Vues: 385 Created: 2016.10.23 Mis à jour: 2016.10.23

Eudes et Johann

Chapitre 2

Johann ne fit aucun commentaire. Je lui demandai ensuite :

— Pourrais-tu encore me nettoyer entre les fesses ?

Il eut de nouveau l’air très emprunté mais obéit à mon ordre. Ses doigts savonneux effleurant mon anus renforcèrent mon érection qui avait un peu faibli.

— L’intérieur aussi, ajoutai-je. Enfonce un doigt.

— Bien mon maître.

La pression sur ma prostate fit perler du liquide de mon méat. Je gémis.

— Je vous ai fait mal, mon maître ?

— Non, non, tu fais les choses très bien, je suis très satisfait de tes services. Apporte-moi un linge, ils sont dans l’armoire de droite.

Mon valet m’aida à me sécher.

— Tu penses certainement que la vie d’un vicomte c’est de se complaire dans le luxe, lui dis-je, passer d’une fête à l’autre, d’un bal à l’autre, d’une visite mondaine à une autre. Pour ma mère peut-être, pas pour moi. Je suis curieux, je veux visiter le monde, faire des études, et tu devras m’accompagner, autant t’y préparer.

— Je vous suivrai partout, mon maître.

— Alors commençons dès maintenant. Oh, nous n’irons pas bien loin, juste quelques heures de marche. J’espère que tu as l’habitude.

— J’ai beaucoup aidé aux travaux des champs.

— Excellent. Aide-moi à m’habiller. Ouvre l’armoire de gauche et regarde tout à droite.

Il fit ce que je demandais et me dit :

— Ce sont des habits très simples, une chemise et des pantalons comme j’en mettais avant d’avoir reçu ma livrée.

— Exactement. Lorsque je vais me promener dans la campagne je ne désire pas qu’on me reconnaisse. Prends également des caleçons longs et la perruque.

— Une perruque ? Ah oui, je la vois.

J’avais les cheveux roux, je devais les cacher sinon on m’aurait tout de suite identifié. Johann m’aida à me vêtir. Mon pénis avait entretemps retrouvé sa taille normale.

J’envoyai mon valet se changer et j’allai prendre le petit déjeuner pendant ce temps, à la cuisine car ma mère ne voulait pas qu’on me serve à la salle à manger lorsque je me levais tard. Je pris également le sac contenant notre dîner. Un troisième homme allait se joindre à notre promenade : c’était Franz, un ancien soldat qui était le gardien de notre domaine. Mon père insistait pour qu’il m’accompagne, il n’avait pas confiance en mes facultés de me défendre seul en cas d’agression, il n’avait pas tout à fait tort je dois l’avouer. Je prévoyais que Franz allait instruire Johann au maniement des armes.

Franz était très taciturne, mon nouveau valet aussi, nous ne nous parlâmes pratiquement pas pendant deux heures. Peu avant d’arriver au but, je rompis le silence :

— Johann, as-tu déjà entendu parler des nouveaux bains d’Hofwil ?

— J’en ai vaguement entendu parler, mon maître.

— Tu n’as pas besoin de m’appeler tout le temps « mon maître ». C’est mon père qui les a fait construire pour les étudiants de son pensionnat destiné aux fils des nobles qui désirent faire des études dans notre pays. Les bains sont cependant ouverts à tout le monde. Je m’y suis rendu lors de l’inauguration mais je n’ai pas pu me baigner. C’est pour cela que nous y venons aujourd’hui.

— Sont-ils aussi ouverts aux femmes ?

— Mon père tenait absolument à ce qu’on se baigne nu. Pour ne pas se mettre à dos les puritains, il a accepté de réserver certains jours aux femmes.

Nous arrivâmes aux bains. Une calèche avec les armes du Comte de G*** était arrêtée devant l’entrée. Sa fille, Mademoiselle Winifred, accompagnée de deux servantes, contemplait le bassin, l’air renfrognée. Je la saluai :

— Bonjour, Mademoiselle la Comtesse.

— Bonjour, qui êtes-vous ?

— Votre futur mari, le Vicomte de R***, pour vous servir.

— Ah oui, je vous reconnais. Que faites-vous là avec ces habits de manant et cette perruque ridicule ?

— Je viens me baigner incognito. Et vous, Mademoiselle ?

— Je venais aussi me baigner, mais je vois deux hommes nus, je me suis trompée de jour. Je vais repartir, je trouverais bien un autre endroit pour être seule avec mes servantes. Au revoir, Monsieur.

— Au revoir, Mademoiselle.

Elle monta dans sa calèche et quitta rapidement les lieux.

— Quelle pimbêche, et dire que je devrais me marier avec elle ! Elle a au moins eu l’élégance de ne pas tomber amoureuse de moi.

Nous entrâmes dans l’enceinte des bains. Le bassin était rond, entouré d’un escalier d’une dizaine de marches tout le tour. À l’opposé de l’entrée se trouvait un abri en bois avec des colonnes sur le devant. Franz resta vers l’entrée afin de surveiller les arrivants. Je me rendis avec mon valet sous l’abri. Je ne voulais pas passer pour un couard devant lui, j’étais quand même un peu inquiet de me dévêtir en public, je ne l’avais plus fait depuis que, jeune enfant, je me baignais dans la fontaine du château familial. Nous étions encore les seuls pour le moment, à part deux jumeaux aux cheveux blonds assis sur les marches. Je comparai leurs corps parfaitement identiques, même entre leurs jambes. Je me demandai d’où ils venaient.

Je me déshabillai rapidement. Je demandai à Johann s’il désirait se baigner, il me répondit :

— Je ne sais pas nager, je vais surveiller vos habits.

— Fais comme tu le désires.

J’étais déçu, la journée était cependant loin d’être finie. Je savais nager, ça n'avait pas d'importance, on avait pied dans le bassin. Je réalisai que mes poils pubiens roux formaient un contraste inhabituel avec ma perruque de cheveux noirs, j’espérai que personne n’allait le remarquer. Je descendis les marches. L’eau était plus froide que prévu et je mis du temps à m’y immerger.

Un groupe de jeunes hommes arriva à ce moment-là. C’étaient les étudiants du pensionnat. Je m’étais renseigné et je savais qu’ils venaient à cette heure et c’est aussi pour cela que j’étais là.

Les jeunes hommes étaient une dizaine, je les observais longuement, découvrant leurs corps, maigres pour la plupart, ils ne devaient pas avoir trop à manger au pensionnat. Je découvrais aussi leurs pénis, tous différents, c’était la première fois que j’en voyais autant. J’aurais bien aimé partager leur vie, vivre en commun avec toute la promiscuité que cela comporte. Je n’avais même pas fréquenté une école, j’avais eu des précepteurs. Et je n’avais pas de frère, que des soeurs plus jeunes et totalement inintéressantes. La fraîcheur de l’eau qui avait ratatiné mon sexe m’empêcha de bander.

Je savais beaucoup de choses, en théorie seulement. J’avais tout lu dans les livres. Je comptais beaucoup sur Johann pour faire mon éducation sentimentale. Celui-ci étais assis sur les marches, l’air pensif, je le rejoignis.

— Est-ce que ça va ? Tu n’as pas l’air en forme.

— Vous savez, ce jour est très spécial pour moi. Le premier jour au service d’un Vicomte.

— Je ne le suis pas encore, parlons d’homme à homme. Quelque chose te déplaît dans ton nouveau travail ? Dans mon attitude ?

Je mis mon bras sur son épaule, il sursauta.

— Non, tout va bien. Mes sentiments se bousculent dans ma tête.

— Cela ira mieux lorsque nous nous connaîtrons mieux.

Johann me paraissait tout à coup moins simplet que le matin. J’allais peut-être avoir plus de peine à atteindre mon but. Après m’être séché et rhabillé, je lui dis :

— Nous allons au pavillon de chasse de la famille pour le dîner, c’est à une demi-heure d’ici.

— Comme vous le voudrez.

Nous reprîmes la route, le temps s’était couvert.

— Je pense que la pluie de va pas tarder, nous dit Johann. Nous quittons les champs lorsque les nuages ont cet aspect.

L’orage éclata, très violent. Nous fûmes trempés en quelques minutes. Nous hâtâmes le pas afin de nous abriter au pavillon et de sécher nos habits.

Ce récit se déroule en Suisse, le dîner est donc le repas pris au milieu de la journée.

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arthur Il ya 8 ans  
mondoi Il ya 8 ans  
Woyzeck Il ya 8 ans  
clyso Il ya 8 ans