Visite médicale neutre

Une fois arrivés sur le quai, je demandai à Kristen :

— C’est loin chez toi ?

— Nous n’avons pas besoin de changer, c’est au terminus de cette ligne.

La rame arriva, nous trouvâmes des places libres et nous nous assîmes. Kristen envoya un message sur son smartphone, puis nous fîmes plus ample connaissance. Elle était dans la même école que moi, dans une autre classe, mais je ne l’avais jamais remarquée. Nous faisions la dernière année avant d’avoir un baccalauréat, je n’étais pas sûr de le passer du premier coup à cause de la langue. Si je le ratais, mon père m’avait dit que je pourrais refaire la dernière année dans une école française. J’allais certainement aussi continuer mes études universitaires en France.

Au centre de la ville, une dame monta et vint s’asseoir à côté de nous. Kristen lui fit la bise puis me présenta :

— Voici Raphaël, le fils de Son Excellence l’Ambassadeur de France, et voici ma mère, Brunehilde.

— Enchanté, Madame, dis-je.

— Tu as encore en tête la politesse française, Raphaël, ici nous nous tutoyons tous, sauf le roi. Appelle-moi par mon prénom.

— Tu as pu te libérer plus vite ? demanda Kristen à sa mère.

— Je fais assez d’heures sup, répondit-elle, et c’est pour un événement, ma fille qui vient à la maison avec son premier petit ami.

— Maman, ce n’est pas mon petit ami, il vient pour te parler du concept de la visite médicale.

— J’ai vu que tu as fait chauffer le sauna. Tu me parais déjà un peu intime avec lui.

— Tu as raison, nous avons passé les visites ensemble.

Elle ne dit pas qu’elle m’avait déjà masturbé pour le test de fertilité.

Après être descendus au terminus, nous dûmes marcher encore 20 minutes. Les deux femmes avaient leur vélo à la gare, mais elles le laissèrent comme je n’en avais pas. Elles habitaient dans une maison en bois de couleur rouge, au bord d’une forêt de bouleaux.

— Le sauna doit être prêt, dit Brunehilde, je viens avec vous, je vais voir s’il fonctionne bien, nous avons dû le faire réparer dernièrement.

Le sauna était au rez-de-chaussée, avec une porte donnant directement sur l’extérieur. Il y avait aussi une douche et des toilettes. Je demandai à y passer avant la séance. La mère était toujours là lorsque je ressortis. Kristen avait commencé à se déshabiller et à poser ses habits sur une chaise. J’hésitais à l’imiter.

— Tu ne te déshabilles pas ? me demanda-t-elle.

— Euh, oui, répondis-je, je vais le faire.

— C’est ma mère qui te dérange ? Tu sais, elle a déjà vu des hommes nus, elle est aussi médecin.

— Ah bon ? dis-je. Décidément, c’est la journée.

— Et dans notre famille nous ne faisons pas de secrets, renchérit Brunehilde, nous sortons nus de nos chambres pour aller nous laver.

— Et puis elle veut voir si ta bite est plus longue que celle de mon frère, rajouta Kristen en français pour que sa mère ne comprît pas.

Je souris et me résolus à me déshabiller. Brunehilde mata effectivement mon pénis et dit à sa fille :

— Pas mal, tu as bien choisi. Il est aussi beau en érection ?

— Maman, dit Kristen, je ne l’ai pas vu.

— Ça m’étonnerait, j’ai lu le dossier de la visite médicale cet après-midi, il est marqué qu’il bandait pendant l’examen du sexologue.

— Tu as lu le dossier ? m’étonnai-je. Tout le monde a accès aux dossiers médicaux au Ministère de la Santé ?

— Non, pas tout le monde, mais la Ministre, oui.

— La Ministre ? Tu es Ministre de la Santé ?

— Oui, c’est exact, bon je vous laisse.

J’étais abasourdi, la mère de Kristen était ministre et elle avait pris le métro pour rentrer chez elle au lieu d’une voiture de fonction. Personne n’avait eu l’air de la reconnaître.

Après nous être douchés, nous nous assîmes dans le sauna. Je sentis la chaleur se répandre aussi dans mon membre qui durcissait, lentement mais sûrement. Kristen sourit et posa sa main sur la mienne.

— L’idée de ma mère n’est pas mauvaise, me dit-elle, tu es mignon, j’aimerais bien t’avoir comme petit ami.