Vues: 366 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 13

Un événement inattendu vint chambouler la planification de la mini croisière. Deux jours avant le départ, Justine reçu un coup de fil de Sandrine, grande copine depuis plusieurs années et ex petite amie de Tom (voir chapitre 6). Sandrine était effondrée, plus rien n’allait avec son nouveau copain Gérard. Ce dernier venait de découvrir les formes attirantes d’une blonde aussi sexy qu’irresponsable et du coup, le Parisien ensorcelé avait sorti la valise de Sandrine sur le palier lui montrant ainsi le chemin à prendre.

Sandrine était trompée, vexée, expulsée. C’était comme si le ciel lui tombait sur la tête (dans notre cas on aurait pu dire un broc puisque dans les deux cas, ça inonde !). Elle demanda à Justine si elle pouvait venir passer quelques jours dans son doux midi car elle ne sentait pas en mesure de passer un long weekend toute seule dans la capitale.

Justine ne voulait pas laisser sa meilleure amie sans réconfort dans ces circonstances mais après tous ses efforts pour faciliter la liaison de Sophie et Tom, la situation lui paraissait passablement délicate.

Justine demanda l’avis de Mathieu. Fallait-il proposer à Sandrine de partager la mini croisière ou au contraire tout annuler.

- « Ah non ! on n’annule pas un tel projet à deux jours du départ, la réservation est faite, les provisions sont achetées… et mon bricolage est prêt. Abandonner serait comme pour l’équipage d’un navire de saborder le bateau au moment de prendre la mer parce qu’un matelot démissionnaire revient subitement. Qu’elle vienne avec nous, après tout il y a de la place à bord et comme dit le dicton : plus on est de fous, plus on rit. »

- « Oui, cela parait logique » répondit Justine, « mais il va falloir prévenir Tom et qu’il accepte. N’oublie pas qu’il était très vexé du départ de Sandrine et qu’il lui en veut encore surement. »

- « Effectivement, il nous faut son accord comme celui de Sophie d’ailleurs et puis il faut aussi expliquer l’affaire à Sandrine, elle ne sait peut être pas que son ex est déjà recasé. Ah ! je sens que la croisière va bien s’amuser ! »

- « Alors, occupe-toi de convaincre Tom et Sophie, moi je me charge de Sandrine. »

Mathieu préféra se rendre au domicile de Tom pour s’expliquer de vive voix. Convaincre deux personnes avec des motivations différentes justifiait une présence physique indispensable.

- « Salut Sophie, bonjour Tom, j’ai du nouveau pour la ballade, nous avons une nouvelle candidate pour la croisière. »

- « Ah, non ! » s’écria Sophie au seul prononcé d’un mot féminin. « On ne va pas prendre une passagère inconnue. Nous commençons à peine à nous connaître. »

- « Cela me paraît sage » ajouta Tom, « on ne va pas mêler une étrangère sans compagnon à notre équipe, nous risquerions de déséquilibrer le groupe et puis comme elle ne connais pas nos tendances clystérophiles, elle va gâcher la croisière. »

- «Bon, reprit Mathieu, je vous dois des explications, Tom connaît cette fille, il s’agit de Sandrine. »

- « Quoi ! Sandrine sur mon bateau. Pas question, c’est elle qui a pris le large, elle m’a largué comme une vulgaire amarre, qu’elle reste chez Brutus, moi je garde mon Olive ! »

- « Merci pour Olive, » répondit Sophie, « mais je crois être moins moche que la fiancée de Popeye et je ne tiens pas non plus à côtoyer une rivale en puissance. De plus, je me suis laissée dire qu’elle ne supportait plus tes petits remplissages rafraichissants… Et d’ailleurs, pourquoi veut-elle venir avec nous ? »

- « Elle s’est faite plaquée par Gérard, » expliqua Mathieu, « il l’a jeté dehors comme un sac poubelle, elle est déprimée, toute seule à Paris et a demandé à Justine de la réconforter en venant pour le week-end, il ne faudrait pas qu’elle se jette sous un pont de la capitale par dépit amoureux. On en serait responsable.»

- « Si tu crois que c’est mieux avec nous, pourquoi pas, elle pourra sauter dans le bief d’une écluse,» déclara Tom ironiquement.

- « Oh Tom, tu n’es pas charitable » répondit Sophie tout à coup solidaire de l’infortunée rivale. J’accepte qu’elle se joigne à nous mais attention Tom, pas de double jeu, Sandrine vient en convalescence pas en concubine ! »

Mathieu était fier d’avoir réussi sa mission ! Justine avait dû avoir une tâche plus facile avec son amie : quand on se noie, il est rare qu’on rejette une bouée de sauvetage.

Le jour ‘J’ arriva, nos amis se retrouvèrent sur l’embarcadère du loueur de bateau. Ils étaient en avance et sur le quai du port fluvial le mobil home de l’agence de location était fermé, sur la porte un panneau précisait l’horaire d’ouverture à 9 heures et il était 8 h 30. Nos amis en profitèrent par discuter.

- « Si l’on allait acheter des croissants ? proposa Tom, j’ai vu une boulangerie à l’entrée du village, c’est à 10 minutes à pieds. »

- « Je préfère discuter avec Justine » dit Sophie.

- « Je viens avec toi » proposa Sandrine, « on a des choses à se dire. »

- « Oups !, je viens avec vous aussi » déclara Mathieu. « Pas d’esclandre juste avant le départ ! »

Pendant que les gourmands partaient à la recherche des viennoiseries, les pipelettes profitèrent de leur moment d’intimité.

- « Alors ma grande » demanda Justine, « comment supportes-tu ton traitement de suppositoires ? »

- « Oh, c’est tout simple, j’ai arrêté au bout du troisième jour. Ça me graissait trop les intestins. »

- « C’est Mathieu qui va être furieux, il n’aime pas qu’on lui désobéisse quand il a fixé une punition. »

- « Il est vraiment si terrible ? On verra bien. Mais dis-moi, quel effets réels donnent ces suppos pris régulièrement, on doit s’y habituer à la longue. »

- « Oh, non, on ne s’habitue pas, on s’adapte! Il faut en permanence serrer les fesses, et contracter sa zone pelvienne. Les kinés te diront que c’est excellent pour muscler le plancher pelvien. Cela renforce les contractions du vagin pendant les rapports. »

- « Bigre, tu vas devenir une bête de sexe avec ces exercices. C’est peut être pour ça que Mathieu a choisi cette punition."

- « C’est vraisemblable, d’ailleurs, pour renforcer l’effet des suppos, il me fait prendre depuis trois jours deux culières de Lansoyl matin et soir. »

- « Quoi ? cette espèce d’horrible gelée à base de paraffine liquide ! J’en ai pris une fois, mais pas deux ! Mais, dis moi, pour revenir au plumard, n’en profites-il pas pour te sodomiser ? La pénétration doit être aussi douce que les plumes d’oreiller. »

- « Tu as bien deviné et Mathieu sait en profiter. Ce matin, il m’a secoué pendant vingt minutes, ça glissait comme une peau de banane sur un terrain mouillé sauf que maintenant j’ai le cul tout ankylosé. Mais revenons à ta découverte éphémère du Lansoyl, c’est un super produit pour ta constipation, je constate qu’une fois de plus tu ne poursuis jamais tes traitements. La lascive Sophie est laxiste avec les laxatifs ! Ne t’amuses pas à ce laisser aller avec la pilule… sinon !

- « Tom mets des préservatifs, na ! Mais revenons à tes suppositoires par le bas et paraffine par le haut, la combinaison doit être terrible comme effet. Il va falloir te donner priorité aux toilettes pendant la croisière ! »

- « Pas de priorité, hélas, j’ai droit en tout et pour tout à deux selles et cinq mictions par jour et chaque acte doit être rigoureusement indépendant. »

- « C'est-à-dire que quand tu fais pipi, tu ne dois pas faire caca ? C’est ça ? Mais comment fais-tu ? »

- « Oh, c’est simple, quand j’urine, j’applique fermement une boule de papier toilette sur l’anus, en guise de bouchon et pour l’inverse, je m’arrange pour avoir fait pipi peu de temps avant. »

Les explications scabreuses de nos deux amies furent interrompues par le retour des porteurs de croissants.

- « Voilà, nous aurons de quoi accompagner notre premier café à bord » déclara Tom, « d’ailleurs, voilà la propriétaire de l’agence qui arrive aussi. »

Après règlement des formalités, chargement des vivres et affaires personnelles (dont un énigmatique carton fermé de Mathieu) la patronne nous fit visiter les lieux.

La pénichette était superbe, bien décorée avec un petit bouquet de fleurs sur la table, des banquettes confortables et des cabines douillettes, des rideaux aux couleurs chaleureuses et une cuisine super équipée avec four, frigo, lave vaisselle, le tout alimenté par batteries et onduleur sélectif pour ne pas faire fonctionner les appareils énergivores en dehors du fonctionnement du moteur de propulsion.

La gérante nous expliqua le fonctionnement des divers équipements : cuisine, salle de bain, bouteille de butane, remplissage des réservoirs d’essence et d’eau sanitaire, cordages d’amarrage… etc et nous proposa une prise en main de l’embarcation pour les explications de conduite. En qualité de Capitaine, Tom dû effectuer des manœuvres d’accostage, de demi-tour et de marche arrière. Tout étant en ordre, les clés furent remisent au maitre du bord et on nous souhaita une bonne croisière.

- « Bien, dernier détail avant de partir » déclara Tom à son équipage en ouvrant une valise, « Je vous ai acheté des uniformes de marins : polo marinière pour tous ; les filles porteront des jupes et casquettes blanches, les garçons des pantalons et bobs blancs. Je veux de la bonne humeur à bord, nous ne sommes pas là pour nous disputer mais pour nous détendre et prendre du plaisir. Celui qui parlera boulot sera abandonné sur la berge comme des mutins sur une ile sauvage ! »

- « Bien parlé Capitaine » résuma Sophie ravie pour une fois de porter une jupe, « changeons nous et en route vers l’aventure. »

Tom prit la barre, tourna le contact et démarra, il promit à chacun de conduire à tour de rôle, la manœuvre était simple en dehors du passage des écluses. La vitesse était commandée par un levier cranté avec cinq positions : en avant toute, en avant lente, arrêt, marche arrière lente, marche arrière toute. Il est possible que dans la tête de certains de nos clystérophiles, les crans évoquaient le bruit des clips de réglage des tuyaux de broc...

Le cap était maintenu avec une barre en bois comme sur les voiliers. Il suffisait juste d’anticiper car sur un bateau, rien n’est rapide et quand on vire à droite il est temps en général de commencer à tourner la barre à gauche ! C’est comme un lavement savonneux, quand on commence à sentir les coliques, il vaut mieux se diriger rapidement vers les toilettes !