Vues: 446 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 8

Justine ouvrit l’armoire et en sortit une seringue technique destinée à lubrifier les pièces mécaniques. L’appareil ressemblait à un cylindre avec une buse d’injection légèrement coudée d’un côté et une tige de refoulement de l’autre. Au milieu le réservoir avait une contenance d’un demi-litre. Notre infirmière alla à la salle de bain ramener une bouteille contenant un litre de paraffine liquide. Elle déploya le refouloir, trempa la buse d’injection dans la bouteille et remplit le réservoir du produit visqueux.

- « Voilà, le bouillon pointu est prêt à être consommé, j’avais laissé la bouteille au bain Marie tout à l’heure, le liquide est tiède, Tom ne le sentira même pas rentrer. Je vais guider la manœuvre, quand je te le dirai tu appuieras sur le manche.»

Justine introduisit la buse sans difficulté dans l’anus toujours bien lubrifié par la graisse rose et poursuivit lentement l’introduction du tuyau sur 20 cm jusqu’au cylindre.

- « Voilà, le tube est bien en place, tu peux appuyer sur le refouloir avec douceur mais fermeté, le liquide vas pénétrer directement dans les profondeurs du colon. Le but n’est pas de remplir complètement l’intestin mais de déposer l’huile ‘dégrippante’ dans la partie centrale des boyaux afin qu’elle se disperse par les mouvements naturels du colon. L’action n’est pas très rapide mais le produit a toute la nuit pour agir. »

Sophie injecta la paraffine avec délice dans les entrailles de son homme. Elle en ressentait un plaisir un peu sadique mais oh combien vengeur ! C’était comme si elle restituait à son amant toute les mortifications qu’il lui avait fait subir.

- « Puis-je en administrer une deuxième dose ? Il en reste encore dans la bouteille. »

- « Normalement, ce n’est pas nécessaire » déclara Justine doctement, « mais je vois que tu y trouves une telle jouissance que je ne voudrais pas te frustrer dans ta généreuse action. Ce sera simplement moins confortable pour le sommeil de Tom… et encore plus efficace demain. »

- « Voilà, j’ai terminé, » déclara l’ingénue « la burette est vide et la marmite est pleine, montre moi comment bien boucher l’ouverture. »

- « Sacrée Sophie, tu deviens un véritable cordon bleu de la clystérisation, je vais donc te montrer comment on impose le silence à des fondements indisciplinés. Voilà le gode gonflable dont je t’ai parlé, tu vois, il s’agit d’un plug noir en caoutchouc de diamètre modeste (3 cm) mais dont la partie interne se gonfle avec la poire raccordée à l’embase. »

Tout en parlant Justine actionna la pompe et le ballon s’arrondit pour former une boule souple de la taille d’un poing en forme d’as de pique. Une fois la taille désirée atteinte, elle déboita le tuyau de gonflage et automatiquement une valve dans le conduit ferma la sortie d’air.

- « Tu verras, une fois en place dans le rectum, plus rien ne dépasse de l’anus hormis l’embase qui épouse parfaitement la vallée inter fessière. Le bouchon ainsi formé ne permet plus aucune possibilité de sortie de quoi que ce soit tant que l’on ne dégonfle pas le ballon. Comme le raccord pneumatique est spécifique à l’appareil, la poire et son flexible sont indispensables pour libérer le patient qui ne peut pas l’enlever lui même. »

- « Et on va laisser ce bouchon en place toute la nuit ? Ce doit être inconfortable. »

- « Non, pas si on gonfle avec modération, d’ailleurs, ne le répète surtout pas à Tom, mais Mathieu l’a déjà essayé sur moi la semaine dernière. Il voulait m’imposer d’aller aux toilettes à heures fixes. Il m’a donc demandé de porter ce plug pendant 3 jours et il me libérait 5 minutes matin et soir. Le plus difficile c’est que le deuxième soir, il m’a fait manger un cassoulet à la Toulousaine et que je n’ai pas dormis de la nuit à cause des ballonnements non assouvis. »

- « Ce devait être douloureux ! »

- « Non pas vraiment, c’était seulement humiliant de devoir attendre la disponibilité de Monsieur pour soulager mes boyaux devant lui d’autant que l’anus dilaté libérait les gaz bruyamment comme un hélicon de garde républicaine à cheval. »

- « Bon, trêve de discussion, » intervint Sophie gênée par tant de précision scabreuse, « il est tant d’obstruer le conduit avant que la charge sonne. »

Justine, en technicienne confirmée, exécuta la mise en place du diabolique bouchon, s’assura que l’ensemble soit bien en place et demanda à Sophie de procéder au gonflage.

- « Combien de coup de poire dois-je actionner ? On ne voit plus le ballon à présent. »

- « Une demie douzaine environ, cela dépend comment tu vides la poire, en temps normal le patient crie si on le comprime trop mais là, Tom dors profondément, il ne nous sera d’aucune utilité. J’ai un autre moyen de contrôler l’opération, en observant attentivement l’embase, tu vas voir quand cette dernière se plaque fermement contre la paroi pelvienne, cela indique que le ballon à bien rempli l’espace rectal. Vas-y maintenant. »

Sophie pressa la poire de sa main tremblante. Une fois, deux fois, trois fois. Bien soigneusement, pour bien chasser l’air qu’elle contenait, en attendant quelques secondes après chaque pression pour que le caoutchouc reprenne totalement sa forme originale. Au quatrième coup Tom grogna. Sophie enchaina une cinquième puis une sixième pression. Tom commença à s’agiter et porta machinalement sa main à ses fesses.

- « Je crois que c’est bon, intervint Justine, tu vas le réveiller si tu continue. »

- « Encore un dernier coup, » déclara la débutante tout serrant la poire à deux mains. « je tiens à ce qu’il reste bien étanche pour la nuit. »

Tom geint longuement, se retourna sur le ventre puis se rendormi.

- « Ouf, j’ai cru à l’incident diplomatique » soupira Justine mais sa position est à présent parfaite pour la suite.

- « Tu as encore prévu quelque chose ? Mais Tom est bouché comme une bouteille de champagne à présent. »

- « Oui, il manque une étape importante, c’est l’injection intramusculaire d’un cocktail nécessaire pour que la purgation soit complète. »

Passant aussitôt à la pratique, Justine prit de sa trousse un flacon stérile vide, plusieurs ampoules de couleurs variées, une grosse seringue et une aiguille de fort diamètre et s’activa dans sa préparation tout en commentant ses gestes.

- « Je vais mélanger dans ce bocal les différents ingrédients : tout d’abord, un décontractant. Ce produit renforcera l’effet du somnifère et détendra les abdominaux afin qu’ils laissent bien circuler la paraffine dans les intestins jusque dans les moindre replis. Ensuite, cet extrait d’aloès, ce purgatif drastique complètera l’effet laxatif de l’huile en drainant le contenu de l’intestin grêle inaccessible au lavement, enfin je mélange également ce produit huileux, de l’esters de Tamanu qui ralentira l’effet de la piqure en imposant une diffusion lente du mélange dans le muscle fessier. L’effet du traitement se poursuivra pendant toute la nuit et sera plus complet.»

- « Mais, ce mélange est visqueux et volumineux ! Il ne rentrera jamais dans les fesses de Tom ! »

- « Ne t’inquiète pas ma chère, ce muscle est le plus large et le plus tendre du corps humain, ce n’est pas pour rien qu’il attire notre regard ! »

Comme une géomètre prenant ses mesures, Justine plaça le pouce en haut de la raie fessière en guise de pointe de compas, puis, de sa main écartée, elle fit pivoter son majeur de haut en bas pour déterminer le cadran supérieur externe, zone recommandée pour éviter que l’aiguille ne touche le nerf sciatique.

Alors, tout en nettoyant d’un coton imbibé d’alcool la peau blanche de la victime endormie, Justine planta lentement, mais jusqu’à la garde, la grosse aiguille dans le fessier droit de Tom qui grogna sous l’assaut de la banderille.

Doucement mais sans faiblesse, la piqueuse vida la moitié de la seringue tout en massant avec son coton la boursouflure qui apparu aussitôt. Tom bougeât encore mais se rendormi aussitôt.

- « Les tissus saturent car la dose est conséquente, heureusement qu’il existe deux fesses, celle de gauche va pouvoir prendre le relais. Je préfère te dire qu’il ne faudra pas que tu sois surprise demain matin s’il se plaint d’avoir les fesses en compote mais ce traitement devrait lui occasionner d’autres contraintes qui lui feront vite oublier ce petit bobo nécessaire. »

- « Ah pour ça, je te fais confiance, j’espère qu’il passera la matinée au toilettes, il l’a bien mérité ! »

- « Je viendrais demain pour les soins complémentaires, cajole ton Jules de ton mieux, c’est ton bébé malade, si tu entends des gargouillis, tu peux lui masser le ventre, cela le calmera et l’aidera à supporter l’inconfort de sa situation. Savoure ta revanche. A présent, il faut que je m’occupe de mon Mathieu, nous avons établis ce protocole de soins ensemble, il doit en être tout excité, je sens qu’il va falloir lui dispenser une trithérapie de type P.O.V.A. »

- « Qu’es ce que ces lettres veulent dire ? »

- « Pénétration Orale, Vaginale et Anale, tout un programme, allez bonne nuit ma chérie, je penserai à toi. »