Vues: 313 Created: 2016.11.07 Mis à jour: 2016.11.07

Eudes et Johann

Chapitre 19

Merci Clyso pour tes commentaires.

Je sortis du bureau assez tôt car les autres Maçons ne devaient pas savoir où il se trouvait. Mon père était déjà là, il avait mis son tablier de Grand Maître : bandes bleues marine, richement décorées avec des symboles et des liserés d’or. Le directeur du pensionnant entra peu de temps après depuis le tunnel souterrain qui longeait le Temple. Il me remit des papiers pour notre séjour qui allait débuter le dimanche suivant : le règlement interne, la liste des habits et affaires à prendre, ainsi qu’un questionnaire à remplir. C’étaient les mêmes documents que recevaient les autres étudiants.

Jean me donna quelques instructions pour la cérémonie d’initiation. Il m’indiqua que son déroulement pourrait être un peu différent de la mienne. Les autres Frères entrèrent dans la cave. Nous nous déshabillâmes tous, je remis mon tablier d’Apprenti et nous nous rendîmes dans le Temple, en passant à côté du cabinet de réflexion où Johann cogitait toujours.

Nous restâmes debout devant les chaises disposées tout autour de la salle. Une épée était posée à côté de chacune d’elles. Une seule torche, au milieu sur un support, éclairait le Temple. Mon père entra le dernier et fit signe de nous asseoir. Il resta debout et prit immédiatement la parole :

— Bonsoir mes Frères. Nous avons de nouveau une initiation ce soir. Le candidat a été présenté par deux Maçons conformément aux statuts : par le Grand Expert et par votre serviteur. La candidature a été vérifiée par les Officiers de la Loge. Monsieur Johann Häberli, de Z***, né en 18** est proposé pour accéder au grade d’Apprenti. Il est jeune, mais vous savez que nous devons rajeunir nos rangs. Quelqu’un s’oppose-t-il à cette proposition ?

Personne ne dit rien.

— Quelqu’un demande-t-il un vote secret ?

L’assemblée resta toujours silencieuse.

— L’Apprenti sera admis sous le surnom de Lohengrin, il restera membre de cette Loge pour toujours s’il se comporte correctement. Ne citez plus jamais son vrai nom en ces lieux. Grand Expert, as-tu la certitude que Lohengrin est un homme ?

— Oui, répondit Jean, j’ai examiné son sexe : il est sain, intact et de belle taille. Son anus est aussi exempt de défauts.

— Apprenti Jérémie, confirmes-tu le verdict du Grand Expert ?

— Euh, oui, bafouillai-je, je confirme le verdict du Grand Expert.

— Très bien, Grand Expert, va chercher Lohengrin.

Jean me fit signe de le suivre. Nous entrâmes dans le cabinet de réflexion, Johann ne dormait pas. Jean s’assura qu’il avait écrit son testament, je lui bandai les yeux et lui fis boire la boisson de l’oubli. Je lui passai ensuite la chaîne autour du cou et des couilles. J’eus un peu de peine car elles étaient près du corps et je n’osai pas serrer trop fort. Il ne bandait plus.

Nous conduisîmes Johann dans le Temple en le faisant passer sous la porte basse. Il resta debout à côté de la torche afin que tous les Frères pussent le contempler. Il avait l’air détendu et il souriait. Le Grand Expert et moi étions à côté de lui. Un Maçon nous apporta une feuille avec le serment, je le lus et Johann jura de le respecter d’une voix forte. Jean me tendit ensuite le testament philosophique de mon ami et je dus aussi le lire :

— J’ai regroupé les trois questions en une seule. J’ai les mêmes devoirs envers mon propre pénis, celui de mon ami et ceux des Maçons, je dirais même envers ceux de tous les hommes. C’est un organe comme un autre, il me donne du plaisir, certes, je peux cependant avoir du plaisir avec mes yeux, en regardant un beau paysage, avec mes oreilles, en écoutant de la musique, ou avec ma bouche, en goûtant des mets délicieux, et même avec mon anus lorsqu’un autre pénis ou un doigt s’y attardent. Mon devoir sera de soigner tous ces organes, de les débarrasser des maladies sournoises.

C’était le futur médecin qui s’exprimait, il avait dévoré un livre d’anatomie les jours précédents. Je poursuivis la lecture :

— Mes dernières volontés : si la médecine à laquelle j’aimerais consacrer ma vie ne parvient pas à m’aider, si ma mémoire et ma raison vacillent et s’enfuient de mon corps, je désire qu’on ne me laisse plus vivre et qu’on abrège mes souffrances.

Il avait certainement pensé à ma grand-mère en écrivant ces lignes. Personne ne fit aucun commentaire.

Johann parcourut ensuite les deux couloirs pendant que j’entrechoquai les pièces métalliques. Nous revînmes dans le Temple. Les Frères se levèrent, prirent leurs épées et firent un cercle autour de nous. C’était l’épreuve du feu et mon coeur devait battre plus vite que celui de Johann qui paraissait toujours assez détendu. Il savait pourtant ce qui l’attendait puisqu’il avait vu la goutte de cire après mon initiation.

Je pris son pénis dans ma main. Il banda immédiatement, je n’eus même pas besoin de le décalotter. Le Grand Expert me tendit une bougie allumée et m’indiqua à quelle hauteur je devais la passer. Il me sembla que mon ami contracta son périnée à chacun des trois passages, ainsi que lorsque la goutte de cire tomba sur sa hampe. Jean plaça ensuite le testament sous le gland de mon ami et me tendis le compas, le membre était à nouveau tendu au maximum, je le piquai. Je dus le presser pour faire apparaître une goutte de sang, elle se mélangea au liquide qui perlait du méat. Johann était resté impassible, toujours souriant, comme s’il savourait chaque instant. J’étais content que ce fût terminé.

Jean me fit un signe de la main, il m’indiquait clairement que je devais masturber le pénis de Johann, changement de programme. Je ne me fis pas prier, je débutai mes caresses lentement, en faisant attention de ne pas toucher la goutte de cire et l’endroit où j’avais piqué. Je jetai un coup d’oeil vers les Frères, beaucoup avaient leur tablier qui avait pris une forme bizarre. Johann savourait chacune de mes caresses, il gémissait. Le grand Expert lui touchait l’anus de ses doigts. Un troisième Maçon vint lui titiller les tétons. Cela dura très longtemps, mon ami n’était pas pressé. Il finit par exploser, projetant sa semence très loin sur le parquet, en poussant un cri.