Skylane
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Vues: 927 Created: 2007.12.05 Mis à jour: 2018.12.07

Elodie

Elodie Ch. 8

Ce jeudi matin un timide soleil d’hiver brille à travers la fenêtre de la chambre des filles. Après leur soirée mouvementée elles ont oublié de fermer les volets. Alors à 9h, quand le réveil sonne, la pièce est déjà baignée par la lumière du jour. Et tous les autres membres de la famille de Julie ont déjà quitté la maison.

Les jeunes femmes dorment profondément au moment où le réveil les tire brusquement de leur sommeil. Le premier réflexe de Julie est d’éteindre l’atroce sonnerie. Et sans réfléchir un instant de plus elle sort du lit et se lève. Quant à Elodie elle grogne et essaye de se replonger dans le rêve dans lequel elle était plongée. Ses cheveux décoiffés recouvrent une grande partie de son visage. Elle se roule en boule en émettant un discret bruissement de plastique et parvient presque à se rendormir. Mais c’était sans compter sur l’intervention de Julie.

« Allez réveilles toi grosse paresseuse. J’ai faim et on doit aller bosser. Je ne peux pas te laisser faire la marmotte dans mon lit toute la journée.

Oh tais-toi ! Ton stupide réveil a gâché un moment grandiose. J’étais en train de passer un moment plutôt agréable avec l’homme de mes rêves. Si tu vois ce que je veux dire… Parfaitement espèce de petite coquine… C’était Edouard au moins ?

Je ne sais pas. Je ne m’en rappelle plus à cause de toi et ton foutu réveil !

De toute façon tu n’as pas besoin de rêver de lui puisqu’il existe vraiment. Tu pourras bientôt passer des nuits torrides avec lui. Edouard est dingue de toi !

Ça m’étonnerait bien.

Si si, je t’assure ! Allez debout, on se lève ma grande. Sors ton gros cul lubrique de mon lit ! C’est l’heure d’avaler un bon petit déjeuner. »

Maintenant parfaitement éveillée et tirée de son rêve, Elodie doit faire face à la réalité. L’expression de son visage change au moment où elle prend conscience de la couche qu’elle a entre les cuisses. Inconsciemment elle écarquille ses grands yeux bleus. Elle est presque sûre d’être mouillée. Sa peau lui semble moite tandis que la couche a l’air un peu collante et plus épaisse que la veille. Pour ne pas attirer l’attention de Julie sur la signification de son geste elle fait semblant de s’étirer et de bâiller. En réalité elle en profite pour tâter discrètement son pantalon de pyjama autour de ses fesses. Elle vérifie également l’état du matelas. Au moins le matelas lui semble sec. Mais aucun doute, ce qu’elle redoutait tant est arrivé. Elle a encore eu un accident cette nuit ! Voilà pourquoi elle ne voulait pas dormir chez Julie. Se réveiller à côté de son inséparable copine alors qu’elle a fait pipi au lit est une chose dont elle se serait bien passée. Elle regrette aussi son attitude d’hier soir. Ses pleurs au moment de mettre sa couche étaient complètement ridicules. C’était aussi gênant pour elle que pour Julie. Alors le mieux qu’elle puisse faire ce matin c’est faire comme si tout était normal. Elle y parviendra peut-être à condition que Julie n’aborde pas ouvertement le sujet. Sinon elle risque à nouveau de perdre son calme et de refaire le cinéma d’hier soir. En tout cas, malgré ses réticences, elle ne regrette pas d’avoir accepté de mettre une couche. Vu l’état dans lequel elle s’est réveillée ce matin… Elle n’ose même pas imaginer son embarras elle ne s’était pas protégée.

Le mieux serait d’éviter que Julie ne s’aperçoive qu’elle est mouillée. Car connaissant son manque de tact légendaire elle serait bien capable de lui lancer un : « Alors grosse dégoûtante, t’as couche a été bien utile cette nuit on dirait ? ». Certes dormir avec une couche à 20 ans n’est pas une situation très glorieuse. Elodie aurait été tellement fière si au moins elle avait été sèche à son réveil. Elle est persuadée que cela aurait changé son image auprès de Julie.

Car finalement ce qui préoccupe le plus Elodie ce matin ce n’est pas la déception d’avoir encore eu un accident. L’inconfort de se réveiller toute sale n’est pas non plus ce qui la gêne le plus. En réalité ce qui la tracasse c’est surtout ce que va en penser Julie. Elodie craint que Julie ne soit trop dégoûtée pour recommencer de telles soirées. Ou qu’elle ne la prenne pour une fille complètement dérangée. Après s’être finalement rapprochée d’elle et avoir fait l’immense effort de se confier entièrement à elle, Elodie ne veut pas perdre à nouveau sa meilleure amie.

Julie, de son côté, se pose moins de questions. Depuis sa petite virée nocturne aux toilettes elle sait déjà qu’Elodie doit gérer un réveil certainement très inconfortable. Il flotte maintenant dans la chambre une légère odeur aussi inhabituelle que déplaisante qui lui confirme l’état de la couche d’Elodie. Elle décide de lui faciliter les choses. Mais elle le fait à sa manière, avec son manque de délicatesse habituel. Et surtout elle ne pense pas un instant à garder les apparences. « Debout je te dis ! Cours à la douche ! Tu en as vraiment besoin, tu ne sens vraiment pas très bon… Tu ne vas quand même pas rester comme ça plus longtemps ? C’est trop crade ! Et pendant ce temps je vais préparer le petit déjeuner. Au fait il doit y avoir des lingettes Nivea dans le placard sous le lavabo de la salle de bain. Ma petite sœur aimait bien s’essuyer les fesses avec ça le matin. Je crois bien que ses pull-ups lui agressaient vite la peau. Mais elle n’en a plus besoin maintenant. Il y en a encore un ou deux paquets pas entamés alors t’as qu’à les garder. »

Elodie reçoit ces affirmations comme un choc. En disant ça son amie n’envisage même pas l’éventualité qu’elle soit restée propre. Une telle attitude venant de sa meilleure amie la vexe profondément. Et lui proposer les lingettes pour bébé de sa petite sœur ? Julie semble vraiment penser que les couches ne sont pas une solution occasionnelle pour dormir chez les autres. Elle doit penser qu’il s’agit plutôt une routine qui s’installe. « Elle croit quoi ? Que je suis une gamine de deux ans qui essaye de devenir propre la nuit ? Et je rêve où elle m’a parlé comme elle l’aurait fait à sa petite sœur ? Peut-être que Mathilde n’était pas gênée de se réveiller mouillée le matin mais ce n’est pas mon cas. Je n’ai plus l’âge de me réveiller avec une couche mouillée et de trouver ça normal ! »

Mal à l’aise Elodie regarde son amie sortir de la pièce avant de se lever. Elle ne répond rien. Au moment ou elle soulève la couette elle remarque qu’elle ne sent pas la rose. Voilà pourquoi Julie sait qu’elle est mouillée ! Apparemment ces nouvelles protections empêchent les fuites gênantes mais ne masquent pas complètement les odeurs de pipi. Heureusement ça pue quand même moins que d’habitude sans protection !

Elle décide d’ouvrir la fenêtre de la chambre pour aérer le temps de prendre sa douche. Puis elle se précipite vers la salle de bain avec une démarche bizarre à cause de la couche. Elle n’imaginait pas qu’elles puissent gonfler autant une fois mouillées ! En passant devant les toilettes elle s’arrête par réflexe. Mais elle réalise immédiatement n’a plus besoin de s’y arrêter alors elle continue son chemin. La priorité c’est plutôt de rapidement se laver…

Dans la salle de bain elle trouve la serviette de toilette que Julie lui a préparé. En fouillant dans un placard elle trouve un petit sac poubelle ainsi que les lingettes. Au début elle ne voulait surtout pas utiliser ces choses destinées aux bébés. Néanmoins elle se sent tellement sale et poisseuse qu’elle pense avec envie à la fraicheur que lui apporteraient ces lingettes. Se réveiller dans cet état est suffisamment désagréable alors pourquoi se priver d’un petit réconfort ? Sans se poser plus de questions elle attrape un sac poubelle ainsi qu’un paquet de lingettes.

Elle se déshabille hâtivement tout en évitant de se regarder dans la glace. Le bruit des adhésifs qui se décollent résonne dans la salle de bain. Ce qui provoque un soupir d’exaspération chez la jeune fille. Au moment où elle se libère enfin de sa protection jaunie elle ne peut s’empêcher de remarquer à quel point elle est devenue lourde. Elodie a d’ailleurs l’impression que la protection n’aurait pas pu résister à des fuites plus importantes. Elle constate que le matelas absorbant à l’arrière est saturé jusqu’en haut. Elle découvre aussi que sa peau est légèrement humide. Contrairement à la dernière fois, la couche n’est pas parvenue à lui maintenir la peau sèche. Ceci n’aide pas à améliorer son humeur. Elle prend note que les soirées beuveries à base de bière ne sont pas compatibles avec un réveil agréable. Sans parler du mal de crâne… Pourtant elle sait bien que la règle n°1 consiste à ne rien boire après le diner. C’était stupide de boire autant de bière avant de rester dormir chez Julie. A cause de sa bêtise le premier truc qu’elle doit gérer, dès le réveil, c’est une couche dégoutante. Elle doit nettoyer tout ça alors qu’elle pourrait être à table à croquer de délicieuses tartines grillées.

Toujours debout, elle sort une lingette du paquet et commence à essuyer méticuleusement tous les recoins de sa peau qui ont été en contact avec la couche. Vu qu’il s’agit de petites lingettes Nivea pour bébés elle doit en utiliser plusieurs avant de se sentir assez propre. La lotion qui imprègne ces lingettes lui apporte une sensation de fraicheur bienvenue. Et l’odeur de « couche mouillée » qu’elle déteste tant sur ses fesses a été remplacée par une autre nettement plus agréable. Par réflexe elle a jeté les lingettes sales dans la protection qui traîne au sol. Elle la ramasse avant de la rouler en boule et de l’enfermer dans le sac poubelle déjà préparé. Surtout ne rien laisser traîner dans la salle de bain ! Le plan est de se débarrasser plus tard du sac compromettant dans la grande poubelle destinée aux déchets ménagers situés à l’extérieur de la maison. Il ne faudrait surtout pas qu’un membre de la famille de Julie ne tombe dessus par hasard. Elle est maintenant prête à savourer une longue douche chaude qui achèvera le travail. Rien de tel pour démarrer la journée !

Pendant qu’elle s’habille elle se prépare mentalement à affronter Julie pendant le petit déjeuner. Une fois habillée elle n’oublie pas de refermer la fenêtre de la chambre. La pièce lui semble suffisamment aérée. A ce propos une odeur de pain grillé se fait sentir jusqu’à la chambre. C’est le moment de faire face…

Dans la cuisine Julie a terminé de mettre la table. Deux tasses de thé et du pain grillé attendent déjà les deux jeunes filles. Elle pose un pot de confiture sur la table au moment où Elodie entre dans la pièce. « Sympa d’avoir tout préparé !

De rien Elodie. Tu as l’air mieux réveillée que tout à l’heure. Ca va mieux ?

Oui, … oui. Mais j’ai un service à te demander. J’aimerais qu’on ne reparle pas de ce qui m’est arrivé cette nuit… Bien sûr Elo, je ne vais pas t’embêter avec ça… D’abord ça ne me regarde pas et surtout ça ne change absolument rien pour moi.

Merci Julie. Je t’aimes trop ! Ton soutient m’aide beaucoup. Et grâce à toi j’ai pu passer un moment génial !

On recommence quand tu veux. Chez moi, ou chez toi si tu permets que je m’incruste. » Julie se félicite d’avoir réussi à ménager la susceptibilité d’Elodie. Pour une fois elle est parvenue à ne pas être trop franche et directe. Certes savoir si Elodie a eu un accident ne la regarde pas. Mais elle est bien plus rebutée qu’elle ne veut bien l’avouer. D’ailleurs elle changera les draps bien qu’apparemment il n’y ait pas eu de fuites. Pour enlever l’odeur. En définitive, pour passer du temps ensemble, le mieux serait qu’elles aillent dormir chez Elodie. « Je préfère qu’elle pisse dans son lit plutôt que dans le mien, même avec ses couches… »

Après avoir englouti les toasts à la confiture et au Nutella Julie se précipite sous la douche. Pendant ce temps Elodie range la cuisine et se débarrasse du sac poubelle compromettant à l’extérieur de la maison. Elle pense aussi à cacher les lingettes pour bébé au fond de son sac pour les rapporter chez elle. Elle craint que ces lingettes ne lui soient utiles à l’avenir… Une bouffée d’inquiétude la gagne lorsqu’elle réalise que son départ pour la montagne est déjà le lendemain soir. Un bip de son téléphone portable attire son attention. Edouard lui a envoyé un sympathique message pour lui rappeler qu’elle lui doit un cinéma. Elle repense au baiser d’hier soir. Après tout il lui reste peut-être du bon temps à passer avant même son départ en vacances…

Comments

Anonyzee31 Il ya 4 ans  
landro Il ya 5 ans  
arthur Il ya 5 ans