Vues: 446 Created: 2013.04.19 Mis à jour: 2013.04.19

Re: Re: Histoires glanées de-ci de-là

Chapitre 36

Bonsoir

Ce récit figure en annexe d’un roman de la collection « Les Orties Blanches » « Brassées de faits » de « Jean Claqueret » en tant que lettre.

CONNY ET LEONORE

…Ce jour scella entre nous l'intimité la plus complète et, comme la chambre voisine de la mienne était libre, l'Anglaise y déménagea. Nous n'étions séparées ainsi que par une mince cloison, percée par une porte que nous fîmes ouvrir aussitôt. Dès lors nous échangions des visites à toutes les heures possibles, nous aidant mutuellement à notre toilette et en nous rendant tous les services qui peuvent se faire entre femmes. L'étincelle du péché était lancée entre nous. Quand la flamme allait-elle flamber? Ce fut moi qui en donnai le motif, malgré moi et sans y songer!

Un jour, je ne me trouvais pas bien. Une migraine m'accabla et d'une façon tellement douloureuse, que je renonçai ce jour-là à faire notre promenade habituelle. Conny s'en aperçut assez vite. A l'instar d'une bonne maman soucieuse, elle m’envoya dans ma chambre et revint en agitant un thermomètre,

- mais vous n’allez pas…

- ne faites pas la sotte ! J’ai l’habitude de m’occuper de mes deux petites sœurs et, ne vous déplaise, il importe avant tout de savoir si vous avez de la température ; et le meilleur endroit pour le thermomètre... Méfiez-vous, je sais aussi donner des fessées !

Il y avait longtemps qu’on ne m’avait pas pris la température et j’en gardais un souvenir plutôt désagréable. Pourtant je me laissais faire. Elle me fit allonger à plat-ventre sur mon lit, l’oreiller en dessous, releva mes jupes,

- voyez-vous ça, mademoiselle n’a pas de culotte !

J’avais oublié ce détail…

De deux doigts elle écarta mes globes fessiers et je la vis prendre le thermomètre en bouche pour l’enduire de salive ; le bout argenté de l’instrument se posa sur mon œillet puis au bout de quelques instants pénétra mon orifice. Rapidement le tube s’enfonça plus loin ; peut-être à cause de l’étrangeté de la situation, je n’en éprouvais aucun désagrément. Au contraire, au fur et à mesure que le thermomètre entrait en moi, une curieuse sensation de bien-être m’envahissait, jusqu'à ce que je sente le bout toucher au fond de moi.

- Aïe, trop loin !

- Bon, vous en avez reçu les trois quarts, c’est très bien ; il y avait longtemps qu’on ne vous avait pas pris votre température dans la lune ?

- Mon Dieu oui, je devais avoir quatorze ans.

Elle maintenait mes globes écartés, mais pas le thermomètre qui ressortait lentement ; elle renfonçait toujours aussi profondément. Ce petit manège semblait lui plaire…

Au bout de dix minutes, elle retira le tube de verre,

- 38°1, je vais voir ce que je peux vous donner.

Elle m'apporta quelques médicaments de sa petite pharmacie de voyage, sans cependant pouvoir apaiser mes douleurs. Vers midi, je me sentis tellement faible que je me mis au lit. Conny vint me rejoindre après le repas. Elle s'assit près de moi, me tâta le pouls, Puis s’emparant du thermomètre qu’elle avait laissé sur la table de nuit après l’avoir nettoyé,

- Allez, montrez-moi ces jolies fesses que j’y replonge cet instrument…

L’opération me sembla durer un quart d’heure au moins…

- 38°2 ?

Elle me posa soudain une question, qui me fit rougir involontairement. Peu à peu elle parvint à surmonter ma réserve pudique, et à voir juste sur mon état de santé.

- Oh, s'écria-t-elle en riant, n'est-ce que cela?... Mais alors, chérie, il vous faut simplement un bon lavement!... Cela vous remettra bien vite d'aplomb!...

Je me révoltai contre ces propos, car jusqu'alors je conservai encore toujours la répulsion vive de ma jeunesse contre cette manière de médication. Le mot de clystère déjà me donnait des frissons d'horreur et à part cela, je savais, qu'il manquait l'instrument indispensable à Conny comme à moi.

Et comme elle insista, je lui dis enfin:

- Mais je suppose cependant, que vous n'irez pas à la ville - qui était à deux lieues de notre auberge - pour aller quérir un... un... instrument!"

- Ai-je parlé d'aller à la ville, me dit-elle alors. Non chérie, ce ne sera guère nécessaire. Notre aubergiste possède une fort jolie seringue, qu'elle nous prêtera sûrement si je la lui demande; l'autre jour, en entrant chez elle, je l'ai vue. Probablement qu'elle s'en était servie pour clystériser un de ses bambins, ou même son mari peut-être. Que sais-je!

- Non, non, lui répondis-je. Jamais de la vie! Vous êtes folle, Conny, de croire que je tolérerai que cette femme sache ce que vous voulez me faire! J'en mourrai de honte!

- Vous êtes une petite imbécile, me répliqua Conny en souriant malicieusement. Quand on est malade, il faut bien renoncer à la pruderie. Ou bien, préférez-vous que je fasse venir le docteur?... Dans votre état il me semble nécessaire d'y remédier sans vergogne. Et je ne songe pas de vous laisser comme ça!...

Les minutes suivantes furent les plus pénibles de ma vie. Car Conny m'avait quittée et je ne pouvais douter qu'elle était allée en parler à l'aubergiste! Cette femme, qu'allait-elle penser? Oh, je maudissais bien sincèrement le moment où je m'étais révélée à l'Anglaise!... Cela ne dura d'ailleurs pas plus de quelques minutes pour qu'elle revînt dans ma chambre.

- Oh, me dit-elle gaiement, c'est bien comme je vous l'ai dit!... Notre charmante patronne ne fait pas la moindre difficulté pour nous prêter son instrument. En ce moment, elle prépare pour vous un extrait de camomille, qui vous soulagera d'une manière bien efficace. Elle ne tardera pas de nous apporter l'instrument tout prêt!

- De grâce, lui dis-je, elle ne va du moins pas assister à... à... l'opération?

- Si vous êtes raisonnable, et vous laissez faire: non. Si vous continuez à faire la récalcitrante, il sera bien nécessaire qu'elle vous maintienne. Vous avez donc le choix!

- L'idée seule d'être exposée fesses nues devant les regards de cette paysanne suffit déjà à me faire monter les larmes aux yeux. Je promis donc à l'infirmière inexorable de me laisser faire, en l'implorant de m'épargner une humiliation pareille.

Conny me le concéda, mais le moment où l'aubergiste vint nous apporter la seringue chargée était assez pénible pour moi en percevant le sourire ironique dont elle me gratifia. A peine nous eut elle quittées que Conny se mit aux derniers préparatifs. Elle se troussa les manches et se munit d'un petit vase de porcelaine.

- Allons, me dit elle, maintenant tournez-vous, ma belle. Non, pas sur le ventre!... Couchez-vous simplement sur le flanc, comme pour la température et attirez vos genoux aussi hauts que possible.

Je lui obéis, sans cependant oser rejeter de mes propres mains les draps qui lui cachaient encore ma croupe. Ce fut elle qui le fit, elle le fit si rigoureusement qu'elle me dénuda jusqu'au bout des ongles. Après m'avoir dûment troussé la chemise, elle mit complètement à nu mon derrière, dont la peau frémit sous l'attouchement de l'air frais. Je sentis alors une main indiscrète s'attaquer à ma lune, en caressant et tripotant sa surface. Doucement, doucement, on m'écarta la raie médiane, où un doigt polisson vint toucher l'endroit le plus intime.

- Oh, Conny, soupirai-je, que faites-vous?...

- Ne bougez pas, petite, me susurra-t-elle à l'oreille, il me faut tout de même vous humecter un peu le fondement, afin que la canule puisse glisser plus facilement!

Je tremblai, je me trémoussai des hanches, et il fallut une exhortation répétée de la part de Conny pour me faire tenir tranquille. Enfin elle crut la lubrification suffisante, et me quitta pour un moment, c'est-à-dire pour se saisir de la seringue, qui reposait sur une serviette.

- Maintenant ne bougez pas, me dit elle. Sans cela, je vous ferais mal en introduisant la canule!...

Je me le tins pour dit, et ce fut avec angoisse que je sentis de nouveau écarter ma fente fessière pour l'entrée du bec redouté. Il y eut seulement un petit picotement lorsqu'il me pénétra, car en effet les soins que Conny avait employés au préalable évitèrent toute douleur, bien que la canule fût d'une taille redoutable.

Et voilà que je sentis jaillir le jet, projeté par la poussée du piston. Evidemment Conny avait des expériences en ce genre de traitement, car elle savait faire durer l'opération. Enfin c'était fini. L'effet de ce lavement donné à temps était en effet vraiment surprenant, car le soir même je ne ressentis plus le moindre vestige de ma migraine. J'en fis une remarque reconnaissante à l'Anglaise, qui se borna cependant à me rendre un sourire équivoque, et qui insista pour vérifier ma température. Avec stupéfaction, je sentis le thermomètre glisser dans mon fondement jusqu'à ce que les doigts de mon amie reposent entre mes fesses.

- Ce lavement vous a vraiment bien réussi, vous avez accueilli le thermomètre entièrement… Bon 37°5 c’est parfait.

Me faut-il continuer ce récit, dont je revis en ce moment les détails, non sans rougir violemment?... Me faut-il vraiment vous raconter ce qui se passa la nuit suivante, lorsque je trouvai soudain Conny dans mon lit?... Me faut-il également vous raconter que cette scène eut une répétition, quelques jours plus tard, thermomètre et lavement, mais avec les rôles changés? Que je connus alors les charmes intimes de mon amie aussi?...

Je laisse donc à votre fantaisie, de vous dépeindre le reste à vous-même. Mais il me faut avouer, et avouer bien humblement, que de cet événement date en moi cette inversion des sentiments. Je la dois à Conny, je l'avoue franchement, à cette femme jolie, instruite et distinguée, à qui je dois aussi bien la révélation de caresses féminines, dont je suis avide et friande à la fois.

Léonore