Les études de Marie-Jeanne

Agnès cherche de l'aide

Marie-Jeanne s’apprêtait à aller au restaurant universitaire avec sa camarade Agnès quand celle-ci fit un petit crochet par les toilettes. Marie-Jeanne profita de l’attente pour lire une brochure ; mais elle trouvait Agnès bien longue à revenir.

« Hé bien tu en as mis du temps ! Il y avait de la queue ?

— Non non. »

Agnès avait l’air embarrassée. Marie-Jeanne eut une inspiration.

« Si tu as des problèmes pour te changer, je dois avoir le nécessaire dans mon sac.

— Non… il ne s’agit pas de ça… en fait je suis constipée.

— Oh ! Hé bien ne dis pas cela devant ma logeuse sinon elle va te proposer de prendre un lavement !

— Houla… Non mais ça va passer. »

Marie-Jeanne remarqua que son amie n’avait guère d’appétit.

À la fin des cours de l’après-midi, Agnès prit Marie-Jeanne à part.

« Marie-Jeanne… ta logeuse a le matériel de lavement, c’est cela ? Parce que je me dis que, finalement, c’est peut-être une bonne idée.

— Oui. Et là, elle est à son club de bridge. Viens. »

Marie-Jeanne et Agnès étaient deux ferventes cyclistes, et le trajet ne fut guère long.

Agnès était tout de même un peu intimidée quand Marie-Jeanne la fit entrer dans la salle de bains. Sa timidité laissa place à la surprise quand elle vit le bock.

« Ah mais ce n’est pas cela qu’on avait utilisé sur moi quand j’étais enfant… c’était une espèce de poire !

— Tu verras, ce n’est pas compliqué à utiliser. Je ferme ce robinet. Je règle la température de l’eau à celle du corps, je remplis…

— Tiens, tu ne mets pas de savon ? »

Agnès se souvenait de sa grand-mère frottant une savonnette, rendant légèrement laiteuse l’eau du bidet, la fois où on lui avait mis la poire.

« Non, ma logeuse m’a dit que c’était possible mais que cela n’est pas vraiment nécessaire pour les lavements au bock, et que cela irrite les intestins. Voilà… Une fois que c’est rempli, j’ouvre le robinet pour faire couler et chasser l’air du tuyau. Il n’y a plus qu’à lubrifier la canule ! »

Marie-Jeanne s’avisa qu’elle n’avait pas réfléchi à la suite de la logistique. Elle eut un instant la pensée diabolique de demander à sa docile camarade de se déshabiller et se mettre en position, à genoux les fesses en l’air, mais pareille demande risquerait, outre une rebuffade, de la faire passer pour « bizarre » aux yeux de son amie. L’exemple de Michel démontrait pourtant les vertus de la discrétion.

Elle sortit de ses pensées et reprit l’initiative. « Je pense que le plus simple pour toi est de te déshabiller, disons en tricot de corps pour ne pas attraper froid, mais en tout cas chaussettes, culotte et jupe enlevées, de te mettre sur le dos dans la baignoire, jambes écartées et relevées, avec le bock ici » (joignant le geste à la parole, elle l’installa dans un coin du rebord), tu graisses la canule et ton anus, tu la rentres, tu ouvres le robinet, tu te masses le ventre et, quand c’est fini, tu vas aux toilettes, c’est la pièce à côté par là. Fais attention, tu peux avoir envie à nouveau à peine levée. Attends… je vais te sortir un gant de toilette et une serviette, comme ça tu pourras te laver après. »

Elle ouvrit le pot de Vaseline, le posa à côté du bock, et sortit.

Marie-Jeanne était toute agitée. L’idée de son amie allongée jambes écartées avec la canule dans le derrière lui plaisait étrangement. Elle tenta de se calmer en lisant un manuel universitaire.

Elle entendit des portes. Agnès devait être aux toilettes. Elle se rendit dans la salle de bains pour ranger le matériel. La serviette n’était plus là. Le bock était encore rempli aux deux tiers, voire aux trois quarts ! Marie-Jeanne secoua la tête, ajusta la température de l’eau et remplit à nouveau le bock.

Agnès revint bientôt, en tricot de corps, la serviette autour de la ceinture.

« Ça va mieux ?

— Oui, un peu mieux.

— Je vois que tu n’as pris qu’un quart du bock…

— Si peu ?! Je ne voyais pas le niveau. J’avais pourtant si envie.

— C’est bien normal, tu devais être très… bouchée. Mais pour une bonne efficacité et pour que tu sois bien soulagée il te faut un deuxième lavement, avec le bock entier.

— Marie-Jeanne, je ne pense pas…

— Taratata. Tu t’es vue tout à l’heure à ne rien manger parce que tu avais mal au ventre ? Tu as envie d’être pareil à dîner ?

— Tu as raison… »

Marie-Jeanne, une fraction de seconde, vit son amie lui présentant sa croupe pour qu’elle lui mette la canule, exhibant honteusement ses fesses, son anus, son sexe. Non, non, non, il faut être raisonnable, se dit-elle. Elle sortit de la salle de bains et reprit la lecture de son manuel.

Lorsque Marie-Jeanne s’en fut aux toilettes, Marie-Jeanne vérifia le bock. Il était vide, soit qu’Agnès eût pris sa médecine jusqu’au bout… soit qu’elle eût voulu dissimuler son renoncement en vidant le récipient. Marie-Jeanne nettoya la canule tout en souriant à l’idée que l’objet avait pu pénétrer le derrière d’Agnès.

Elle entendit enfin la chasse d’eau. Agnès revint.

« Félicitations, tu as tout pris !

— Oui. Ça faisait assez mal au ventre mais comme tu m’avais conseillé de tout prendre…

— Tu as bien fait. Je te laisse te laver. »

Une fois Agnès lavée et rhabillée, les deux amies prirent congé.

« J’ai encore mal au ventre.

— C’est normal juste après un lavement, mais, tu vas voir, ça va vite passer. »

Agnès partit. Marie-Jeanne sécha le matériel. Elle voulait le ranger discrètement ; pour des raisons qu’elle ne parvenait pas vraiment à s’expliciter, elle répugnait à raconter ces évènements à madame Granlean.

Enfin, elle put revenir à sa chambre. Se remémorant la scène, et brodant sur ce qu’elle n’avait hélas pas pu voir, elle se toucha. Ne désirant pas jouir trop vite, elle se laissait aller à une agréable rêverie mêlant des images d’Agnès à l’université, son arrivée en tricot de corps et serviette, des lavements…

Hélas, le bruit de la serrure dans la porte la ramena à la réalité. Elle décida de parvenir rapidement à l’orgasme, et s’activa.

« Marie-Jeanne ? Êtes-vous là ? »

Marie-Jeanne eut juste le temps de reprendre une tenue décente. Elle était encore un peu essoufflée et le visage rougi de son plaisir… et ses paroles n’étaient pas non plus très cohérentes.

Madame Granlean fronça des sourcils. « Marie-Jeanne, vous m’avez l’air un peu bizarre, peut-être fiévreuse…

— Non madame, ça va.

— Taratata. Vérifions, voulez-vous ? »

Et c’est ainsi que Marie-Jeanne, qui avait tant songé à enfoncer la canule dans le derrière de son amie, reçut de madame Granlean le thermomètre dans le sien de derrière.