Vues: 340 Created: 2011.05.26 Mis à jour: 2011.05.26

Les bonheurs de Sophie

Chapitre 17

Le passage obscur ne manqua pas de donner des idées à l’équipage. Tom et Mathieu avaient remarqué la déprime de Sandrine et les attentions intimes de Justine à son égard. Tom dit alors à son collègue :

- « Il me semble que tu avais prévu un équipement spécial pour soigner les états d’âmes, son expérimentation sur Sandrine me paraît indispensable pour soigner sa dépression. »

- « Oui, tu as raison Tom et il me semble aussi que Justine ne sait plus comment réconforter son amie. Un traitement commun s’impose. J’ai justement ce qu’il nous faut, c’est mon appareillage secret que j’ai évoqué et que j’ai stocké dans un carton. »

Les murs de la cabine ayant des oreilles, et certains mots étant perceptibles à des distances supérieures à d’autres, l’intérêt de tous les équipiers fut réveillé par l’évocation de l’objet mystérieux.

- « Oh oui, qu’es ce que c’est ? » demanda Sophie impatiente.

- « Que nous as-tu bricolé ? Cela fait presque une semaine que tu travailles en secret dans le garage. » fit remarquer Justine.

- « Et bien voilà » répondit Mathieu heureux de se faire prier. « J’ai bricolé un appareil à lavement original, esthétique et je pense très efficace à base d’un narghilé. »

- « D’un quoi ? » s’exclama Sandrine comme s’il s’agissait d’un ovni.

- « D’une chicha si vous préférez ou une pipe à eau. J’en ai trouvé un superbe spécimen au marché aux puces. C’est très répandu dans les pays orientaux. Cela sert à fumer du tabac dont la fumée passe dans de l’eau ce qui la rafraichie et la filtre avant d’être inspirée par le fumeur à l’aide d’une longue tubulure souple. En fait c’est les embouts d’aspiration qui m’ont donnés cette idée. Non plus pour inhaler mais pour irriguer des parties plus basses du tronc humain. Je ne pouvais pas manquer de faire le rapprochement entre les embouts percés avec leurs poignées en bois tourné et coloré et des canules géantes dotées de renflements et rétrécissements aux formes variées idéales pour tenir sans tentative de fuite dans un anus préalablement bien lubrifié. »

- « Mais pour fonctionner un narghilé a besoin d’une source d’aspiration » fit remarquer Tom. « A ce que je sache, un trou du cul peut à la rigueur souffler mais certainement pas inspirer ! »

- « Oui, hélas » dit à regret Mathieu, « voilà pourquoi il fallait adapter cet équipement. Pour l’énergie motrice, j’ai opté pour la différence de potentiel ou effet de siphonage, l’eau du réservoir doit être placée au dessus de la sortie des canules. Bien entendu, il faut un circuit étanche, une fois le système amorcé, le liquide s’écoule sans problème jusqu’à la dernière goutte. »

- « Sans être hydrologue de formation, je vois mal comment l’eau peut franchir la poche d’air supérieure du réservoir » commenta Tom incrédule.

- « Effectivement cet obstacle a bien été identifié et voilà justement ma deuxième idée » explique Mathieu. « Au lieu de raccorder simplement le tuyau souple au corps de la chicha ce qui est le montage classique, j’ai emboité en prolongement du tuyau une durite en plastique qui plonge jusqu’au fond du réservoir. L’eau peut alors être transférée d’un récipient à l’autre selon la loi des vases communicants. »

- « Je commence à comprendre » explicita Tom toujours enclin à des commentaires techniques. « L’air provenant de la cheminée vient remplacer le volume d’eau libéré par l’effet de vidange. Et c’est du liquide et non de la fumée qui ressort des tuyaux. Cela doit faire un joli gargouillis dans le bocal, qu’importe que le gaz d’entrée soit l’air ambiant ou des volutes de fumée d’un tabac parfumé, il restera dans le réservoir. Montre-nous ton invention, il va falloir la prendre en photo sous toutes les coutures car les narghilés sont en général sublimes ! »

Mathieu alla chercher fièrement son appareillage. Il s’agissait d’un narghilé géant avec deux tuyaux pour un usage en duo ce qui est idéal pour agrémenter la convivialité. Le corps de la pipe à eau était en verre transparent décoré de motifs calligraphiés dorés. Le réservoir était gigantesque et devait pouvoir contenir au moins quatre litres. Les embouts travaillés comme des quilles artistiquement décorées donnèrent le frisson à nos amis quand ils réalisèrent qu’ils étaient destinés à entrer ailleurs que dans la bouche…

- « Bon, ce n’est pas le tout de présenter un prototype » déclara Mathieu, « Encore faut-il faire la démonstration qu’il est bien opérationnel. J’ai besoin de deux volontaires et elles me paraissent toute désignées. Sandrine par nécessité médicale car nous avons déjà diagnostiqué à quel point elle était constipée, et Justine qui va pouvoir partager avec son amie intime les menus tracas d’un lavement copieux. »

- « Attends, Mathieu » s’inquiéta immédiatement Justine, « je veux bien aider Sandrine dans son épreuve mais un lavement partagé présente des risques de contamination. Je ne ferai pas prendre un tel risque à qui que ce soit. »

- « Allons, ma chère, ce n’est pas à un médecin que tu vas apprendre les précautions antiseptiques. J’ai prévu des clapets anti-retour dans les tuyaux au niveau des embouts, c’est d’ailleurs ce qui m’a donné le plus de mal mettre au point. J’ai d’abord cherché au rayon plomberie des magasins de bricolage mais finalement c’est dans le coin aquarium d’une animalerie que j’ai trouvé mon bonheur. Avec ces valves à sens unique, aucun risque de remontée de liquide dans le réservoir. Le fluide ne peut que sortir dans la bonne direction ou être (momentanément) stoppé. C’est comme le ventre de la baleine de Pinocchio où l’eau rentre mais ne sort jamais. Pour mon narghilé, c’est l’inverse.»

- « Je vois, » déclara Tom. « Cela nous promet une séance intéressante, en effet nos deux donzelles vont devoir se partager un volume commun et conséquent. Par la contraction de leurs abdominaux elles peuvent réduire le volume reçu au détriment de l’autre ou au contraire accepter une quantité de liquide plus importante pour soulager leur amie. C’est elles qui choisiront leur stratégie. L’égoïsme ou l’abnégation ! »

- « Oui, à elles de choisir » compléta Mathieu, « nous, nous relèverons les compteurs, en effet j’ai placé au milieu des tuyaux et juste avant les robinets d’arrêt des petits compteurs volumétriques qui indiquerons les quantités de liquide passées. J’ai d’abord cherché des compteurs à affichage à aiguilles ou à rouleaux (comme les compteurs d’eau des appartements) mais ils étaient trop gros, hors de prix et les quantités mesurées n’étaient pas inférieures au décilitre. J’ai donc opté pour des compteurs à affichage électronique. Ces modèles sont très légers, économiques et de plus paramétrables. J’ai pu les régler pour afficher des centilitres ce qui nous permettra de lire les résultats avec des nombres à trois chiffres ce qui est idéal pour nos besoins (NDR : 100 cl égale un litre). »

- « Génial !» résuma Sophie, « nous pourrons ainsi encourager les patientes avec des arguments rationnels et chiffrés, comme des entraineurs sportifs avec leurs chronomètres qui incitent leur poulains à redoubler d’efforts en fonction des résultats partiels établis. Il n’y a plus qu’à siffler le départ.»

On fit déshabiller complètement les participantes. Pour observer les règles de l’art, un grand lavement doit être administré tout nu. Ce fut vite fait pour Justine et un peu plus long pour Sandrine à qui il fallut ôter son harnachement orthopédique. Une fois débarrassée de sa gangue rigide, notre brave fille n’arrivait plus à bouger tant elle était ankylosée pour la longue immobilité qui lui avait été imposée. Elle avait une taille amincie mais toute ridée.

- « Qu’elle horreur ! » s’écria-t-elle « mon ventre est tout plissé, on dirait du papier crépon ! »

- « Pas de panique, ma caille» rassura Mathieu, avec ce qu’on va mettre dedans il aura vite repris sa rondeur habituelle et bien au delà. »

On dû l’aider pour s’allonger sur la banquette du grand séjour. Nos deux patientes étaient désormais côte à côte, sur le dos mais tête bêche, la tête de l’une au niveau des pieds de l’autre, comme des sardines dans une boite à la fois pour tenir moins de place sur la banquette mais aussi pour qu’elles voient mieux les réactions de leur partenaire, les expressions de leur visage lors des crampes, leur ventres respectifs s’arrondir progressivement et à portée de mains pour masser l’abdomen quand d’inévitables contractures se manifesteraient.

On plaça le narghilé sur une chaise elle même juchée sur la table du salon, bien en vu pour être admiré, comme un pacha sur son trône qui allait juger ses sujets, juste à la bonne hauteur pour assurer un dénivelé suffisant pour le fonctionnement hydraulique optimal du matériel. Ainsi installé le narghilé dévoyé ressemblait à une espèce de pieuvre géante avec ses longs tuyaux cannelés en guise de tentacules et ses deux compteurs rouges de part et d’autre du réservoir comme deux yeux observant la scène avec obscénité.

Pour faciliter l’introduction des canules, on demanda à chacune des receveuses de ramener leurs genoux sur leurs ventres et de les tenir par leurs bras croisés en dessous. Outre que cette position confortable dégageait parfaitement l’accès aux fondements, cette posture occupait les mains des patientes les empêchant de venir perturber par inadvertance les soins préliminaires qu’on allait leur appliquer. Mathieu prit la direction des opérations.

- « Préalable indispensable, bien lubrifier les orifices, j’ai apporté un gel non gras soluble à l’eau. Une fois son travail d’intromission accompli, il se dissoudra pour rendre la muqueuse suffisamment adhérente afin de retenir les canules sans efforts. Tiens Sophie, voici le tube, tu t’occuperas du petit trou de Sandrine et Tom de celui de Justine, mais n’en profite pas je t’ai à l’œil ! »

Mathieu présenta les magnifiques embouts à l’assemblée. Le premier était à dominante rouge, l’autre majoritairement en bleu. Ils étaient monstrueux, d’au moins douze centimètres de longueur et de trois comme diamètres dans leur plus forte section, avec des rétrécissements entre chaque renflement dont les deux derniers étaient très rapprochés.

- « C’est jusqu’à l’avant dernière boule qu’il faut enfoncer les canules » précisa Mathieu. « n’ayez aucune crainte, les pointes sont coniques et arrondies, l’introduction sera progressive, vous les sentiraient moins rentrer qu’une queue bien ferme lors d’une sodomie. Une fois bien en place, elles ne bougeront plus.»