Voilà Julie face à l'infirmière mature dont elle sent de plus en plus poindre une attitude sans doute pas que professionnelle. Heureusement, se rassure-t-elle, qu'elle n'est pas seule avec elle ce qui évitera qu'elle profite trop de la situation pour se rincer l'oeil. Elle n'a guère le temps de se poser d'autres questions car l'infirmière la ramène à ce pourquoi elle est là :

"Bien Madame et Mademoiselle, à nous trois ! Je vous préviens tout de suite que, comme l'a bien précisé ma responsable, je ne tolérerai aucun refus de votre part envers chaque étape de la procédure qui me concerne. Suis-je bien claire ?"

Le ton presque martial employé ne donne guère envie de contester. Timidement, mais sans ambiguïté, les deux patientes répondent positivement, presque en même temps.

"Parfait, parfait ! Mademoiselle vous passez sous la toise et Madame vous montez sur la balance !". Ordinateur de poche en main, l'infirmière s'approche d'abord de Julie.

" Allons, redressez-vous un peu plus Mademoiselle ! Poitrine en avant afin que la mesure soit la plus fiable possible ! " Julie se revoit plus jeune lorsqu'elle entendait ce genre d'ordre lors des visites médicales scolaires de son enfance et adolescence. Vu l'air sévère de l'infirmière, il valait mieux qu'elle s'exécute sans retard ni contestation aucune. Le bras levé de la femme en blanc, vers le haut de la toise, frôla la pointe dressée du sein gauche de Julie et, l'espace de quelques secondes, le frotta le temps de l'ajustement de la tête de l'appareil de mesure. Etait-ce fortuit ? En tout cas, malgré le trouble produit par la situation, la jeune femme ne broncha pas.

" Un mètre soixante-douze centimètres ! Nous verrons plus tard si le reste des mesures est bien dans les proportions d'une telle taille ! " affirma l'infirmière pendant qu'elle inscrivait la donnée sur la fiche de Julie tout en demandant à l'autre femme de grimper sur la balance.

Une fois la pesée de l'autre femme réalisée, Julie prit sa place alors que cette dernière la remplaçait logiquement sous la toise. Elle observa d'un oeil discret la prise de mesure par l'infirmière et constata que son bras frottait également, avec une certaine constance, un des globes mammaires de la jeune femme. Elle avait la preuve que le frottement qu'elle venait de subir était bien tout sauf un pur hasard de positionnement de son bras.

L'infirmière se rapproche alors de Julie :" Bien vous ne bougez plus et ne respirez plus un instant... Parfait comme cela ! 56,5 kilos ! C'est très cohérent avec votre taille, bravo Mademoiselle ! "

Julie constata qu'elle n'avait pas fait un tel commentaire à sa compagne de route. Etait-ce pour la flatter ou alors était-ce une attitude aléatoire de sa part ? Toujours est-il que l'infirmière mature donnait à Julie une étrange impression de s'intéresser, plus que professionnellement, à sa personne. Pourtant, à cet instant, cela ne la troubla pas plus.

L'infirmière prit ensuite la tension de chacune de ses "patientes". Julie constata qu'elle en profitait pour lui mater, discrètement néanmoins, ses seins plutôt visibles sous la fine tulle de son soutien-gorge. " Très bien, très bien ! Vos tensions respectives sont correctes... " affirme alors la femme en blanc avant d'aller noter les niveaux relevés sur son ordinateur portatif.

Elle inspecta ensuite avec force minutie les cavités buccales des jeunes femmes ainsi que les canaux auditifs ; elle n'y remarqua rien d'anormal puis demanda à ce que chacune d'elles s'allonge sur l'une des deux tables d'examen.

Jamais Julie n'avait eu à s'allonger sur une table médicale en petite tenue aux côtés d'une autre patiente. Elle trouvait la procédure bien singulière mais prit sur elle de ne rien en dire à l'infirmière. Les tables étaient strictement plates et c'est le plafond qui s'offrait à la vue de la jeune femme. Pendant une bonne minute, un silence pesant s'installa avant que l'infirmière daigne s'approcher des tables.

Armée d'un tensiomètre à la pointe de la technologie, l'infirmière s'empara du bras droit de l'autre patiente que Julie pouvait observer des pieds à la tête : sa propre table était en retrait vers l'arrière, les deux étant disposées en épi par rapport au rectangle formé par la pièce. Elle voyait que sa collègue de circonstance était peu à l'aise, le visage commençant nettement à rosir. Avec peu de douceur, la mesure est faite et sans mot dire, la femme en blanc passe au bras de Julie l'appareil de mesure encore tiède du fonctionnement précédent. La pression se fait très forte et Julie se retient d'exprimer sa douleur. Heureusement, l'action est quand même rapide.

Après que l'infirmière ait retranscrit les données de tension dans les fiches informatiques des patientes, elle reprend la parole, sèchement.

" Très bien Mesdames ! Je vais procéder sur chacune d'entre vous à quelques tests et contrôles qui sont du ressort de l'infirmière que je suis... Ils serviront à orienter l'entretien précis que vous aurez avec les deux médecins quand nous en aurons terminé ! Je vous demande simplement de vous détendre et d'accepter tout ce que je pratiquerai sur vous à cette occasion... Suis-je bien claire ? " Cherchant alternativement le regard de ses deux "patientes", l'infirmière obtient leur assentiment appuyé par un "Oui Madame..." à la tonalité légèrement inquiète.

A nouveau, l'infirmière entre quelques données dans le fichier des deux femmes puis rejoint une armoire vitrée où trônent du matériel médical et quelques produits associés. Julie recommence à s'inquiéter ; le "accepter tout ce que je pratiquerai..." solennel est-il juste une affirmation pour asseoir l'importance du rôle de l'infirmière ou est-ce caractéristique d'un réel contrôle poussé... mais jusque où ? Elle allait bientôt savoir en observant ce qui allait se pratiquer sur sa collègue du moment présent.

Effectivement, après avoir mis deux paires de gants médicaux dans chacune des poches de sa blouse, l'infirmière, comme l'avait espéré Julie, s'était approchée de l'autre femme. "A nous deux !" lança-t-elle sèchement. Elle débuta alors sa série de contrôle par les oreilles qu'elle scruta et palpa minutieusement avant d'y introduire l'appareil adéquat. Ensuite elle fit ouvrir la bouche et, munie d'un bâtonnet, tirer la langue aux fins d'inspection des dents et de la cavité. Pour l'instant, Julie se sentait rassurée.

L'infirmière, toujours peu conviviale, se rapprocha de Julie et lui pratiqua exactement les mêmes examens que ceux de sa voisine. Toutefois, la jeune femme s'aperçut qu'elle y passait un peu plus de temps en appuyant son regard sur ses seins. Elle ne s'en formalisa pas plus que cela se disant qu'après tout elle était dans son rôle d'observatrice.

La deuxième séquence commença avec l'autre patiente ; les tests de réflexe étaient poussés et parfois générait des petits cris de douleurs que l'infirmière réprimait en disant, certes avec un minimum de diplomatie, qu'il fallait savoir mieux se détendre et que d'autres examens seraient plus stressants.

Julie jeta un regard furtif vers sa compagne de route qui manifestement n'était guère à l'aise face à la froideur avérée de l'infirmière ; le regard qu'elle lui renvoya le signifiait clairement. Mais déjà l'infirmière s'avançait vers elle après avoir consigné les données recueillies sur son ordinateur : "Voyons si vous êtes moins stressée que Madame !"

La séance parut une éternité à Julie tant l'infirmière prit son temps tout en négligeant le confort de sa patiente. La jeune femme comprit pourquoi l'autre salariée avait réagi aux tests. Plus résistante sans doute, elle ne peut néanmoins retenir un cri fort audible quand le marteau frappa son genou gauche :" Vous pourriez être plus douce Madame !" lança Julie à l'adresse de l'infirmière qui, pas le moins du monde démontée par la réaction, la rabroua sans vergogne : "Dites donc jeune demoiselle, je connais mon métier et les chochottes ne m'impressionnent pas... Comme je le disais à votre collègue, vous aurez sans doute plus de raison d'être perturbée tout à l'heure... Je n'en dis pas plus !"

Un silence pesant s'installa quand les tests furent achevés.L'infirmière se présenta face aux deux femmes entre les deux tables d'examen : "Vous allez vous relever et vous asseoir en bout de votre table, jambes bien pendantes, en vous tenant très droites, les mains posées en arrière et la tête haute !"

a suivre. examed