Vues: 433 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 3

La nuit fut douce, nos amoureux étaient fatigués de leur soirée, ils dormirent comme des bébés et le lendemain, ce fut Tom qui, en bon maitre de maison, apporta le petit déjeuner dans le lit des débats.

- « Tiens, voilà du thé et du café, j’ai des biscottes, du beure et de la confiture. Mais n’oublie pas tes deux petit comprimés, il faut les prendre impérativement matin et soir pendant trois jours, je vais veiller à ce que tu ne les oublie pas ».

Après le petit déjeuner, nos amoureux passèrent à la salle de bain pour une longue douche en commun. Tom en profita pour masser soigneusement sa compagne avec une éponge naturelle et du savon liquide. Il insista particulièrement sur les reins, les seins et le ventre et pratiquant de méticuleux massages. Au bout d’un moment, Sophie signala qu’elle avait des coliques et qu’elle devait passer aux toilettes.

- « Tu n’auras pas à aller loin, les WC sont ici, j’ai juste à dégager l’agrandisseur qui est dessus » et Tom fit la manœuvre tout en dégoulinant de l’eau qu’il n’avait pas essuyée.

- « Mais hier je suis allé au fond du couloir il y a un autre WC ».

- « Certes mais tu vas mettre de l’eau partout, il vaut mieux que tu te soulages ici ».

A regrets, taraudée par sa colique, Sophie accepta de s’asseoir sur le siège juste à coté de la douche où Tom avait repris ses ablutions. Elle aurait préféré que son compagnon la laisse seule mais elle se sentait pas en mesure de discuter, elle avait vraiment mal au ventre à présent. Cela devait être dû aux produits avalés hier.

Dès qu’elle relâcha ses sphincters, elle regretta de les avoir pris : une véritable diarrhée explosa bruyamment. Elle qui croyait avoir vidé ses boyaux de tout gaz pour plusieurs jours, voilà qu’elle pétaradait comme une mobylette mal réglée. Elle avait honte mais plus le choix, il fallait bien que tout sorte. Elle sanglota.

Tom sortit de sa douche, lui sécha le visage et l’embrassa tendrement.

- « N’aie pas de pudeur déplacée ma douce, tout ceci est naturel, c’est le laxatif qui fait effet, son action est un peu violente car tu n’a pas l’habitude, j’aurai dû peut être de donner qu’un demi sachet mais cela devrait aller mieux maintenant. Retourne sous la douche puis repose-toi un quart d’heure, je te rappelle que nous devons sortir ce matin. »

Sophie meurtrie mais docile fit ce que Tom lui disait. Voilà, la fière fille se fait une raison, j’espère qu’avec quelques traitements de ce type, elle sera moins rebelle aux soins que je rêve de lui prodiguer mais pour lesquels je n’ai pas encore la solution.

Comme souvent quand on attend les choses avec intensité, la solution vint rapidement. Déjà, à deux nouvelles reprises, Sophie avait du retourner au toilettes. Ses coliques ne se calmaient pas, elle se vidait à chaque fois comme si elle contenait une bonbonne d’eau dans le ventre.

- « Je suis malade Tom, je ne pourrais pas sortir en ville avec toi, dès que j’irais un peu mieux, je rentrerai chez moi, je ne peux pas rester avec toi dans cet état. »

- « J’ai une meilleure solution, tu sais ma copine Justine est infirmière à l’hôpital, elle était à la soirée la semaine dernière et n’habite pas loin, elle aura surement une bonne solution à te proposer, elle à l’habitude de ce type de dérangement, je vais l’appeler ».

Sophie était si malheureuse, allongée et épuisée dans le lit qu’elle ne contesta pas et Tom appela Justine depuis le salon.

- « Bonjour Justine, c’est Tom, tu vas bien ? j’ai un petit service à te demander ». Et Tom lui résuma la situation.

- « Tu as acheté ton matériel ? » lui demanda Justine d’un air entendu. « J’arrive, mais je crois bien que tu as monté tout ce scénario pour arriver à tes fins, tu es un vrai coquin Tom ».

- « Non, pas du tout, je ne croyais pas que l’action serait aussi efficace, je voulais juste la sensibiliser à d’autres plaisirs, elle ne supporte pas qu’on lui touche le petit trou. »

Demi-heure plus tard, Justine sonna à la porte. Elle s’approcha de Sophie, l’embrassa et prit de ses nouvelles. Elle lui posa quelques questions de routine sur la nature de son indisposition, son transit habituel, lui palpa le ventre et lui prit la tension. Puis, s’adressant à Tom :

- « Que lui a tu fait prendre exactement ? »

- « Un sachet de 30 g de sulfate de sodium et deux comprimés de séné. »

- « Pour le séné, c’est déjà un traitement d’attaque énergique mais pour le sulfate de sodium, il en aurait fallu trois fois moins, en général on donne 10 g dilués dans un demi litre d’eau et à boire en deux à trois fois dans les 24 heures. C’est même curieux qu’il ait fallu 8 heures pour en voir l’effet, tu n’as pas dû le diluer assez, l’action est plus lente mais l’efficacité n’en est que plus grande. »

Puis s’adressant à Sophie :

- « As-tu de la température ? » Joignant le geste à la parole, elle toucha le front de Sophie de plus en plus inquiète.

- « Je ne sais pas, je ne crois pas » répondit-elle.

- « Effectivement, il s’agit simplement d’une réaction violente au sulfate de sodium, j’ai une solution radicale à te proposer, tu risques de monter au rideaux à ce que je vais te proposer mais c’est une solution à action rapide, sans effets secondaires et qui te permettra de profiter du reste de la journée en pleine forme. ».

- « Et de quoi s’agit-il, quel est ce médicament miracle ? » dit Sophie d’une petite voix craintive.

- « Ce n’est pas un médicament, c’est un simple lavement, j’injecte de l’eau dans tes intestins grâce à un tuyau et une canule, tu attends un peu, tu te libère et l’eau ressort emportant avec elle le sulfate de sodium en excédant qui te perturbe le colon. »

- « Quoi, un lavement, jamais ! »

- « C’est comme tu veux, mais préfères-tu avoir des coliques toutes la journée ? »

Sophie larmoyait, son ventre était ballonné mais sa pudeur lutait contre le traitement raisonnable qu’on lui proposait. Un spasme nouveau lui coupa le souffle, quelques instants plus tard elle demandait :

- « Ce n’ait pas douloureux au moins ? »

Tom sourit de satisfaction, il avait gagné.

- « Beaucoup moins que tes coliques ma chérie ».

Et, Tom, s’éclipsa dans la salle de bain pour chercher dans un placard son matériel favori auquel Justine avait fait allusion. Il s’agissait d’un bock classique en plastique gradué avec un fond conique permettant un vidage complet du récipient. Le tuyau en plastique nervuré blanc se terminait par robinet « quart de tour » et par un embout démontable pour emboiter la canule de son choix. Justine le rejoignit à ce moment.

- « Laisse moi faire les préparatifs, donne moi une canule à renflement, avec la tête en forme d’olive, je me doute que tu en as une. »

Tom, ouvrit un tiroir, sortit un coffret et montra un assortiment de canules noires bien disposées dans de la mousse. L’infirmière sourit et choisit le modèle le plus conséquent.

- « Ah ! si j’avais un tel équipement à l’hôpital ! En fait on doit se contenter d’embouts standards à usage unique, le budget de la sécu ne permet pas de financer des œuvres d’art. Tiens, revenons à la préparation, as-tu du vinaigre balsamique ? ».

- « Heu, oui, j’en ai du vinaigre noir de Modène, j’en mets dans les salades, je ne savais pas qu’on pouvait l’utiliser en lavement, c’est acide, cela ne va-t-il pas l’irriter ? »

- « Non, justement, le sulfate de sodium est basique, l’acidité du vinaigre le compensera et puis le vinaigre balsamique contient des arômes calmants, d’ailleurs dans le mot balsamique il y a baume (crème, pommade, onguent…). On se contentera d’ajouter deux culières à soupe par litre d’eau : cela fera donc quatre culières. Ah, il me faut aussi un thermomètre pour ajuster l’eau à 39 ° ».

- « Ne doit-on pas ajouter du bicarbonate de soude ? c’est conseillé parai-il. »

- « Non, pas avec le vinaigre, cela engendrerai des dégagements gazeux, la pauvre petite est déjà suffisamment ballonnée comme ça».

Nos complices s’affairèrent pendant que Sophie depuis son lit entendait pour sa plus grande frayeur des bruits d’eau, des tintements de bouteilles et de culière. Enfin, le clystère fut prêt et comme une brigade de restaurant emmène solennellement le rôti, sa sauce et ses accompagnements, Justine et Tom entrèrent dans la chambre l’une portant sur un plateau le broc, son tuyau et sa canule et l’autre avec ses deux mains une pile des serviettes surmontées d’un petit pot pour la lubrification.

- « Bon », ordonna l’infirmière, « tournes-toi sur le côté gauche et soulève moi ce tee-shirt. Comme aime à dire le chef de clinique de gynécologie, tissus au cul, tissu foutus ! ».

La pauvre Sophie s’exécuta en pleurant :

- « J’ai peur d’avoir mal » dit-elle.

- « Ne sois pas inquiète répondit Justine avec douceur, fais moi confiance, tu n’as pas l’habitude de ce type de traitement mais à part le sens de circulation du liquide, ton intestin est habitué à contenir de l’eau. Laisse-moi tout d’abord te faire un toucher rectal que je vérifie l’état de ton anus. Tom, passe-moi le lubrifiant, qu’as-tu apporté ? »

- « C’est du beurre de Karité, ce n’est pas gras et ça ne tache pas. »

- « Tiens, je ne l’ai jamais utilisé pour cet usage mais c’est vrai que ce produit est naturel, hydratant et assouplissant, cela devrait bien convenir. »