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Vues: 524 Created: 2019.09.12 Mis à jour: 2019.11.05

Deux cousins (extraits)

Visite médicale au Colorado

Le lundi après notre arrivée au Colorado, nous avions la fameuse visite médicale pour laquelle nous avions rempli le questionnaire dans l’avion. Nous n’avions pas le droit de participer à des activités dans le camp avant de l’avoir passée. Le rendez-vous était fixé à neuf heures à l’entrée principale. J’étais plutôt nerveux, alors que Jo était décontracté, il savait à quoi s’attendre. Nous étions huit, les nouveaux arrivants de la veille. Il n’y avait pas de durée imposée pour ce camp, certains, comme moi, ne restaient que deux semaines, d’autres tout l’été. La seule condition était d’arriver et de partir le dimanche.

L’auberge avait un bus, le même qui était venu nous chercher à l’aéroport. John, le chauffeur, était dans la cinquantaine. Il avait les cheveux grisonnants, mais avait l’air très dynamique. Il faisait des plaisanteries que je ne comprenais pas toujours, malgré mon long séjour aux États-Unis. Le voyage jusqu’à l’hôpital local dura une demi-heure. C’était un vieux bâtiment de trois étages, en briques brunes. John nous dit en ricanant :

— Préparez-vous à vous faire tâter les couilles, comme à l’armée.

Marlon nous regarda, Jo et moi, l’air effaré, et nous demanda :

— C’est vrai ce qu’il dit ?

— Bien sûr, répondit mon ami, et il va te faire bander.

En entrant dans le bâtiment, l’odeur caractéristique me rappela des parents que j’avais visité. Je n’avais jamais séjourné moi-même dans un tel établissement. Une infirmière nous attendait. Elle avait un uniforme blanc avec une coiffe. Elle était assez jeune, mais avait un aspect revêche et une voix aigrelette. Elle avait une liste avec nos noms et elle contrôla que tout le monde fût là. Nous montâmes jusqu’au troisième étage dans un grand monte-charge poussif. L’infirmière nous conduisit dans une salle assez grande. Il y avait un banc surmonté de patères contre le mur, à gauche de la porte d’entrée. Elle nous dit de nous déshabiller. Je regardai mes camarades, en particulier Jo qui était venu l’année dernière. Ils gardèrent leur slips et leurs chaussettes, je fis de même. L’infirmière nous dit :

— Nous avons des nouvelles règles d’hygiène avec l’arrivée du nouveau directeur, le Dr. Richardson. Aucun habit n’est toléré pour les examens, veuillez tout enlever.

Je n’étais pas sûr d’avoir bien compris, je vis cependant les autres qui ôtaient leur slip et leurs chaussettes. Ils avaient l’habitude d’obéir sans rechigner. Certains mirent leurs mains devant leur pénis. L’infirmière les remit à l’ordre et leur dit de les enlever. Elle nous passa en revue, puis nous donna une blouse d’hôpital, blanche, ouverte dans le dos, ainsi que des chaussons. Nous nous entraidâmes pour la fermer avec des lacets. Elle était trop courte pour certains et les couilles dépassaient, ce qui provoqua quelques rires et plaisanteries. L’infirmière nous dit qu’il n’y avait rien de risible, l’hôpital faisait avec l’argent octroyé par le gouvernement et ne pouvait pas avoir des habits sur mesure.

Elle nous tendit ensuite à chacun un bocal sur lequel était collé un numéro, tout en nous demandant notre questionnaire médical. J’étais au bout de la rangée et je reçus le numéro un, qu'elle nota. Mauvais présage ? J’allais certainement être le premier partout.

— Vous pouvez uriner dedans, me dit-elle.

— Euh, ici ? balbutiai-je.

— Oui, ce n’est pas nécessaire d’aller aux toilettes, il pourrait y avoir des tricheurs. Et découvrez votre gland.

Je n’osais pas lui dire que j’avais de la peine, elle passa au suivant et ne le vit pas. Tous les autres étaient circoncis, comme c’était l’habitude en Amérique à cette époque. Je réussis péniblement à remplir un quart du bocal. Une fois que tous avaient terminé, l’infirmière nous dit de poser les récipients sur une table. Elle nous pesa et nous mesura, puis nous tendit à chacun un thermomètre enduit de vaseline en nous disant :

— Ici, on le met dans l’anus.

Nous attendîmes ensuite environ dix minutes avec le thermomètre dans le derrière, avant que le médecin n’arrivât. Celui-ci était jeune, la trentaine, brushing impeccable, chemise blanche et cravate sous la blouse blanche.

— Oh ! fit l’infirmière, bonjour Mr. Kennedy. Comment allez-vous ? C’est vous qui faites le contrôle ce matin ?

— Bonjour, Mrs. Patterson, fit le médecin avec un grand sourire dévoilant une denture impeccable. Je vais bien, merci, et vous ?

Le médecin devait faire chavirer le cœur de toutes les infirmières et elles devaient rêver de coucher avec lui comme dans les romans à l’eau de rose. Il ajouta :

— Le Prof. Long est occupé par une péritonite et m’a prié de le remplacer. J’ai un nouvel assistant, le Dr. Collins, qui fera la tournée des chambres et j’ai tout mon temps pour examiner ces jeunes hommes.

Le Dr. Kennedy se plongea dans les questionnaires sans nous regarder, il les lut les uns après les autres. Je posai une question à Jo en chuchotant :

— Est-ce le même médecin que l’année dernière ?

— Non, me répondit-il, c’était un vieux, celui-ci est jeune.

Le médecin finit par m’appeler le premier, comme je le craignais :

— Monsieur Deblüe ?

Je me dirigeai vers lui, il me toucha la main, et, à mon grand étonnement, me parla en français :

— Bienvenue au Colorado. Vous parlez français, je suppose ?

— Oui, Monsieur, vous aussi ?

— Je suis Canadien.

Puis, s’adressant à l’infirmière, en anglais :

— Ces nouvelles règles sont ridicules, c’était bien plus simple lorsque les garçons étaient en slip.

— Je ne vous le fais pas dire, Docteur, répondit-elle. Mais, vous savez, les associations de patients prudes insistent pour que la pudeur soit respectée.

— Avec ces blouses qui cachent à peine les organes génitaux et laissent les fesses à l’air ? Laissez-moi rire.

Le médecin s’adressa ensuite de nouveau à moi :

— Désolé, je n’aurais pas dû parler de ceci devant vous. Je pense que le plus simple serait d’enlever la blouse, si cela ne vous dérange pas. Je devrais contrôler votre dos.

— Cela ne me dérange pas.

— Mrs. Patterson, dit-il ensuite à l’infirmière en anglais, veuillez enlever la blouse du patient.

— Bien, Mr. Kennedy, mais ne craignez-vous pas que le jeune homme vous fasse un procès ?

— Je lui ai demandé, il est d’accord, pourriez-vous répéter en anglais que vous êtes d’accord, afin que Mrs. Patterson soit témoin ?

— Je suis d’accord d’être examiné nu, dis-je en anglais, avant de continuer en français, par contre je vous ferai un procès si vous me coupez le prépuce.

J’étais étonné de mon audace, mais ainsi je voulais éviter toute discussion à ce sujet. Le docteur me regarda avec étonnement, puis me dit :

— Je ne suis pas un obsédé du bistouri, si tel est votre voeu, je le respecterai. L’essentiel est que cela n’empêche pas d’avoir des érections. Nous allons voir tout ça.

L’infirmière avait entretemps enlevé la blouse et j’étais nu comme un ver. J’entendis les ricanements de mes camarades, heureusement qu’ils n’avaient pas compris la discussion avec le médecin. Je me demandais s’il contrôlerait mes érections, puis je me dis les associations de patients prudes n’auraient pas accepté. Le Dr. Kennedy avait des gestes précis, mais pas brusques, lorsqu’il m’ausculta debout. Ce fut un moment assez gênant lorsque je dus me retourner face à mes camarades pendant l’examen de la colonne vertébrale et me pencher en avant, puis faire quelques pas en direction du banc. C’est avec soulagement que je revins vers le médecin. Il s’était assis sur un tabouret. Il s’adressa à l’infirmière :

— Avez-vous déjà vu des pénis non circoncis, Mrs. Patterson ?

— Parfois chez des patients étrangers, mais jamais chez mes amants.

— Je ne me serais pas permis de vous poser cette question. À propos, pourrais-je vous inviter à dîner un de ces soirs ?

L’infirmière parut tourneboulée :

— M’inviter à dîner ?

— Pardonnez-moi mon audace, seulement si vous le désirez.

— Ce serait avec un immense plaisir, Docteur. Bien sûr.

— Et je ne suis pas circoncis. Mais j’aimerais préciser que si je vous invite, ce n’est pas dans le but de vous séduire.

— Vous m’avez déjà séduite, Docteur.

— C’est bien ce que je supposais.

Il continua en français.

— Désolé, je n’aurais pas dû parler de ceci devant vous. Voyons cette petite bizoune. Un nom québécois que je n’ai pas besoin de traduire.

Le médecin m’examina longuement, il avait des gestes très doux et essaya de me décalotter de nombreuses fois, puis me tâta les testicules. L’infirmière regardait la scène avec curiosité. Il parcourut toute la hampe avec ses doigts jusqu’à ce je bandasse, ce qui arriva rapidement tant le médecin était séduisant.

— Vous pouvez retourner vous asseoir, Monsieur, me dit-il, pas de nouveau problème à signaler.

Je me retournai, oubliant mon pénis dressé et ma nudité, ce qui provoqua l’hilarité chez mes camarades. L’infirmière me courut après avec la blouse et m’aida à la nouer.

— Au moins, fis-je, je suis en bonne santé et je bande devant une belle femme, je vous défie de faire la même chose.

Je ne dis pas que c’était à cause du médecin que j’avais bandé. Jo me fit un clin d’œil. Les autres arrêtèrent de rire. Logan dit :

— Défi relevé. On verra bien les vrais hommes parmi nous.

Plusieurs relevèrent le défi, mais je ne vous dirai pas lesquels, sinon l’association des patients prudes pourrait me faire un procès.