Vues: 345 Created: 2016.10.23 Mis à jour: 2016.10.23

Eudes et Johann

Chapitre 3

Merci Arthur. Je pense à ton vit et ton cul impatients, cré vin diou, et je te livre un nouveau chapitre déjà ce soir.

Nous arrivâmes au pavillon de chasse en bois situé dans la forêt et Franz ouvrit la porte. L’intérieur était sombre, il faisait encore froid car le temps avait été mauvais les jours précédents.

— Je vais ouvrir les volets, nous dit l’ancien soldat.

— Non, répondis-je, ce n’est pas nécessaire, allume plutôt des chandelles et fais un feu.

— Bien Monsieur.

— Je vais tout de suite enlever mes habits mouillés, dis-je ensuite à mon valet. Aide-moi.

— Bien Monsieur, acquiesça-t-il.

— Pas de « mon maître », pas de « Monsieur », s’il te plaît.

— Mais comment dois-je vous appeler alors ?

— Eh bien… Eudes, tous simplement.

— Bien Mon… Eudes. J’aurai de la peine à m’habituer.

— Cela ne fait rien.

Johann enleva mes chaussures, décrocha les boutons de ma chemise, l’ôta et baissa mon pantalon.

— Dois-je enlever votre caleçon ? me demanda-t-il ensuite.

— Euh, non, pas pour l’instant, il n’est pas mouillé. Mets mes habits sur une chaise devant la cheminée. Tu pourras aussi de dévêtir, et toi aussi Franz.

— Non, j’ai l’habitude, me répondit Franz. Pendant les campagnes nous restions des jours trempés.

— Comme tu voudras.

Je me demandai si mon valet allait enfin oser se mettre à poil devant moi, si je puis me permettre cette expression vulgaire. Il osa et je pus contempler son magnifique corps à la faible lueur des bougies et du feu. Il n’était pas trop maigre, très musclé, sa peau était bronzée car il devait se mettre à torse nu pour les travaux des champs, contrairement à moi qui attrapais des coups de soleil. Cela me fit penser d’enlever ma perruque et de libérer mes longs cheveux roux. Il n’avait pas mis un caleçon long de lin écru comme le mien, mais un sous-vêtement blanc très court qui m’étonna beaucoup, très différent de la soie que je portais habituellement. Même Franz se retourna pour le regarder, alors qu’il était plutôt réputé pour sauter sur toutes les femmes qui passaient à sa portée.

— Eh bien, nous dit-il, j’en ai vu des gars à poil à l’armée, jamais vu un si beau gosse que toi. Vous avez de la chance Monsieur.

Et encore un qui avait l’air d’être au courant de ma préférence pour les hommes, ce devait être un secret de polichinelle au château. Johann avait l’air emprunté d’être le sujet d’attention. Je m’intéressai de nouveau à son caleçon qui avait une belle bosse sur le devant.

— Où as-tu trouvé cette petite culotte ? lui demandai-je.

— C’est ma mère qui me l’a faite, sur mesure. Elle est couturière. Sa soeur travaille dans une filature et peut avoir de l’étoffe avec des défauts à bas prix. Ma mère s’arrange pour les cacher.

— Sur mesure ? Elle t’a mesuré, euh, le… le zizi ?

— Oui. Elle est aussi curieuse que la vôtre ce matin, si je puis me permettre. Et nous nous lavons à la cuisine dans une bassine d’eau chaude.

— Et c’est en quelle étoffe ?

— Du coton.

Je touchai le vêtement, il était très doux.

— Il faudra que je demande à ta mère de m’en faire quelques-uns.

— Comme vous voudrez. Mais… ce serait préférable qu’elle vous mesure aussi le…

— Nous en reparlerons un autre jour. Va me chercher un linge pour me sécher et une couverture dans l’armoire, il fait encore froid. Et prends-en aussi une pour toi.

— Je ne suis pas frileux, je n’ai pas de poêle dans ma chambre en hiver. Et je dors toujours tout nu.

Je me séchai et posai la couverture sur mes épaules. La laine rêche me donna la chair de poule. Je demandai ensuite à Johann de mettre des couverts sur la table et je sortis les provisions : une miche de pain noir, de la viande séchée, du fromage d’alpage, des légumes crus et des fruits. Franz fit la moue, il aurait certainement aimé quelque chose de plus consistant. Je lui demandai de prendre une bouteille de Pinot Noir des Grisons au cellier et de l’ouvrir, ce qui le réjouit : il allait en boire au moins la moitié. Je lui dis encore d’aller chercher de l’eau fraîche à la fontaine.

Nous nous assîmes et mangeâmes de bon appétit, la marche nous avait donné faim. Nous trinquâmes :

— À la santé de Johann mon nouveau valet ! dis-je. Que notre collaboration soit longue et fructueuse !

Après les fruits, Franz fit cuire de l’eau pour le café. Nous bûmes une Damassine du Jura avec. Je donnai quelques explications :

— Ce pavillon dit « de chasse » est en fait le lieu pour les rendez-vous galants des membres de ma famille, ma mère avec ses amants, mon père avec ses amants, d’autres invités avec je ne sais qui. C’est pour cela qu’il a un lit. L’intendant du domaine distribue la clef en veillant à éviter les conflits. Je suis heureux de poursuivre cette vieille tradition familiale.

Johann ne sembla pas comprendre à quoi je faisais allusion.

— Franz, die-je soudain, ma mère t’a-t-elle donné de l’argent pour que tu lui dises ce que je vais faire cet après-midi ?

— On ne peut rien vous cacher, Monsieur.

— Tiens cette pièce d’or, tu en auras une deuxième si tu tiens ta langue.

— Merci Monsieur, je serai muet comme une tombe. Je vais aller monter la garde dehors.

— Très bonne idée. Mets encore une bûche dans la cheminée et prends une autre bouteille de vin si tu as soif.

Il ne se le fit pas dire deux fois et il sortit, je fermai la porte à clef et tirai le verrou. Mon soldat allait s’endormir.

J’étais soudain ennuyé, je ne savais pas ce que pensait Johann. Avait-il compris ce que je désirais ou pas ? Je devais de toute façon prendre l’initiative, c’était mon rôle.

— Je pense que nous devrions faire une sieste, allons nous coucher sur le lit un moment.

— Bien mon… pardon, Eudes.

J’ôtai la couverture et nous couchâmes l’un à côté de l’autre, la tête sur des oreillers. La température était maintenant très agréable.

— Écoute-moi Johann, dis-je. Je pense que nous devons faire plus ample connaissance. Je t’ai dit que nous allons beaucoup voyager. Nous devrons coucher dans la même chambre pour des raisons de sécurité. Il ne faudra pas de gêne entre nous. Tu me comprends ?

— Oui.

— Euh, ce matin ma mère nous a interrompus. Je te demandais si tu avais été circoncis et tu n’étais pas sûr.

— Je sais ce que c’est, notre Seigneur a été circoncis, j’ai vu une image pieuse chez ma grand-mère qui est catholique, je lui ai demandé et elle a été très embarrassée. Je ne me souviens pas avoir été touché par un chirurgien à cet endroit.

— Il faudra que je te montre des planches de livres d’anatomie. Mon père m’a donné la clef de la bibliothèque où ils sont cachés lorsque j’ai commencé à me développer. Il paraît que c’est de l’éducation sexuelle.

— Vous pourriez regarder mon zizi et me dire ?

Johann était-il vraiment si bête que ça ou jouait-il la comédie ? J’eus un doute à ce moment-là. Je défis le noeud du ruban de son caleçon. Il me semblait que la bosse était déjà plus grosse.

Comments

arthur Il ya 7 ans  
clyso Il ya 8 ans