert voulut se munir de quelques outils afin d’avoir un prétexte pour pénétrer dans la maison et régler son compte à Mlle Scott. Excitée et emballée je priais Gilbert de me laisser le soin de le faire moi même. Il me parût enchanté de ma détermination, ému, fier de moi et de lui :

Je m’en fus donc chez Mlle Scott qui après l’appel téléphonique de Mlle Lise, je trouvai anéantie et affalée dans son fauteuil. Elle en faisait peine à voir. Je lui dis sans attendre de réponse.

- « Mlle, je suis maintenant en âge de faire face à mon éducation. Vos services nous sont désormais superflus et de plus vous êtes sollicitée par de nombreux établissements comme répétitrice d'anglais, traductrice ou interprète. Vous allez donc, à votre grand regret, devoir nous quitter. C’est ce que vous déclarerez ce soir au cours du repas familial. J’approuverai votre démarche tout en la déplorant. »

Ainsi il fut fait et pour la première fois nous fûmes complices. D’autres fois aussi par le « non dit » quand elle vint enseigner dans mon lycée et ensuite par le coup du sort dans le lycée préparatoire de la ville la plus proche où je préparais les grandes écoles. Elle avait quitté son air revêche, s’était faite élégante et se maquillait avec goût gracieux. L’amour lui réussissait mieux que la domination qu’avant elle exerçait sur moi. Je sus par elle qu’elle vivait avec Mlle Lise. Cette dernière avait quitté son emploi chez mon père et s’était installée en profession libérale. Autre changement dans la maison et dans ma vie, Gilbert nous quitta aussi pour finalement, après une vie tumultueuse, fonder un foyer où il est heureux. Nos adieux d’un amour impossible se firent dans un éclatant feu d’artifice de sexualité qui mit fin à notre fête pour la ranger dans l’album des plus beaux souvenir. Finalement, moi, la pimbêche, l’effacée, la gourde, la naïve, la pieuse, la soumise, la docile, l’asexuée, j’avais vécu tout ça avant les autres.

Le phénomène curieux que je constatais était que si je regrettais Gilbert, il m’arrivait paradoxalement de fantasmer sur la domination de Mlles Scott et Lise. Un certain jour je rencontrai Mlle Scott avec qui je m’étais réconciliée. Elle m’invita à aller les voir chez elles. Je pense qu’elle le fit sans intention préconçue. Pourtant quand je me rendis à cette invitation, je me sentis toute émue et quand elle entreprit de défaire mon corsage pendant que Mlle Lise s’affairait dans sa salle de soins, je ne sus que fermer les yeux et attendre fébrilement la suite. Une suite qui ne fut différente de ce que je subissais avant avec elles que par ce que j’étais cette fois consentante. De ce fait, elles purent ainsi à leur profit et au mien, donner la touche sexuelle et affective dont elles et moi étions privées.

Voilà donc ma chère Florence ce que je peux te dire pour éclairer le chemin de ta recherche sur la clystérophilie. J’ai fini par en découvrir le côté agréable. Si les lavements d’Ana avaient été pour moi une friandise, ceux de Mlle Scott et Lise devinrent un festin. Je me suis moi-même parfaitement équipée et si l’idée d’une initiation venait à t’inspirer, je serais volontiers à ton service.

Peut être à un de ces jours, le plaisir de te connaître.

Gisèle.