Vues: 312 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 20

Voilà, tout à une fin, voici le dernier chapitre. J'espère que j'ai pu associer nos fantasmes avec des instants de divertissements et d'humour. Bonne fin de lecture de ce que j'ai pris un très grand plaisir à écrire. Garrigus.

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Confortablement installé dans le carré (qui au demeurant était plutôt rond en raison des formes de la péniche), un verre de muscat glacé à la main et des cacahouètes salées à portée des doigts, nos amis écoutèrent le récit de l’enfant prodigue (grand dilapidateur repentis devant l’Éternel ce qui ne l’empêche pas d’être prodigieux quand il réalise des exploits).

- « Et bien voilà, Sandrine a due vous dire que je l’avais quitté pour une superbe blonde qui m’avait subjugué. En fait, c’est cette fille qui s’est jetée sur moi en me disant que j’étais son étalon en or, que j’avais le potentiel d’un champion et que je correspondais à son idéal. Elle me montrait de tels signes d’admiration que je la croyais sincère. Suite à une chaude démonstration de ses attraits de pouliche délurée, je suis parti sur mes grands chevaux et j’ai pris le mors au dent en devenant fou d’elle. Mais quelques jours ont suffit pour m’ouvrir les yeux. Elle s’était trompée sur mon boulot et croyait que j’étais un opérateur de marché, un trader de banque ou golden boy si vous préférez. En fait, comme Sandrine le sait bien, je suis commerçant sur les marchés de plein air, je vends des fruits et légumes et quand Laura (c’est le prénom de cette rosse) a compris que mes places de marchés n’avaient rien à voir avec les corbeilles du palais Brongniart elle est partie plus vite qu’un cheval au galop et je ne l’ai jamais revue. Visiblement elle en voulait plus à mon portefeuille qu’à mes bourses.»

- « Mais comment cette Laura a-t-elle pu se méprendre à ce point ? » demanda Tom interloqué. « Elle était blonde as-tu dis ? »

- « Je l’avais rencontré lors du mariage d’un cousin et je lui avait dit que je faisais les marchés. Avec mon costume neuf et le bruit de la sono, elle n’a pas du bien comprendre la nature de mes places. Mais le plus grave dans tout ça c’est que j’ai été horrible avec Sandrine qui n’avait pas démérité et que j’ai jeté comme une cagette de légumes pourris ! J’ai d’horribles remords, Sandrine pourra-tu me pardonner ? »

- « Nous verrons » éluda Sandrine peu flattée par la comparaison, « mais expliques-nous comment as-tu pu nous retrouver ici, en pleine campagne, à 800 km de la capitale sans aucune idée où je pouvais être ? »

- « Ah, c’est toute une histoire, quand j’ai compris ma terrible erreur, j’ai voulu te joindre par téléphone, j’ai donc appelé avant hier chez Justine car je me doutais que tu t-y serais réfugiée. Hélas, personne ne répondait. Par chance, en fouillant dans l’armoire de ma chambre, j’ai retrouvé un agenda que tu avais oublié dans ton départ précipité. »

- « Tu parles, d’un départ précipité, » s’indigna Sandrine, « c’est toi qui m’as balancé dehors avec armes et bagages ! »

- « Oui, je sais, j’ai été abject, mais sur le calepin qui a eu le bonheur de rester chez moi, il y avait l’adresse de Tom dont tu m’avais parlé et j’ai pensé que je pourrai peut être avoir de tes nouvelles, comme là aussi son téléphone ne répondait pas, j’ai décidé de prendre le TGV pour voir sur place. Évidemment, il n’y avait personne mais par chance, alors que j’étais dubitatif dans le hall de son immeuble, le facteur est passé et, me voyant immobile comme si j’attendais sa tournée, il m’a demandé mon nom. Machinalement, j’ai donné celui de Tom que je fixais sur la boite aux lettres et c’est ainsi que j’ai récupéré un courrier qui n’était autre que celui de l’agence de location de bateau. Sur l’enveloppe il y avait la mention ’urgent, confirmation de réservation’. J’ai alors imaginé que Sandrine et Tom étaient partis fêter ensemble leurs retrouvailles. Cette pensée m’a rendu malade.»

- « Effectivement, le courrier avait du retard » confirma Tom, j’ai du téléphoner à l’agence pour m’assurer de la réservation. Ainsi donc tu avais les coordonnées de la base d’embarquement et tu as pu les contacter. »

- « J’y suis passé ce matin et l’hôtesse m’a dit que vous étiez parti hier et que vous étiez cinq. Cet effectif m’a partiellement rassuré et j’ai espéré que l’imparité correspondait au statut de célibataire (temporaire) de Sandrine. Comme l’hôtesse me voyait désemparé, elle m’a indiqué cette adresse du Somail en me précisant que c’était un port important pour les plaisanciers qui y faisaient escale. Dans ma tête, je me voyais déjà enlever Sandrine des griffes du ravisseur haï, c’était en quelque sorte mon enlèvement au sérail. Je savais que j’avais une chance de vous trouver ici en fin de matinée. J’ai pris un taxi et je vous ai attendus, en fait vous avez du retard, vous devez vous arrêter longtemps pour manger. »

- « Oui, on s’arrête parfois longuement » admis Tom, vexé de l’attribution d’étiquette de kidnappeur. « Il faut dire que nous ne faisons pas que manger ! En attendant Gérard, tu as fais une enquête digne d’un flic zélé, félicitations, tu devrais te recycler dans une entreprise de détectives. Que penses-tu faire à présent ?»

- « Et bien, si vous l’acceptez, j’aimerai bien faire le trajet de retour avec vous, cela me permettrai de mieux m’expliquer avec Sandrine et lui prouver à quel point je tiens à elle. »

- « Pourquoi pas » répondit Sandrine, « mais il falloir que tu fasses tes preuves, j’ai besoin de signes forts qui montrent que tu m’aimes vraiment. »

- « C’est évident », compléta Tom réalisant immédiatement tout l’intérêt de la situation, « Vois-tu, Gérard, tu ne connais pas nos petites marottes qui dans ton cas imposent une initiation rapide. C’est peut être un excellent moyen de prouver ton attachement à Sandrine en acceptant, pour ton bien, les épreuves qu’elle va te demandera de subir. »

- « Je suis prêt à faire tout ce qu’elle voudra pour me faire pardonner ! »

- « Il s’agit d’une louable intention », intervint Mathieu, « mais tu risques d’être surpris, nos petits jeux ne sont pas dangereux mais nécessitent une confiance sans faille. Sauras-tu surmonter ta pudeur pour accéder à notre cercle ? »

- « Vous faites de la poésie érotique ? » demanda candidement Gérard.

- « Il ne s’agit pas du cercle des poètes disparus » commenta Tom, « mais plutôt des poêts poêts érotiques avec des poires, des bocks ou autre ustensiles. Mais pas de panique, nous saurons t’initier avec la ferveur d’un Jedi pour son Padawan, ce n’est pas tous les jours que nous découvrons (au sens normal et figuré) un nouvel adepte. Bienvenu parmi nous. »

- « Sandrine, je suis heureuse pour toi de voir ton ami prêt à se soumettre à notre volonté pour expier ses erreurs » résuma Justine. « Que pouvons-nous dresser comme programme ? il faut à la fois un traitement sévère correspondant à la gravité de sa faute mais également des soins attentifs et affectueux pour qu’il sache que nous l’aimons bien malgré ses égarements. »

- « Comme nous n’avons pas un temps infini devant nous » trancha Mathieu, « je préconiserai un traitement oral pour préparer le terrain suivi d’un nettoyage intensif pour dégager un corps intoxiqué par la pollution qui d’après les dires de Sandrine, n’a jamais été traité. Deux culières d’huile de ricin avec un grand verre d’eau glacée devrait amorcer le transit.»

- «Tu attaques fort » commenta Justine, « l’huile de ricin par voie orale est la reine des purges, elle entraine des diarrhées incoercibles à forte dose, il faudra choisir une petite culière ! »

- « Certes, nous doserons avec parcimonie, » compléta Mathieu « mais il faut aussi traiter l’effet érectile d’un néophyte aux lavements. Le brave garçon n’as pas l’habitude de se trouver nu devant une assistance préoccupée par de savantes manœuvre rectales. Il serait gêné par ses manifestations de taureau en rut, aussi je préconise une petite injection d’un produit [color=]anaphrodisiaque : du très classique bromure de potassium. Avec un tel traitement il sera sage comme un agneau. » [/color]

- « Oui bien sûr » interrompit Sophie, « mais il y a une anomalie qui devrait être réparée, c’est que toi, Mathieu tu ne subis jamais de purge dans notre groupe. Tu estimes qu’en tant que détenteur du savoir médical, tu as droit à être exonéré de tout traitement qui te serait toutefois largement bénéfique. Je propose donc que tu sois associé aux soins de Gérard et que tu partages intégralement son épreuve. Cela réconfortera notre débutant et lui prouvera que la purgation est sans danger. Tu seras notre gouteur anti poison comme dans l’antiquité démontrant par l’exemple l’innocuité des ingestions.[color=]»[/color]

L’idée parut excellente à la majorité, sauf pour l’intéressé bien sûr qui se trouvait piégé. Mais que pouvait-il dire ? Que le traitement était mauvais ? Que son organisme de médecin était invulnérable aux attaques sournoises de la constipation ? Que ses intestins étaient des modèles de régularité, sans jamais le moindre retard, ne trahissant jamais le plus petit ballonnement ni le moindre gaz ?

Non, bien sûr, il fallait bien qu’un jour que l’exonération dont il jouissait se transforme en une taxation à effet rétroactif lui permettant de jouir dans un autre registre du vidage minutieux, drastique et intégral de ses intestins. Seulement, s’il avait su, il aurait choisi un traitement plus léger !

Je ne raconterai pas par le détail les péripéties qui accompagnèrent les soins de nos deux patients mâles pour ne pas lasser mes lecteurs. Et puis, il faut bien que le récit prenne fin un jour. Je dirai juste quelques mots du traitement administré par Justine avec zèle, application et j’ajouterai pour être honnête, une immense satisfaction. Elle veilla à ce que Mathieu fut traité avec équité sans favoritisme et avec rigueur.

Cela débuta par l’épouvantable dégustation de l’huile à la petite culière, les injections d’une dose de cheval de calmant sexuel, les intromissions fastidieuses et douloureuses des canules géantes (mais néanmoins nécessaires), le siphonnage intégral du narghilé rempli pour cette fois d’eau copieusement additionnée de savon de Marseille et de bicarbonate de soude, le bouchage règlementaire des trompètes rectales grâce aux canules gonflables (déjà bien rodées et donc plus facile à gonfler au maximum), la rétention qui parut interminable aux intéressés à qui on interdit toute compensation d’onanisme (le bromure n’ayant qu’un effet limité en cas d’excitation aiguë) et bien sûr le rejet final qui correspondit (le hasard fit bien les choses) avec la descente des neufs écluses de Fonseranne (qui dispensa nos équipiers de manœuvres pour cause d’occupation impérative des WC) .

Épilogue :

Nos amis arrivèrent ainsi à bon port, vidés, nettoyés, soulagés et légers comme des plumes. Heureux comme des larrons qui ont fait la foire, enchantés par les expériences vécues et les signes d’amour donnés et reçus. Ils étaient surtout réconciliés deux à deux, chacun avec sa chacune, la marmite avec son couvercle ou la bouillotte avec son tuyau, sachant enfin que l’autre partageait ses gouts si particuliers de l’hygiène intestinale. Ils étaient aussi convaincus de la confiance qu’ils pouvaient s’accorder par l’abandon de leur corps à l’autre dans le respect de leur intégrité et de leur santé.

Juste avant de quitter leur Albacore 6, Tom colla sur la pancarte nommant le bateau un papier vinyle où il avait écrit au feutre noir Canulette 6.

- « Tiens, tu rebaptises la pénichette » demanda Justine.

- « Oui, il faut bien laisser notre trace de passage. Après ce que nous avons vécu, c’est un devoir propitiatoire».

- « Mais pourquoi Canulette » demanda Sandrine.

- « Et bien par souvenir aux petites canules que nous avons employées. » Répondit Tom.

- « Et pourquoi le chiffre 6 ?, Es-ce pour que l’agence de location reconnaisse son bateau ? » fit préciser Sophie.

- « Non pas, c’est parce que par six fois dans notre croisière, ces canules franchirent les portes fermées de nos écluses. » Conclut Tom.

Fin.

Garrigus

Dernière précision, j’aimerai donner un autre titre à cette nouvelle : « Fantasme au fil de l’eau » me parait mieux approprié que les « Les Bonheurs de Sophie » par ailleurs déjà utilisé. Qu’en pensez-vous ?

Remerciements

Je tiens à remercier :

- Le traitement de textes Word sans qui mes ratures et changements d’idées fréquents n’auraient pas permis une rédaction compréhensible.

- Le correcteur orthographique Français qui m’a évité de commettre des fautes impardonnables (mais il doit en rester).

- Le moteur de recherche Google, outil génial pour retrouver des informations précises et ne pas décrire des lieux, des personnages et des objets erronés.

Mais surtout, j’adresse mes vifs remercîments à tous ceux qui m’ont encouragé au fil de mes chapitres, qui ont apporté des remarques ou des images pour montrer l’intérêt qu’ils avaient de lire cette histoire.

Merci donc à Pierre, Clyso, Dudu, Patou39, Gege288, Chemdom, Pitchoum, Omega44 qui ont participé a ce fil de discussion par des satisfactions, des encouragements et des félicitations (comme au collège !).