Deux extraits de la thèse concernant le déshabillage et les refus :
La majorité des médecins interrogés ne font pas déshabiller leurs patients à chaque consultation. Certains précisent que c'est par manque de temps.
"Le problème en médecine générale, c'est le temps ; et faire déshabiller les gens, ça prend du temps", Dr 9.
"La vraie raison pour laquelle je ne les fais pas déshabiller, c'est un manque de temps ", Dr 4.
"(je ne fais pas déshabiller systématiquement), je n'ai pas le temps matériel", Dr 17.
L'examen semble se faire après un déshabillage partiel (plus souvent le haut que le bas), quelque fois en passant sous les vêtements. Les patients se retrouvent de temps en temps en sous-vêtements.
L'idée principale semble être de limiter le déshabillage à ce qui est nécessaire à l'examen.
Malgré ces précautions, tous les médecins interrogés ont déjà rencontré des difficultés.
Le plus souvent, il s'agissait d'examiner les parties génitales d'un homme (notamment le toucher rectal) ou de faire un examen gynécologique ou mammaire à une femme.
L'examen des jeunes filles et des patientes musulmanes semble aussi poser plus de difficultés.
"Un refus de la part d'homme pour un toucher rectal (...). Il y a aussi parfois des femmes qui me disent "pas aujourd'hui, je n'ai pas prévu, je ne me suis pas lavée comme je voudrais, je reviendrais". (...) Il y a des réticences aussi au niveau de l'examen des seins chez les jeunes filles." Dr 1.
"Pour le toucher rectal, ça peut arriver mais c'est assez rare quand même", Dr 2.
"Ca peut arriver pour des gestes comme la palpation des seins chez les femmes (...). Pour faire accepter un toucher rectal à un homme, (...) ça peut arriver que, lors d'une première consultation, ils refusent.", Dr 3.
"Notamment pour un toucher rectal chez un homme, Dr 11.
"Des refus catégoriques au sujet du toucher rectal", Dr 12.
"Les touchers rectaux , la plupart du temps, les gens le refusent de toute façon", Dr 13.
"Au moment du toucher rectal, il s'est raidi et m'a dit : "Non ! Personne ne passera par là !".", Dr 14.
"Une jeune fille qui présente un prurit vulvaire mais refuse d'être examinée", Dr 16.
"Quand on se retrouve devant des examens gynécologiques ou de la sphère uro-génital chez l'homme, c'est encore plus délicat parce que souvent les hommes ont beaucoup de réticences à se laisser examiner. (...) J'ai eu le cas récemment avec un patient qui se plaignait d'une masse sur un testicule. Il n'a jamais voulu se laisser examiner", Dr 17.