Il doit y avoir bientôt une quinzaine d’années que je me fais suivre pour mes naevi (ou grains de beauté en langage courant). En effet nous avons eu cette année le jeudi 30 mai la quinzième édition de la journée nationale de dépistage des cancers de la peau.
C’est à l’occasion d’une des toutes premières éditions que j’ai commencé à me faire suivre.
Depuis je consulte deux fois par an, une fois avec ma dermatologue habituelle et une fois lors de la journée nationale. Prenant soin de prendre le RDV avec 6 mois d’écart entre les deux dates cela me permet d’avoir un contrôle tous les 6 mois au maximum.
Il faut dire que sans avoir jamais véritablement rencontré de problème sérieux de ce côté là je suis quand même un patient concerné par le nombre de mes naevi.
La profession des dermatologues si j’en prends mon expérience est très largement féminisée. Etant un homme je n’ai aucune appréhension à me faire examiner par un docteur homme ou femme.
Néanmoins je reste largement sur ma faim en matière d’examen quant à la manière d’aborder l’examen du patient. En effet mes naevi sont répartis sur l’ensemble de mon corps et sans être trop envahissants on peut en trouver partout !
Or, je n’ai jamais rencontré un médecin dermatologue qui me demanda de me déshabiller complètement. En effet je ne sais pas si ce fait est dû à une majorité de dermatologues femmes (jeunes ou moins jeunes) qui se trouvant face à un patient homme (jeune il y a quinze ans et moins maintenant !) n’osent pas exiger au patient du sexe opposé une nudité qui pourrait mettre en difficulté ce patient.
Mais alors comment s’assurer en restant en slip (ce qui est la tenue par défaut) que les parties cachées de l’anatomie ne sont pas concernées par le sujet de l’examen ?
Il n’y a en effet aucun moyen de s’en assurer …
J’ai d’ailleurs remarqué qu’une expression est souvent utilisée par ces docteurs le moment venu de procéder à l’examen, qui est la suivante :
« Défaites-vous, s’il vous plaît ».
Or la salle d’examen, ne prévoit pas toujours un lieu dédié au déshabillage du patient mais se déroule assez souvent dans le bureau même du dermatologue c’est à dire à proximité immédiate de la chaise qui a servi à procéder aux formalités administratives d’usage avant l’examen médical proprement dit.
Nous sommes donc dans une situation la plus fréquente où le patient homme se retrouve à se dévêtir devant un médecin femme qui n’a à ce moment là rien d’autre à faire (les questions préalables étant terminées) que de vous regarder vous déshabiller. Il peut en effet être gênant voire plus pour le patient de se dénuder complètement alors que à la vue de la configuration des lieux de l’examen on n’a pas l’impression que c’est l’attente du médecin de vous voir vous mettre à nu intégralement.
Dans l’hypothèse où vous conservez le minimum requis par la pudeur à ce moment là (un slip), vous savez que vous n’aurez pas droit à un examen complet du corps car jamais par la suite la dermatologue ne vous demandera d’ôter votre slip, ou pire s’en autoriserait le geste !
Parfois même les instructions données en début de consultation sont claires et non ambiguës : « mettez-vous en slip » !
Fort de ces expériences j’avais décidé lors de la dernière journée de dépistage du 30 mai dernier que je serai examiné nu et finalement pour la première fois dans ce cadre dermatologique.
Autre nouveauté de cette journée pour la première fois ce sont deux dermatologues (en même temps) qui m’ont ausculté, une médecin femme proche de la retraite et un jeune étudiant en médecine qui visiblement était là pour apprendre.
J’ai découvert cela en pénétrant dans la salle d’examen de ce centre de santé.
Cela s’est passé comme habituellement avec le fameux « défaites-vous » lancé par la dermatologue qui dirigeait l’opération. Le reste évidemment était assez gênant car ce furent non pas une mais deux personnes qui à ce moment là n’avaient rien d’autre à faire qu’à m’observer me déshabiller.
Je dois d’ailleurs dire que lorsque j’ai retiré mon slip, la dermatologue a eu un mouvement de retrait vers un recoin de la pièce (comme par pudeur à mon égard) ne voulant pas certainement me mettre mal à l’aise pendant mon déshabillage.
Mais cela signifie bien qu’elle ne s’attendait pas à mon déshabillage total ne me l’ayant pas exigé lors de son « défaites-vous ».
L’examen s’est ensuite déroulé sans encombre allongé sur la table d’auscultation d’abord sur le dos puis sur les côtés puis sur le ventre.
Alors Mesdames (et Messieurs, car le raisonnement s’applique aussi) les dermatologues, osez demander un examen complet à vos patients !