Vues: 647 Created: 2014.08.09 Mis à jour: Il ya 2 ans

Une romance imprévue

Chapitre 16

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Je somnole vaguement, fatigué par la nuit et ses rebondissements et vanné par la séance de "douche" que nous venons de vivre, quand Chantal saisit ma main, la serre fortement et prend la parole: " Je te dois quelques explications pour justifier mon attitude sous la douche, quand j'ai refusé que tu me prennes par "l'orifice garçonnier", on dit comme ça je crois, il y a des mots que je n'aime pas prononcer….En fait, me retrouver dans cette salle de bain, même avec toi, a fait resurgir chez moi des souvenirs plutôt négatifs, pour ne pas dire franchement pénibles. Laisse-moi t'avouer que, quand mon copain de dix ans David m'a larguée, ce n'était pas tout à fait le paradis entre nous. En fait, j'ai été soulagé de le voir partir. David était nul au lit. Sous ses dehors forts et virils, David avait du mal à.... enfin, tu comprends,....et quand il n'arrivait pas à...., il devenait brutal, violent, méchant….j'en ai bavée, tu sais,, en particulier ici dans cette chambre et dans cette salle de bain où on se retrouvait tous les week-ends, enfin quand on avait pas une garde, je t'avoue que je m'en suis 'inventé" quelques unes".... A ce moment de ses révélations, Chantal craque et s'effondre sur le lit,en larmes. Je suis particulièrement touché par la détresse de ma copine. Je veux la réconforter. Elle me repousse et continue de sangloter sur le lit. J'attends sagement de mon coté que ma copine se calme….

Après quelques minutes qui me paraissent bien longues, Chantal se calme enfin. La jeune femme s'excuse auprès de moi d'avoir une nouvelle fois tout gâché. "Je suis vraiment nulle" se lamente-t-elle. Elle retrouve cependant son entrain en me tendant mes vêtements: "Je pense que tu ne regretteras pas que je te suggère de te couvrir pour protéger tes coups de soleil" Nous regagnons le bord de la piscine où nous nous allongeons de part et d'autre de Solange, laquelle trouve que nous avons été "bien longs". Le père de Chantal s'est installé de l'autre coté de la piscine. Ce dernier, torse nu,, assume son bedon, mais porte tout de même un ample short, style "armée des Indes" Sur une table basse à côté de son fauteuil en rotin, trône une pile de journaux de la presse internationale. Il nous fait un signe de la main et m'interpelle: 'Je vois que vous ne voulez pas bronzer comme vos copines, je vous approuve de ne pas suivre cette mode idiote, sur les dangers de laquelle nos deux doctoresses pourraient sans doute nous donner des détails" Il semble hésiter un instant et reprend: "Laissez donc ces dames bruler leur peau et accompagnez moi dans mon bureau". Ne sachant pas trop à quoi m'attendre, je me lève pour accompagner le père de Chantal à l'intérieur de la vaste demeure.

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J'accompagne le père de Chantal dans le dédale de cette maison qui me semble véritablement immense. Nous montons encore un étage après l'escalier monumental qui conduit à la chambre d'amis que nous occupons, ma copine et moi. L'homme me fait entrer dans un vaste bureau, encombré de mobilier un peu vieillot mais qui me parait de valeur. Des bibliothèques remplis de livres en différentes langues occupent les murs. Le père a un sourire: " Ne croyez pas que je sois un intello….j'ai trouvé tous ces livres quand j'ai acheté la maison qui appartenait à un aristocrate fauché, vaguement diplomate puis député, qui s'est ruiné dans de mauvaises affaires…J'ai souvent pensé à trier tout ça, Cà pourrait aussi être un job pour vous; Le père de Chantal m'invite à m'assoir face à lui dans le coin conversation de la pièce. Il me propose un cigare, que je refuse, puis un whisky que je me sens obligé d'accepter.

Le pêre de Chantal me rapporte que Chantal lui a dit beaucoup de bien de moi. Il regrette que je parte aux Etats-Unis, mais me rapporte que Chantal l'a assuré que moi et elle, c'était du sérieux et que nous trouverions un modus vivendi même si nos études nous appellent l'un à Paris, l'autre à Strasbourg; L'air soudain préoccupé, il me confie que Chantal est une fille fragile, qui a été marquée par sa récente rupture et qui aura besoin de tout mon amour. Changeant de sujet, il m'annonce qu'il va me proposer un premier travail, "dès aujourd'hui". Il saisit la photocopie d'un article posée sur la table basse qui nous sépare. Il me tend le document." J'aimerais que vous lisiez cet article et que vous me disiez ce que vous en pensez. On doit en parler à la prochaine réunion du Rotary. C'est en anglais, une langue que je baragouinne à peine, l'ayant apprise avec les soldats américains qui nous ont libérés…. si vous pouviez m'en dire un mot quand on prendra le café en bas après le déjeuner."

Je suis un peu surpris. L'article vient du "Wall Street Journal " et n'a pas l'air très compliqué. Je me force à terminer mon whisky et me lève pour prendre congé. Au moment où je franchis la porte, le père de ma copine m'arrête et me tend une boite cubique en me disant "Considérez ce petit cadeau comme le salatre du travail que je vous demande". La porte refermée, je ne peux résister à la tentation d'ouvrir la boite. Je pâlis lorsque je constate qu'elle contient une montre de la marque Rolex.

Le conte de fée continue…..

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Je marche dans le couloir avec l'intention de déposer le précieux cadeau que le père de Chantal vient de me faire dans notre chambre avant de rejoindre les filles au bord de la piscine. Les montres ne sont pas ma passion, mais d'après les conversations que j'ai eues entre étudiants, je sais qu'une Rolex vaut très cher, mais je ne suis pas en mesure de dire exactement combien. Perdu dans mes réflexions sur le prix des montres, je manque me prendre une porte qui s'ouvre brusquement et derrière laquelle surgit la mère de Chantal.

Elle m'interpelle: "je te cherchais, je voulais te parler" dit-elle. J'ai pu constater à notre arrivée la distinction naturelle de la dame; Celle-ci se confirme alors que se dresse devant moi une femme mûre d'une cinquantaine d'années, grande et élancée, blonde aux yeux clairs, qui respecte le dress-code de la maison, c'est-à-dire qu'elle ne porte qu'une minuscule culotte de bikini et est par ailleurs entièrement nue. Ses seins, de taille moyenne, se dressent fièrement sans porter l'outrage des ans. La mère de Chantal me fait entrer dans la pièce qu'elle vient de quitter qui se révèle être la chambre des parents. Elle s'étonne de ma tenue: "Tu es vraiment timide, pourquoi tu n'enlèves pas tes habits comme les autres". Un peu choqué par le tutoiement intempestif de mon hôtesse, je lui explique que j'ai pris des coups de soleil à Paris et que Chantal, en tant que médecin, m'a dit de me couvrir. "Ah oui, la terrasse de la tante Jeanne, fait en souriant la dame, il me semble que Chantal m'en a parlée". La mère de Chantal m'observe avec insistance, j"ai l'impression qu'elle me déshabille du regard, avant de déclarer: "hier soir, nous avons dit que nous allions souvent aux States, alors ce matin, j'ai fait du rangement et j'ai retrouvé quelques dollars dans mes sacs , poches et autres. J'ai mis tout ça dans une enveloppe qui est sur ce secrétaire, c'est pour toi…. achète-toi quelque chose là-bas". De nouveau gêné, je remercie poliment J'ouvre la porte pour prendre congé quand je sens la main de la dame qui se pose carrément et avec fermeté sur mes fesses, j'ai un sursaut de surprise, la mère de ma copine retire sa main, s'excuse, mais prend la chose à la rigolade: "tu es tellement mignon, tu sais". Je me dépêche de quitter les lieux, un bon peu choqué par l'attitude de ma virtuelle belle-mère.

Le rouge aux joues, je regagne notre chambre, je vois par la fenêtre que des buffets ont été dressés pour le déjeuner autour de la piscine. Je ne peux résister à la tentation de vérifier le contenu de l'enveloppe que m'a remis mon hôtesse. Je réalise qu'il n'y a que des grosses coupures et que le total dépasse les 2000 dollars. Je suis éberlué et me dit que cela fait cher payer le droit de me mettre la main aux fesses et que je peux peut-être abandonner mon amour-propre, au moins pour cette fois. Je glisse la liasse de dollars dans ma trousse de toilette avant de quitter la pièce pour rejoindre mes copines. En descendant l'escalier monumental, je me dis que je me retrouve chez des gens qui ont un rapport à l'argent différent de celui que j'ai toujours connu et je me demande si je dois m'en inquiéter..

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Je rejoins l'ensemble de la famille au bord de la piscine. Des buffets, qui me semblent "gargantuesques" ont été dressés pour ce brunch dominical. Les deux filles et les parents sont déjà installés à deux tables, un serveur me tend une assiette pour que je puisse composer mon menu. J'hésite devant la profusion de viennoiseries, de pâtisseries locales, de charcuteries, de salades, de viandes en sauce et de légumes. La mère m'interpelle: "Toi, tu n'as pas de problèmes de poids, tu pourrais même prendre quelques kilos, pas vrai Chantal ? ". Ma copine confirme, mais ajoute: "Oui, mais ne va pas te rendre malade, Honey". je m'installe entre les deux filles, toujours aussi nues. Pour me mettre au diaphason de mes hôtes, je m'apprête à retirer mon T-shirt quand Chantal m'arrête avec fermeté: "Hé, Honey, attention, j'ai vu ce matin que tes épaules sont à peine en voie de guérison, tu ferais mieux de rester couvert". Un peu vexé, je m'abstiens de me découvrir, je sors de la poche de mon jean la copie de l'article que le père de Chantal m'a confiée Je commence à lire l'article, tout en entamant les hors d'œuvre. Dans le même temps, je me peux m'empêcher de suivre la conversation des deux filles. Alors que je me serais attendu a entendre Chantal et Solange "parler chiffon", je constate que ces dames discutent littérature. Chantal interroge Solange: "Alors, tu as fini "La recherche" ? "Ben non", avoue Solange, qui se justifie: "Je venais de finir "Sodome et Gomorhe" quand tu sais qui m'a larguée,....alors j'ai eu envie de changer un peu d'ambiance et j'ai commencé "Le quatuor d'Alexandrie" et j'adore…." Elle retourne la question à sa sœur: "Et toi, qu'est ce que tu lis en ce moment ?" . " J'étais parti à Paris avec l'idée d'utiliser les loisirs que me laisserait ce remplacement pour relire "La montagne magique" en allemand bien sûr". Après une pause, elle ajoute: "Mais depuis j'ai rencontré le monsieur là, je crois que je n'ai pas lu une ligne". "Se tournant vers moi, ma copine me demande: " Et toi, Honey,.... on a parlé de BD et de cinéma, mais qu'est ce que tu lis en ce moment comme bouquin ?". En me disant que je ne suis pas au niveau de ma copine et de sa sœur qui ont cité trois œuvres icônes parmi les étudiants intello, j'indique que je lis actuellement "le seigneur des anneaux". Solange commente: "Mais, c'est un truc de gosse, ça". Je réagis un peu vivement: "Mais je suis un gosse, mineur en plus, qui se fait détourner par deux doctoresses lubriques et sadiques,.... hein Chantal". je boude en poursuivant lecture et déjeuner.

J'essaie de me concentrer sur l'article que je suis sensé analyser. Il s'agit en fait d'une tribune d'un prof d'économie d'une université a priori inconnue du Middle West. L'auteur estime qu'il faut s'attendre à une hausse vertigineuse des pris du pétrole, qui pourrait être provoquée par une guerre au Proche-Orient et la volonté des Pays arabes d'utiliser le pétrole comme arme. Le prof estime que cela pourrait déboucher sur la fin de la période actuelle de croissance des pays occidentaux et l'Amérique devrait se préparer à cette évolution. ( rappel de l'auteur: nous sommes en 1972) .Je construis dans ma tête un exposé balancé alors que le serveur me sert un café.

Je me lève donc pour aller rejoindre le père. Nous laissant "travailler" et allant rejoindre ses deux filles, la mère me propose: "Mais pourquoi tu ne viendrais pas finir tes études à Strasbourg, ….Tu as dit hier que tu aurais voulu faire Sciences Po ,...je crois que tu pourrais t'inscrire à Sciences Po Strasbourg sans concours". Ce que dit la dame est exact et j'y ai déjà pensé,…. enfin depuis que je connais Chantal…...

Le père semble satisfait de ma prestation qui ne dure que quelques minutes. Revenant à notre table, je constate que Chantal a disparu. Solange m'informe: "Elle a dit qu'elle allait chercher quelque chose qui t'intéresse,...un appareil photo je crois." Puis, me fusillant de ses yeux, fascinants parce que exactement de la même couleur que les miens, elle me dit d'une voix assourdie mais chaude: "Tu sais, avant ou après cette expérience d'hypnose que je veux absolument faire avec toi, il y a autre chose que j'ai maintenant très, très, envie de faire avec toi,....l'amour, bien sûr...mais je veux que ce soit quelque chose de beau et de pur entre deux personnes responsables,..... et pas une page du Marquis de Sade,....bref, je veux que nous soyons seuls, sans que Chantal regarde ou intervienne…"

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Svensson Il ya 5 ans  
clyso Il ya 6 ans  
arthur Il ya 6 ans  
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kytty Il ya 6 ans  
kytty Il ya 6 ans  
Svensson Il ya 6 ans  
dudu Il ya 6 ans  
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