Vues: 454 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 4

Justine, s’enduit copieusement les doigts de beurre de Karité puis les étala doucement entre les fesses de Sophie. Au premier contact, cette dernière se raidit et poussa un cri.

- « Pas de panique, ma belle, je ne t’ai pas encore pénétré, c’est justement avec cette crème que mon doigt rentrera facilement dans ton petit trou sans douleur et sans effort. Il m’est nécessaire d’explorer ton orifice pour vérifier si tu n’as pas d’hémorroïdes, de plaie ou d’obstacle à l’injection. Surtout pour une première fois. Détends-toi et pousse comme si tu voulais aller à la selle. Vas-y, maintenant, voilà, tu vois, ce n’est pas terrible. »

Sophie sanglotait doucement. Elle était morte de honte, elle qui avait toujours gardé cet orifice hors de portée de quiconque même de ses propres doigts, voilà qu’une personne qu’elle connaissait à peine venait lui fouiller l’anus et en plus avec deux doigts maintenant !

- « C’est bien, tu es bonne pour le service, avec un fondement aussi étroit, tu n’auras aucun mal à retenir le lavement. Allez courage, j’introduis la canule, hop ! comme dans du beurre (de Karité)! ».

Justine tendit le broc à Tom et lui demanda de le tenir à hauteur de ses épaules. Puis elle ouvrit le robinet et le liquide salvateur pénétra doucement dans la cavité intime de Sophie.

- « C’est chaud », dit-elle, « oh, ça fait tout drôle, ça chatouille, ça pique un peu… c’est fini maintenant ? »

- « Patience ma belle » répondit Tom, « on vient juste de commencer. Détends-toi ma chérie, ne te crispe pas, laisse toi remplir. On va aller tout doucement. Un lavement s’accepte comme un présent précieux. On ne dit pas non à celui qui te fait un cadeau. »

- « Ail ! j’ai mal » cria Sophie au bout de quelques minutes.

Justine massa délicatement le ventre de Sophie pour que la crampe disparaisse.

- « ça me brule à l’intérieur, arrêtez, ça me gonfle, je dois être pleine ».

- « Du calme, Sophie » s’exclama Justine avec autorité, « le broc est à moitié, tu es loin d’être pleine, quant à te sentir gonflée, c’est normal, il faut bien que le liquide prenne sa place. Ne fait pas la petite fille, ce n’est pas de la douleur que tu ressens mais simplement une sensation à laquelle tu n’es pas habituée. Pour le sentiment de brulure tu devrais plutôt parler de chaleur, c’est le vinaigre qui commence son action de neutralisation. Tourne-toi sur le dos à présent pour que l’eau circule bien dans tes entrailles et tiens tes cuisses avec tes mains, en relevant ainsi tes fesses, le liquide rentrera avec plus de facilité. »

- « A propos », demanda Tom désirant profiter de la présence d’une technicienne, « pour réduire les crampes, vaut-il mieux diminuer la hauteur du broc pour faire baisser la pression ou plutôt fermer un peu le robinet pour limiter le débit ? »

- « Sujet complexe mon cher Tom : le problème est bien connu des plombiers à qui les ménagères demandent plus de pression alors qu’elles souhaitent simplement plus de débit à leur robinet ce qui réclame souvent de détartrer les canalisations. Il faut bien distinguer deux notions. Le débit est la quantité de liquide qui passe dans un laps de temps donné dans un orifice donné (disons un quart de litre à la minute dans notre cas). La pression est déterminée par le dénivelé entre deux niveaux d’eau, c’est la différence de potentiel des électriciens ou la différence de hauteur entre l’anus et la surface du liquide dans le broc pour un lavement. Mais cette pression est contrariée par une pression « négative » constituée par la résistance du sujet (le ventre se contracte au lieu de se laisser remplir). Comme il n’y a rien à détartrer dans notre action et comme l’usage du robinet est incommode, il faut convaincre le patient à se décontracter pour accepter ce qui doit de toute façon être introduit et jouer sur la hauteur du broc pour accompagner doucement mais fermement le transfèrement du liquide par les lois hydrauliques et gravitationnelles. »

Pendant que nos officiants discouraient allègrement, Sophie, le souffle court, écoutait avec effarement les doctes techniciens qui semblaient se préoccuper d’elle comme deux voisins de camping en train de remplir leurs jerricans au point d’eau tout en râlant sur la lenteur de l’écoulement.

- « Par pitié, vous allez me remplir comme ça pendant encore longtemps ? Je vais finir par éclater comme la grenouille de La Fontaine qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf ! »

- « Bon » constat Tom en constatant que le broc était vide, « je vois que notre littéraire reprend ses esprits et fait un peu d’humour, je te félicite Sophie, l’injection est terminée, tu as bu les deux litres comme si ton ventre avait soif, tu vas juste conserver le lavement pendant une vingtaine de minutes pour qu’il agisse en profondeur. »

- « Mais je ne pourrai jamais le garder aussi longtemps, il va m’échapper »

- « Allons donc », répondit Justine, « tu es jeune et tonique, tu ne vas tout de même pas nous obliger à te mettre un plug de contention ?»

Sophie, effrayée par cette évocation se calma, Tom s’allongea à ses côté et lui caressa doucement le ventre.

- « Bien » déclara Justine, « mon travail est terminé, je ne vais pas rester là à vous tenir la chandelle. Mon cher Tom, je te laisse le soin de nettoyer méticuleusement le matériel avec de l’eau de javel. Tu as un superbe équipement, c’est moi qui te l’avais conseillé à ta demande, tu as bien choisi. Peut être un jour, aurais-je besoin de tes services mais je ne voudrai pas que Sophie soit jalouse. Quant à toi, ma belle attends au maximum avant de rejeter, plus tu garderas, plus vite tu seras sur pied. Après évacuation, repose toi une heure et puis sortez, allez prendre l’air, des amoureux ne vivent pas que d’amour et d’eau chaude ! »

- « Merci infiniment Justine» répondit Tom, « je te revaudrai ce service »

Tom se leva pour raccompagner son amie. Sophie, toute figée, haletante dans l’effort de rétention dit dans un murmure :

- « Merci de tes bons soins, Justine, je crois que tu m’as bien traitée, excuse moi pour mon indiscipline, je ne croyais pas être une malade difficile, mais je ne connaissais pas ce procédé, il me faisait peur, j’espère aller mieux comme tu me le promets, à bientôt. Ah dernier détail ! Comme je n’ai plus grande confiance en Tom pour les médicaments, faut-il poursuivre la prise des comprimés de séné ?

- « Totalement ma grande, Tom à bien choisi pour ce régulateur intestinal, poursuit sans faute la prise de deux comprimés matin et soir pendant encore deux jours. Ce serait dommage de ne pas aller au bout de ce nettoyage purgatif. Tu devrais te stabiliser à deux selles quotidienne, c’est important à ton âge ».