Vues: 239 Created: Il ya 1 an Mis à jour: Il ya 1 an

Journal d'un célibataire fétichiste

L'aveu

Le baccalauréat arriva. Je l'emportai avec une mention. Emilie l'eut aussi. Ce fut alors le début des grandes vacances et la fin du lycée, ce qui signifiait pour moi ne plus voir Emilie, peut-être plus jamais car j'allais partir étudier à Paris à la fac. Il était probable que nos vies allaient prendre des tournures définitivement différentes. Elle rencontrerait quelqu'un et, qui sait, peut-être que moi aussi.

Mi-juillet, un élève du conservatoire avait organisé un petit week-end dans la maison normande de ses parents. Ils y invitait une petite dizaine d'élèves de la promo d'Emilie et disait que chacun pouvait amener son copain, sa copine, son compagnon, sa compagne. On serait sans les parents. On passerait deux jours à promener et rire. Emilie me proposa d'y aller avec elle. J'acceptai.

Cela doit vous interpeller qu'elle ait pensé à moi. Mais oui : elle avait changé ces derniers temps, était devenue plus mûre. Elle semblait avoir laissé tomber les abrutis du lycée et se plonger dans les études musicales à 100%. Elle se rapprochait de moi comme jamais. Ma mère m'avait même dit de l'inviter au restaurant, ce que j'avais fait, et on avait passé une petite soirée tous les deux bien sympathique, à rire comme quand nous étions enfants. Oui, le problème était bien là : rire comme quand nous étions enfants. Mais je ne le voyais pas. Car à l'âge adulte, la complicité qui conduira l'homme et la femme dans le lit n'est pas de rire comme deux enfants. Ca, c'est le signe que l'amitié reste, sans plus. Je crus donc qu'Emilie était amoureuse de moi. Et nous partîmes en train vers la Normandie tous les deux, côte à côte, en riant… comme quand nous étions enfants. J'étais le copain d'Emilie. Mais pas SON copain… Et cela, je ne le voyais pas.

Nous arrivâmes à la maison de Paul. Emilie me présenta comme son copain. Je ne sais ce que les autres comprirent. Mais l'ambiance fut bonne jusqu'au repas du soir où un type au physique disgracieux et à la voix nazillarde entama la conversation avec Emilie. J'étais à côté d'elle. Elle était à ma gauche tandis que le type en question était juste à ma droite. Comme il insistait et que cela me gênait d'être au milieu, je finis par leur proposer d'échanger nos places. Les propos du type changèrent peu à peu et se transformèrent en une cours insistante et brutale, de bas niveau. Emilie finit par l'envoyer paître en toute politesse. Un peu après le repas, elle me confia que c'était un ami d'enfance de Paul, qu'elle l'avait déjà croisé quelques fois et qu'il la draguait sans succès à chaque fois. Il était “un peu con” disait-elle, un brin macho et misogyne. Bref, comme disait Emilie, il n'était “pas son genre”. Il fallait comprendre : “pas son genre pour faire sa vie avec." Mais pour tirer un coup…

Car je passais le reste de la soirée de plus en plus éloigné d'Emilie que le mec en question, Ludo, emmena faire un tour dehors. Vers minuit, alors que les divers invités repartaient (pour ceux qui logeaient à une auberge à côté) ou se répartissaient dans les pièces de la maison (pour ceux qui logeaient sur place), Paul m'indiqua la petite chambre du haut que je partageais avec Emilie. Elle était très étroite, juste la place de glisser trois matelas côte à côte. Emilie n'était toujours pas rentrée quand j'installais les duvets. Enfin, j'entendis du bruit dans l'escalier. Emilie entra, essoufflée.

– On a fait une bonne balade, dit-elle. Ca souffle dehors.

Je ne répondis pas, un peu énervé d'avoir été boudé. D'autant que j'avais surpris certains commentaires en sourdine du style “Tiens, Emilie laisse son Jules pour un autre…” Bref, j'étais épinglé comme un cocu. J'étais déjà couché et Emilie en train de se glisser dans la matelas quand Ludo entra sans gêne :

– Salut, je reste avec vous finalement. Il n'y a pas de place en bas, sinon il faudrait repousser les meubles.

Et il s'installe sur le matelas à côté d'Emilie. Bien pensé, le plan, me dis-je. Et les voilà qui se mettent à chuchoter.

– Ca va, on te dérange pas ? dit soudain Ludo à mon intention.

– Non, évidemment, dis-je, surpris de mon cynisme.

– Et au fait, vous vous êtes rencontrés comment ?

– C'est un copain d'enfance, dit Emilie.

– Ah ! répondit Ludo. Donc vous êtes pas ensemble.

– Non. Je te l'ai déjà dit.

– Je voulais en être sûr.

Et elle part d'un éclat de rire.

– Arrête ! Tu me chatouilles. Pas là…

Et j'entends le bruit de bras qui glissent sous les duvets. Soudain, c'est la voix de Ludo :

– Non ! Pas là !

– Eh mais t'es tout nu ?

– Oui je dors à poil.

– Hi hi hi… t'en as pas, de poil. C'est tout lisse. La vache, t'as des abdos en béton… J'adore

– Descends pas trop, stp…

– Hum hum…

Je rougissais de colère, recroquevillé dans mon duvet, tourné de l'autre côté. Si au moins j'avais eu des boules quies ! Emilie caressait le ventre et peut-être le sexe de Ludo sous son duvet à quelques centimètres de moi. Les matelas étaient tellement serrés que je sentais les fesses d'Emilies contre les miennes. Soudain, nouvel éclat de rire d'Emilie :

– Non, pas là ! Arrête !

Chuchotement de Ludo, le plus bas possible, mais audible quand même :

– T'as pas envie ?

– Toi, si, la vache, elle est énorme.

– Tu la veux ? Prends… mmmm… Oui… doucement… Putain… Doucement, salope… Vas-y, salope…

Incroyable. Le mec qu'elle pouvait pas pifrer, elle le branle et carrément devant moi. Salope, oui. Pour me faire souffrir, elle sait y faire.

– Ahhh. Stop, stop, ou je vais lâcher…

Mouvements de duvet. Mouvements sous le duvet d'Emilie. Elle enlève sa chemise de nuit. Chuchotements dont je saisis des bribes :

– … capote … non… merde…

Puis un gros mouvement qui me bouscule. Je comprends : dans la pénombre, Ludo est agenouillé, nu, et a poussé le duvet d'Emilie qui est nue aussi… Les corps sont vaguement dessinés dans la nuit mais je distingue très bien les épaules musclées de Ludo, son thorax luisant à la lumière d'un réveil lumineux et ses bras épais qui s'affairent entre les cuisses d'Emilie. Je reconnais aussi ces cuisses que j'ai vues quelques mois auparavant à l'hôpital. Elle gémit. Il lui a introduit des doigts dans le vagin. Son autre main malaxe ses seins. Malgré mon énervement, je reste immobile et contrôle ma respiration.

– Tu crois qu'il pionce ?

Emilie lui répond :

– Oui. Je pense. J'espère… putain, j'ai honte… On peut aller ailleurs ?

– Non, c'est blindé. Et puis tant pis. Il t'a déjà baisé ?

– T'es ouf ? Il a jamais baisé une fille.

– Il est homo ?

– Non.

– Il est puceau, putain, c'est grave. Tu veux qu'on le dépucelle ?

– Arrête, t'es grave con.

– Allez, il te baise et moi je le baise dans le cul.

– Arrête, t'es pas marrant. Et tu me fais mal.

Elle bouge.

– T'aime pas mon doigt dans le cul ?

– Si mais… Oh… oh, c'est bon…

Il s'était mis entre ses cuisses et commençait ses va-et-vient. Il l'avait pénétrée. Je n'avais pas saisi s'il avait ou pas de capote. Cela dura moins d'une minute puis il se retira rapidement et se branla entre ses cuisses pour éjaculer sur son ventre. J'entendis le sperme gicler sur la chair d'Emilie.

– T'en a mis partout… Va chercher quelque chose pour essuyer…

Il étendit un bras et attrapa ce qui devait être une serviette de toilette et essuya Emilie qui rabattit sur elle le duvet. Il se recoucha aussi sans dire un mot. Elle soupira :

– Maintenant que t'as bien tiré ton coup, tu peux retourner dormir dans ta chambre.

– Ok… Si tu as encore envie, tu frappes trois coups et on se retrouve à la grange.

Et il se leva, embarqua son barda et sortit. J'étais halluciné : elle avait compris qu'il venait juste pour ça et en effet il était juste venu pour gicler un coup. Maintenant, c'était au tour d'Emilie de ne pas dormir, nerveuse, honteuse peut-être, se demandant sûrement si j'avais entendu. Je me retournais, peut-être pour déclencher une conversation.

– Tu dors pas ? chuchota-t-elle.

– Non, répondis-je doucement.

– Tu as tout entendu ?

– Oui.

– Tu ne diras rien ?

– Comme d'hab, répondis-je avec un petit énervement calculé dans la voix.

Alors elle se blottit contre moi, sa tête contre mon épaule.

– Pardon…

Puis je la sentis migrer un peu plus, grimper sur moi. Elle était nue comme un vers et venait sur moi, encore protégé par le duvet. Je ne bougeais plus, ma connerie me l'interdisait, m'enfonçant dans ma rectitude débile, la verge en érection, déjà suintante, sentant déjà du liquide couler le long du sexe dans mon slip. Se penchant vers moi, elle déposa un baiser sur… ma joue. Au dernier moment, elle avait évité mes lèvres. Qu'allait-elle faire maintenant ?

– Tu veux ? chuchota-t-elle.

Je répondis :

– Oui.

Alors, assise sur moi au niveau des cuisses, elle commença de défaire la fermeture éclair de mon duvet. Une fois entièrement ouvert, elle commença à déboutonner mon pyjama. Arrivé au pubis, elle écarta le pans de tissus et caressa mon ventre, ce qui me fit venir une érection terrible dans mon slip encore couvert par le bas du pyjama. Elle passa alors les doigts sous l'élastique de ce dernier, puis sous l'élastique du slip pour tout enlever en même temps puis se figea. Un tremblement passa dans mon corps. Je fermai les yeux, dépité. J'étais en train d'éjaculer. Emilie eut un mouvement de recul, laissa là mon bas de pyjama et roula sur le côté sur son duvet qu'elle rabattit sur elle.

– Pardon, dis-je.

– Pas grave. C'est mieux comme ça. T'es un ami. On fait pas ça avec les amis.

– Ah… J'aurais bien aimé pourtant.

– Tu as envie de moi ?

– Tu le sais bien.

– Oui, je sais. En fait, tu m'aimes. Mais je ne suis pas prête.

– Prête à quoi ?

– Je ne sais pas ce que je cherche. Pour l'instant, j'ai envie de m'amuser, de tirer des coups avec des mecs.

– Je suis un mec, non ?

– Pas pour moi. Pour moi, tu es un ami. Et en plus, physiquement, tu ne m'attires pas.

– J'attire personne.

– C'est pas vrai. Il y a des filles qui aiment les garçons comme toi… Tu as de quoi nettoyer ?

– Oui.

Et soudain, pris d'un accès d'absence de pudeur, je descendis mon bas et mon slip et, le sexe à l'air tout visqueux, je me nettoyais ostensiblement. Je la vis vaguement tourner la tête pour voir. Une érection revenait déjà. Allait-elle la prendre en main ? Non. Je continuais de faire semblant de briquer ma queue avec la serviette de toilette. Mon sexe était de nouveau érigé.

– Tu te masturbes souvent ? demanda-t-elle.

– Oui.

– Moi aussi, tous les deux jours presque. Ca fait du bien pour dormir.

– Moi tous les jours.

– M'étonne pas… Bonne nuit, j'ai sommeil.

Et elle resta dans une position ambigüe d'où elle pouvait peut-être voir mon sexe. Alors, sans vergogne, je me masturbais et éjaculai, faisant gicler le sperme en l'air. Comme c'était la deuxième éjaculation en quelques minutes, la quantité fut moindre et ne gicla pas loin. Sentant un apaisement, je me nettoyai de nouveau, rajusta mon slip et mon pyjama et me retournai pour tenter de trouver le sommeil.

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chevreuil Il ya 1 an