Vues: 403 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 9

Le lendemain, Tom s’éveilla lentement. Il avait la bouche pâteuse et un horrible mal dans les fesses qui l’empêchait de se retourner. Il était comme cloué au lit sur le dos et pourtant il aurait aimé se masser les reins et palper son fondement qu’il sentait douloureux. De plus son ventre le tiraillait et il aurait aimé aller aux toilettes. Il s’aperçu que Sophie dormait à ses côtés comme dans la chanson du groupe ‘Il était une fois : j’ai encore rêvé d’elle’.

Tout en douceur

Juste pour mon cœur

Si je pouvais me réveiller à ses côtés

Ouvre tes yeux, tu ne dors pas

Si je savais où la trouver

Regarde-moi

Donnez-moi l'espoir

Je suis à toi

Prêtez-moi un soir

Je t'aime

Une nuit, juste pour elle et moi

Et demain…

Justement, nous étions bien le lendemain de l’infâme stratagème que Tom dans le brouillard mental d’un drogué à son insu allait progressivement découvrir. Avec le bras il secoua son amie assoupie.

- « Sophie, réveille toi, j’ai mal, je ne peux plus bouger. Que s’est-il passé ?»

- « Ah, Tom, tu te réveilles enfin, tu as eu un petit malaise hier, c’est Justine qui m’a aidée à te coucher, je vais l’appeler, ne bouge pas. »

- « Oh, je ne risque pas de bouger, j’ai trop mal, mais je suis tout nu, elle ne va pas venir me voir dans cet état ! »

- « Elle l’habitude, tu sais bien qu’elle est infirmière, elle va te soigner. »

Sophie se leva, s’entoura de la grande serviette de bain abandonnée la veille pour cacher sa propre nudité et se dirigea vers la chambre de ses hôtes. En espérant ne pas les déranger dans leurs ébats, elle prêta l’oreille et devant le silence rassurant de cette matinée dominicale, elle frappa doucement à la porte. Justine entre-ouvrit l’embrasure et apparue dans une nuisette transparente rouge.

- « Il est réveillé », déclara Sophie d’un air entendu. « Il dit qu’il a mal et ne peux pas bouger, que faisons nous ? »

- « Parfait, il est à point et totalement à notre merci, nous allons le bichonner comme il le mérite. »

Justine enfila une blouse blanche, des sandales, prêta une tenue identique à Sophie et nos deux tortionnaires se dirigèrent vers la chambre d’amis. Tom geignais dans son lit.

- « Justine, qu’es ce que j’ai, je ne peux pas me lever. »

- « Ce n’est rien gros bêta, hier tu as fais une allergie aux fruits de mer et tu as perdu connaissance. Je t’ai fais quelques soins dont deux grosses piqures dans les fesses et c’est pourquoi tu dois avoir le fessier un peu ankylosé»

- « Mais c’est pire que ça, je suis paralysé, j’ai l’anus en feu et en plus j’ai des coliques, il faudrait que j’aille aux WC. »

- « Pas question de te lever dans l’état où tu es, je vais chercher Mathieu.. »

Sophie riait sous cape. Cette énumération de bobos lui rappelait la vieille chanson de Gaston Ouvrard ‘Je ne suis pas bien portant’ (j’ai la rate qui se dilate, j’ai le foie qu’est pas droit…).

Quelques instants plus tard, Justine et son ami revenaient dans la chambre.

- « Allons Tom, du calme, tu sais tu nous a fait une belle frayeur hier soir en tombant dans les pommes, heureusement que tu étais chez des professionnels de santé. Nous avons dû te soigner énergiquement. Bon, les filles, aidez moi à le retourner à plat ventre, nous allons d’abord regarder l’état du fessier. »

Malgré la peur panique qui l’envahissait Tom, les trois jeunes gens le firent rouler sans autres considération qu’une omelette qu’il est temps de retourner. Mathieu examina le postérieur meurtri qui, avec le plug noir planté en son centre, ressemblait à une cible de tir à l’arc après un tir de Robin des bois.

- « Ah, mais qui m’a fait des injections pareilles ? L’épiderme est tout enflammé et il y a un œdème. Justine, ne t’as-t-on pas appris qu’il fallait masser longuement le muscle après une piqure de volume important ! Tu as dû mettre trop d’huile. Passes-moi un coton et de l’arnica, je vais presser sur l’ecchymose pour que le produit se résorbe, comment veut-tu que le médicament soit efficace s’il reste en surface ! C’est une faute qui ne restera pas impunie… »

Justine rougit devant ses amis, elle savait que Mathieu lui réservait une pénitence aquatique dans le genre de qu’ils pratiquaient sur Tom. Mathieu, lui, continuait sa vigoureuse friction.

- « Hou là là, ça fait mal », cria Tom, « on dirait que j’ai reçu une décharge de chevrotine dans les fesses. »

- « Ne fait pas le douillet, ce ne sont que des muscles et ils ont du capiton. Bien, à présent remettez le patient sur le dos, je vais tâter l’abdomen.»

- «Attendez, qu’ai-je à l’anus ? cela me brûle j’ai peur d’avoir des hémorroïdes. »

- « Chaque chose dans l’ordre, nous traiterons cela après mais pour te rassurer, je te signale que nous avons dû te placer un bouchon anal hier soir, su tu n’as pas l’habitude, il est normal que tes sphincters rouspètent. Bon, allez, après pile on revient à la position face. »

Tom découvrit alors qu’il avait été totalement rasé, son sexe découvert ressemblait à un palmier solitaire au bord d’une oasis saharienne. Pour ne rien arranger dans son amour propre, Tom avait une érection magistrale.

- « Quoi, quelle horreur, qui m’a fait ça ? mais je suis ridicule ainsi, j’ai perdu une partie de ma virilité. »

- « C’est moi, avoua Sophie, il le fallait pour te soigner mais tu es trop mignon ainsi, avec sa base désherbée on croirait même que ton pénis est plus grand ! Contrairement a à Samson (et Dalila), ta force ne réside pas dans ton système pileux. Et puis, d’ailleurs, ton magnifique phallus impudicus (morille du diable) prouve que tu n’as pas besoin de Viagra. Allez, laisse toi examiner par le spécialiste.

Effectivement, Tom avait la trique du matin amplifiée par l’aréopage indiscret qui l’entourait et vraisemblablement renforcé par le bouchon anal qui appuyait sur la prostate. En bon médecin, Mathieu contourna le champignon décrit par Sophie et entreprit de palper le ventre du souffrant. Avec précision et fermeté, les doigts de la main bien joints et tendus pour s’enfoncer profondément sur les côtés et percevoir le volume et l’état de la vésicule, de la rate et du foie. Mathieu, tâta soigneusement tout le circuit intestinal.

- « Ail : ça me fait mal ! » cria Tom pendant qu’on entendait un gargouillis sourd provenant des entrailles.

Sans tenir compte des récriminations de son patient, le futur toubib commenta ses gestes comme un professeur devant ses étudiants.

- « Le colon comprend plusieurs parties que nous allons remonter comme un fleuve à partir de son embouchure. En suivant le flanc droit nous avons le colon ascendant, il monte pour tourner à angle droit sur le colon transverse, accuse un petit cintrage pour tourner une nouvelle fois et descendre sur la partie gauche, c’est ce que l’on nomme le colon descendant. Cette partie est recouverte par l’intestin grêle et est donc non palpable. Pour avoir une bonne représentation visuelle, imaginez que la partie que l’on peut sentir au toucher ressemble au contour d’un sous-pull en train de sécher qui serait accroché à un fil d’étendage par des pinces à linge. C‘est pourquoi on dit que ces angles sont appendus. »

- « Oh moi déclara Sophie, je préfère accrocher les sous-pulls par la base, pour que les épingles ne marquent pas les épaules. »

- « Très bien, Sophie, je demanderai à un chirurgien s’il peut te permuter l’intestin en forme du U, mais en attendant, pour en revenir à notre diagnostic, c’est bien ce que je pensais, le choc anaphylactique à évolué en une simple gastro-entérite, heureusement que nous l’avons prise à temps et que le bain d’huile aura calmé sa colite. »

- « Mais, pourquoi n’avez vous pas été malades vous aussi ? « Questionna Tom un peu soupçonneux.

- « Tout simplement parce qu’il s’agit d’une allergie mon cher et pas d’une intoxication alimentaire et c’est fort heureux car sinon nous serions tous les 4 malades. »

- « Mais que m’avez vous donc fait exactement pour me soigner ? » S’inquiéta Tom.

- « Nous t’avons injecté un peu d’huile minérale, ainsi, les replis de ton colon ne se sont pas enflammés et ont pu se détendre, libérant ainsi les toxines qu’ils gardaient prisonnier. Nous allons vidanger tout ça à présent et dans peu de temps les déchets à éliminer descendront aussi vite qu’une luge de bob dans sa piste de glace. Après, tu seras léger comme un danseur étoile. Sophie, aide-moi à lui placer le bassin sous les fesses et lui remonter les jambes, bien comme ça. Toi, Justine tu va dégonfler le plug, mais au préalable enlève lui son oreiller, il faut que son buste soit bien à plat pour ne pas forcer lors de l’évacuation, l’huile de paraffine est épaisse, il ne faut pas précipiter la sortie.»

Le tableau aurait mérité une photo, Sophie tenant les jambes à la verticale, légèrement écartées, le bassin de Tom posé sur la cuvette et Justine observant attentivement l’état du fondement après une nuit de contrainte. L’examen fit aussitôt remarquer une anomalie gênante.

- « Allo, Houston, on a un problème ! » Déclara Justine. « Le raccord de valve n’est plus accessible, il est rentré dans l’intérieur du plug, je ne peux plus raccorder l’embout qui permet de dégonflage. »

- « Comment est-ce possible » s’indigna Mathieu, « auriez vous trop comprimé le ballon. Qui s’est chargé du gonflage ?

- « C’est moi, répondit Sophie d’une voix étranglée, mea culpa, mea maxima culpa ! je voulais qu’il remplisse bien l’intérieur ! Je ne savais pas que cette action rétracterait la valve. On ne peux pas tirer à 2 ou 3 pour le sortir ?»

- « Tu rigoles, c’est comme les chevilles de fixation pour mur en placoplatre, si tu tires pour enlever, tu arraches le mur ! En attendant Sophie, je note une punition pour toi aussi ; les filles ne sont pas sages ce matin. Bien à présent, il va falloir trouver une autre solution, avec une pointe de stylo bille essayons de passer par le tube de remplissage pour refouler la valve. » proposa Mathieu,

- « Ah, il y a un autre accès, s’étonna Sophie. »

- « Oui, explique Justine, c’est le tuyau auxiliaire qui sert à injecter du liquide, nous ne l’avons pas employé car il fallait déposer l’huile bien profondément. Il y a un petit bouchon à l’extérieur et un clapet anti retour à l’autre extrémité. En introduisant une pointe rigide, on pourra peut être débloquer la valve. »

- « Bon, vas y Justine, les filles sont généralement douées pour les travaux de précision mais vas y doucement. »