Vues: 353 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 14

Le décor était magnifique : les berges vertes plantées de platanes renvoyaient leur image sur le miroir de l’eau. Seul les bourrasques de vent ou le croisement d’un bateau venait rider la surface liquide qui nous portait (presque) silencieusement. Tom en profita pour photographier le paysage, le bateau et ses marins.

Profitant de ce calme, Mathieu appela Sophie :

- « A propos, je ne t’ai pas vue hier aux urgences, tu devais passer pour le petit contrôle, j’espère que tu as bien pris tes suppos ces derniers jours »

- « Oh, mon Dieu, la visite ! j’ai oublié, excuse moi » dit hypocritement Sophie, mais Justine est-elle venue ? »

- « Pour Justine, je n’ai pas besoin de contrôles, c’est moi même qui introduit le suppositoire tous les soirs, bien profondément, mais en ce qui te concerne, il me faut une preuve, viens avec elle dans notre cabine, j’ai emmené les appareils de tests. »

A regrets, Sophie entra dans la cabine des professionnels de santé. La surface était assez réduite mais bien agencée et confortable, un peu comme dans une caravane de standing avec un lit deux places, des placards de rangement en capucine et une minuscule salle d’eau avec douche et WC. Deux grands hublots ovales permettaient d’admirer le paysage. Une cabine similaire sur l’autre côté du bateau avait été affectée au Capitaine et son amie. Pour l’instant, cette dernière n’était pas enthousiaste à l’idée du petit examen qu’on lui demandait de subir.

- « Bien, ne soit pas inquiète» déclara Mathieu, « ce sera vite fait et presque indolore. Mets-toi à quatre pattes sur le lit, baisse ta tête et tes épaules sur l’oreiller, creuse bien tes reins et écarte un peu tes jambes. Voilà, c’est bien. Je retourne juste ta jupe sur ton dos. A propos, Tom à eu une superbe idée avec cet uniforme de matelote, vous êtes à croquer. Bon, à présent nous allons procéder à l’introspection, Justine, descends lui la culotte jusqu’aux genoux s’il te plait.»

Un rayon de soleil apparu à cet instant à travers le hublot rendant le spectacle encore plus attrayant comme au théâtre quand les projecteurs focalisent leurs faisceaux sur l’acteur principal. Le soleil avait rendez vous avec la lune !

- « Justine, passe-moi l’anuscope et le tube de lubrifiant. Ce petit appareil ressemble à un spéculum mais au lieu d’avoir deux larges becs, il a trois tiges rondes pour mieux écarter les sphincters en permettant d’examiner la paroi rectale."

Tout en décrivant son matériel, Mathieu s’approcha de la tête courbée de Sophie pour lui montrer l’action des tiges quand il actionnait la molette de manœuvre.

- « Mais, c’est horrible, tu vas m’écarteler avec cet instrument. » s’écria Sophie.

- « Tu ne risques rien ma belle, même à pleine ouverture, le diamètre obtenu sera bien inférieur à celui d’un pénis bien fait. Et puis, je n’aurais pas besoin d’écarter beaucoup, juste pour introduire des petits cotons tiges. Allez, hop ! On va voir ça. Justine passe moi le lubrifiant à base d’eau, il ne faudrait pas fausser les tests en graissant les lieux. »

Mathieu appliqua le bout des tiges contigües sur l’anus lubrifié et pénétra doucement dans l’étroit conduit. Puis, il actionna la molette destinée à écarter les branches du spéculum comme Samson écartant les colonnes du temple.

- « Tu vois Justine, pour bien examiner un rectum, il faut épanouir l’anus progressivement et en douceur. »

- « Ouille ! cria Sophie, ça me pince !»

- « Oui, cette zone est sensible, il ne faut pas la brusquer, peu à peu elle s’accoutume et on peut alors aller plus loin dans l’ouverture. »

- « Arrête, tu écartes trop, tu vas me déchirer ».

- « Oh, il y a encore de la marge, tiens Justine, regarde comme les parois sont roses et brillantes, c’est un signe de bonne santé. Bon passes-moi un coton tige, je vais faire un prélèvement. »

Mathieu frotta le bout ouaté de la pointe d’une tige sur la muqueuse interne et l‘essuya sur un papier test de type réactif de PH.

- « Voyons un peu, dit Mathieu en examinant les bandelettes de papier, le milieu rectal est en principe alcalin de niveau de PH 7 à 8. Avec un traitement huileux provoqué par les suppositoires, on devrait baisser la valeur à 4 ou 5 car l’huile est légèrement acide. Bon, la couleur du réactif indique plutôt 7, rien de concluant, nous allons ouvrir un peu plus et faire un deuxième prélèvement plus profondément. »

- « Non surtout pas ! ce n’est pas nécessaire, tu ne trouveras rien. »

- « Dois-je en conclure que ce rectum n’a pas vu passer de suppos depuis des lustres ! Sophie, tu n’as pas obéie, tu vas être punie ! »

- « Mais j’ai rien fait » s’écria l’ingénue !

- « Justement, tu n’a rien fait de ce que je t’avais demandé, » gronda Mathieu en enlevant l’anuscope sans desserrer les tiges ce qui arracha un cri de douleur à la patiente. « Tu vas donc recevoir deux doses de Normacol, c’est un petit laxatif rectal à base de phosphate de sodium. Il suffira juste de le garder une heure.

Mathieu saisi de sa trousse un petit flacon en plastique, enleva l’opercule et sans plus de façon vida la première dose d’une poigne de fer. On aurait cru voir un percepteur presser un contribuable comme un citron pour en récupérer les derniers arriérés.

- « Ces rations sont minuscules, il faut les vider jusqu'à la dernière goutte. Ce serait dommage de jeter du produit avec l’emballage. Bien, Justine, passe-moi la deuxième dose, elle va pousser la première dans le colon remontant en augmentant la surface stimulée. Cela devrait accroitre l’efficacité.»

- «Mais c’est froid ! Es-ce que ça va faire mal ? »

- « Ne t’inquiète pas, le produit à tout le temps de se réchauffer. Bon, Justine, remonte lui le slip et mets lui la culotte en plastique. Interdiction absolue d’aller aux toilettes avant une heure ! »

- « Comment, quelle culotte en plastique ? je ne suis pas un bébé. »

- « Non mais tu pourrais être tentée de faire comme eux » intervint Justine, « c’est nécessaire, ne te vexe pas, même les acrobates de cirques portent des sangles de sécurité, on ne peut pas à la fois tenter l’exploit et ne pas se donner les moyens de palier à une défaillance. Tu vas voir, ce sera un tour de force de tenir une heure, et justement le type de culotte que je vais te passer t’aidera à ne pas céder à la tentation du laisser aller. »

Ce disant, Justine enfila une espèce de barboteuse en plastique transparent avec des élastiques serrées aux cuisses et une ceinture à la taille que l’infirmière serra soigneusement par l’arrière avec un double nœud très serré.

- « Voilà, ainsi harnachée tu seras obligée de tenir ou de perdre face. Tu vas voir ça te motivera dans quelques instants… »

- « Mais je ne ressens rien de si terrible » répondit Sophie.

- « C’est normal, c’est Normacol» plaisanta Mathieu, « le produit agit environ en 15 minutes pour atteindre un pic d’efficacité dans la demie heure. Ce devrait être plus tôt avec la double dose introduite. Si tu franchis ce cap, tu as des chances de relever ton défit, sinon tu seras changée devant tout le monde. Allez, viens maintenant, nous allons te présenter au reste de l’équipe et expliquer le détail de ton épreuve. Nous demanderons également à Tom d’immortaliser cet instant par un cliché de Sophie en barboteuse.»

La pauvre Sophie revint toute honteuse dans le carré de la péniche qui servait également de poste de pilotage (mais pas de pelotage), de séjour, de cuisine et de couchage d’appoint qui serait utilisé pour Sandrine.

- « Voilà un exemple de ce qui arrive quand on n’obéit pas. » déclara Mathieu en décrivant par le menu détail les manquements et le traitement infligé à la coupable. Tiens, Sandrine, enclenche le minuteur du four à micro ondes, nous aurons ainsi ‘un juge de paix’ avec la sonnerie qui annoncera la fin de la récréation. Pour mieux vous rendre compte de la difficulté de l’épreuve, j’aimerai un volontaire pour partager les incommodités de la tâche qui lui a été imposée. Tom, tu es le compagnon de Sophie, ton dévouement est acquit d’avance, nous te désignons donc comme co-équipier pour encourager Sophie. Arrête la péniche et viens avec moi dans la cabine pour recevoir tes deux petits flacons, ne trainons pas, Sophie à déjà 10 minutes d’avance ! »

- « Courage Tom, » déclarèrent les autres, « ton sacrifice l’aidera à tenir. Rien de tel qu’une compétition pour se transcender. »

Quand les garçons revinrent, les filles avaient amarré la péniche à un platane, préparé du café et sorti les croissants. Il ne s’agissait pas de croissants de lune même si l’action de les tremper dans la tasse évoquait la disparition d’une canule entre deux globes semi sphériques... On fit allonger les deux équipiers d’infortune à plat ventre sur la banquette.

- « Cette position permet de mieux résister aux coliques. » Déclara Justine. « Et puis, nous allons vous encourager, respirez doucement et quand une crampe survient, pensez à l’objectif à atteindre et à la déchéance de n’y pas parvenir. Rien de tel que l’amour propre pour sublimer ses efforts. »

- « Cela me fait penser à l’histoire de la petite chèvre de Mr Seguin d’Alphonse Daudet » déclara notre experte en littérature, « Blanquette a luté toute la nuit avec le Loup car elle voulait montrer qu’elle était aussi forte que la vieille Renaude sa copine qui s’était battue jusqu’à l’aube avant d’être mangée. Comme le dit le préambule de l’histoire : Voilà ce que l'on gagne à vouloir vivre libre !»

- « Tu vivras Sophie, » encouragea Tom. « tu as déjà montré ta résistance avec mes lavements, aujourd’hui tu as un volume ridicule comparé à ce que je t’ai déjà injecté. »

- « Tu en as de bonnes, Tom, ce produit est diabolique, il me tord les boyaux au fur et à mesure qu’il agit. Tu vas voir dans un quart d’heure, tu vas déguster à ton tour. C’est quasi intenable.»

La première demi-heure fut difficile, Sophie se tortillait sur la banquette. Tom la serrait contre lui en l’embrassant sous l’œil noir de Sandrine. La deuxième mi-temps fut encore plus périlleuse. Tom haletait et transpirait, il serrait les fesses pour se montrer à la hauteur du défit. Sophie avait les larmes aux yeux, elle était livide, au bord de la défaillance. La sonnette du minuteur retentit enfin. Sophie se précipita vers les toilettes.

- « Attends ! » s’écria Justine. « Tu ne pourras pas te déculotter seule. Il faut d’abord dénouer la ceinture ! Tom, tu attends ici que je revienne !»

Quelques minutes plus tard, l’infirmière revenait avec un grand sourire :

- « Elle a gagné le pari, elle se refait une beauté et nous pourrons la féliciter. Tom, tu peux la rejoindre à ton tour, j’espère que toi aussi tu auras fait honneur à ta réputation de garçon propre sur lui ! »

Notre capitaine ne se fit pas prier pour filer à son tour dans sa cabine. Dès qu’il eu refermé la porte, il dégrafa son pantalon et se dirigea vers les toilettes. Sophie lui sauta au cou et l’embrassa sur la bouche.

- « Lutine moi mon amour, là, de suite, j’ai besoin de cette récompense, ce sera ta manière de me féliciter. »

- « Bien sûr, chérie, mais laisse moi quelques minutes, aide moi plutôt à détacher cette fichue culotte que je ne peu pas enlever. »

Mais Sophie ne l’entendez pas de cette oreille, elle renversa Tom sur le lit et s’allongea sur lui. Elle ôta prestement sa marinière dévoilant une poitrine sans soutien gorge et se colla au pauvre Tom qui, entravé par son pantalon à mi genoux ne pouvait pas bouger.

- « Attends un peu, goulue, laisse moi au moins trois minutes, j’ai le ventre en feu et les intestins qui menacent d’exploser, je ne tiendrais pas plus longtemps, je suis à la limite. Laisse-moi passer aux toilettes !»

Pour toute réponse, Sophie se colla à sa bouche, plaqua ses seins sur la poitrine de son homme et appuya de tout son poids sur le ventre de Tom… qui céda avec un bruit honteux.