Vues: 441 Created: 2012.12.23 Mis à jour: 2012.12.23

Simon : Tu veux ou tu veux pas ?

Chapitre 3

Simon : « Ce doit être désagréable. »

Fabienne : « Je… oui bien sûr, ça fait mal surtout… »

Simon : « Vous craignez les piqûres ? »

Fabienne : « Mais… pourquoi vous me demandez ça ? Tout le monde les craint. »

Simon : « Mais vous particulièrement ? »

Fabienne : « Mais enfin… »

Simon : « N’oubliez pas que je vous ai promis un gage si vous arriviez en retard. »

Fabienne : « Mais je n’étais pas vraiment en retard… »

Simon : « Ah, on avait dit vingt précises. Il était au moins vingt heures cinq à votre arrivée. »

Fabienne : « En fait… j’ai eu du mal à me garer… et puis la circulation… »

Simon : « C’est fort possible mais vous étiez prévenue donc vous pouviez vous organiser en conséquence. »

Fabienne : « Et… quel est ce gage ? »

Simon : « Je vous le dirai tout à l’heure. »

Ils finirent leurs desserts respectifs en silence. Simon régla l’addition, ils sortirent et marchèrent quelques instants dans les rues désertes :

Fabienne : « Alors… ce gage ? »

Simon attendit un instant avant de répondre, puis il lui fit face.

Simon : « Je pense que vous avez bien mérité une petite piqûre… »

Fabienne : « Une piqûre mais… comment ça ? »

Simon : « J’ai, dans ma voiture, une trousse avec tout le nécessaire. Vous pouvez venir chez moi si vous le désirez. Ou alors nous pouvons aller chez vous. Il n’y en aura que pour un instant. »

Fabienne : « Mais… mais je n’ai pas besoin de piqûre… et puis je n’en veux pas… à quoi jouez-vous enfin ? »

Simon : « Je ne vous oblige à rien. Vous avez simplement accepté le principe du gage en cas de retard. »

Fabienne : « Oui… mais je ne pouvais pas savoir… »

Simon : « Je ne vous ai pas pris par surprise. Rappelez-vous au bar, je vous en avais déjà parlé. »

Fabienne : « Mais c’est absolument hors de question… non je ne veux pas… »

Simon : « Vous avez peur ? »

Fabienne : « Là n’est pas la question ! C’est si… »

Simon : « Oui je crois que vous avez surtout peur en fait. Mais je n’insiste pas. »

Durant cet échange, Simon la regardait fixement dans les yeux, un petit sourire aux lèvres.

Simon : « Nous sommes arrivés à votre voiture. On se voit au club demain ? »

Fabienne n’ajouta pas un mot et s’installa à son volant. Elle partit rapidement sans un regard de plus laissant Simon immobile sur le trottoir.

La semaine ne se passa pas très bien pour la jeune femme. Absorbée dans ses pensées, repensant inlassablement à cette soirée, elle fut plus que distraite dans son travail et plusieurs malfaçons lui valurent des remarques acerbes de la part de sa supérieure. De plus, elle ne retourna pas au club. Oui Simon avait raison. Elle avait peur. Mais aussi pourquoi s’acharnait-il à lui parler de piqûres en permanence, et même de proposer de lui en faire. C’était complètement fou. Comment pouvait-il s’imaginer qu’elle allait simplement répondre : oui, allons chez moi, pas de problème. Pourtant tout cela l’obsédait et l’empêchait de se concentrer sur son ouvrage. Le vendredi arriva enfin. Elle pensait se reposer tout le week-end et repartir sereinement. Mais cette nuit-là elle dormit mal. La journée se passa à tourner en rond. Rien ne parvenait à capter son attention ni à la distraire de ses pensées. Plus elle essayait d’oublier, plus les derniers évènements revenaient l’assaillir. Le soir, elle se coucha vers neuf heures, voulant rattraper son retard de la nuit précédente. Mais rapidement elle du admettre qu’elle ne pourrait pas plus dormir. Presque sans se rendre compte de ses actes, elle se leva et forma un numéro sur son téléphone.

Simon : « Allô ? »

Fabienne: « Simon ? »

Simon : « Oui… »

Fabienne : « Ce… c’est Fabienne… »

Simon : « Oh, comment ça va ? Je m’inquiétais de ne pas vous avoir vu cette semaine au club. »

Fabienne : « Je… je ne vous dérange pas au moins ? »

Simon : « Mais non pas du tout, au contraire. Qu’est-ce qui se passe ? »

Fabienne : « Je n’arrive pas à dormir. J’ai eu une très mauvaise semaine et je n’arrête pas de tourner en rond… »

Simon : « Je vois. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? »