Vivou


Vues: 621 Created: 2010.03.20 Mis à jour: 2010.03.20

Vivou et Caro

Premier contact

En fait, un de mes espoirs est en train de se réaliser. Elle danse bien et nous nous accordons. Après quelques pas un peu timorés, nous nous échauffons et ça commence à devenir spectaculaire.

Caro est très rigide à cause du corset. Bien que son fourreau soit fendu sur la jambe, le latex réduit quand même sa marge de manoeuvre.

Elle est donc obligée d'amplifier chaque mouvement, ce qui lui confère une grâce supplémentaire. Je prends un malin plaisir à la faire virer loin de moi. Ca me permet de me rincer l'oeil, de la voir, de l'admirer dans cette tenue que j'avais tant rêvé lui voir porter. Je la contemple, je la découvre et, l'échauffement de la danse aidant, je commence à me rapprocher d'elle à chaque évolution.

D'abord, je la frôle. Ensuite, je la caresse et bientôt, nous voilà serrés l'un contre l'autre. Je la sens frémir de tout son être. Je sais qu'elle partage mon plaisir. C'est divin. La musique s'arrête. Tout doucement, nous nous mettons en route pour le buffet, les yeux dans les yeux. Pas besoin de regarder ailleurs, les autres, conscients que nous sommes dans notre bulle, s'écartent insensiblement de notre chemin. Comme tout à l'heure, nous buvons chacun deux grands verres d'eau.

Seconde tentative de séparation

Aïe ! Minou et Armand se propulsent vers nous. Impossible de les éviter ! Il faut savoir qu'Armand, ancien copain d'orchestre, console Minou depuis que j'ai rompu avec elle. Elle est un tantinet rancunière.

Je crains le pire. Profitant qu'ils sont encore à quelque mètres de nous, je mets rapidement Caro au courant. Juste quand ils arrivent, je la vois sourire... ? Je me demande pourquoi.

- Salut. Alors, on vient pas dire bonjour aux copains ?

Minou attaque salement ! Elle n'a même pas fait semblant de vouloir me faire une bise et elle me parle comme si j'étais seul. Bon !

Si elle le prend comme ça. Je me tourne vers Caro. Je lui attrape le lobe de l'oreille que je mordille un peu. C'est alors que d'une voix suave, Caro abat son jeu :

- Pauvre, pauvre amour !

Je l'entends dire à haute et intelligible voix, sur un ton compassé :

- Je ne m'étais pas encore rendu compte à quel point ta vie a pu être difficile avec certaines personnes. Mais je te consolerai de toutes ces années gâchées !

Et pan dans la poire... Il fait dire que Minou est habillée en rose. En fait, maintenant, sa robe est toute pâle par rapport à son visage cramoisi. En toute hâte, pressentant l'incident diplomatique, Armand l'attrape par le bras et l'embarque ailleurs.

Et maintenant, plus sérieux ! Ca y est, j'ai le fou rire, elle aussi. Bras dessus, bras dessous, nous nous dirigeons vers la piste de danse. Et là, malgré la promesse que nous nous étions faite, nous nous enlaçons spontanément. Oh la la, j'ai la vessie qui commence à se dilater sérieusement. Et le fou rire n'arrange rien. Caro veut me dire quelque chose. Elle s'y reprend à deux fois tellement elle rigole :

- Tu sais quoi, j'ai drôlement envie de faire pipi.

- Allez, on compte : 1, 2 et 3 et on y va.

Et c'est comme ça qu'en plein slow langoureux, morts de rire, nous ouvrons les vannes ensemble. Et attendez, ce n'est pas tout !

Je suis là, nageant dans le bonheur, si j'ose dire, quand je sens sa bouche contre mon oreille :

- Tu sais, je m'attendais à pas mal de choses, mais franchement, pas à ça.

Puis sa bouche quitte mon oreille, longe ma joue en la frôlant.

Je tourne la tête afin que nos lèvres se touchent. J'ai envie de l'embrasser, de la mordiller. J'y arrive pendant quelques secondes avant de plonger fougueusement ma langue dans sa bouche. Le temps s'arrête, l'horloge implose, l'univers disparaît. Extase...

Longtemps, longtemps après, nous émergeons au centre de la piste de danse. Je parcours l'assistance d'un regard circulaire et me rends compte que nous avons beaucoup de spectateurs. Bras dessus, bras dessous avec Caroline, nous nous dirigeons vers un coin de canapé vacant. En effet, autant l'un que l'autre, nous avons besoin de nous asseoir. Peu de temps après, Jérôme, Colin, Minnie et Armand viennent nous voir.

- Ok, ok, vous deux, on vous a sondés, on n'est pas arrivés à vous décrocher l'un de l'autre. Alors, il va bien falloir qu'on vous prenne ensemble.

C'est Minnie qui a parlé pour tout le monde, mais je pense que la partie est gagnée. Ils s'assoient tout autour et une vraie conversation s'instaure. Ils sont sympa avec Caro et ça me fait chaud au coeur.

Oh, ce n'est pas qu'ils soient des relations forcément intéressantes pour elle, mais je pense que ça doit lui faire plaisir, à elle.